Par le rav Lionel Cohn, « Ouvrons les yeux »
Les événements tragiques qui se sont déroulés à Méron, à Lag Baomer, face à un public venu prier sur la tombe d’un rav, décédé il y a plus de 2,000 ans (époque de la présence des Romains en Erets Israël), ces événements ne cessent de nous interroger, et nous invitent à la réflexion. Il ne s’agit pas, ici, d’une affirmation évidente, d’une explication possible – qui oserait le faire sinon un prophète doué du Roua’h Ha-Kodèch, d’une spiritualité détachée de la matière ?! – mais ce que l’on veut proposer ici, c’est une grille de lecture pour tenter de comprendre, et affermir notre FOI en un Maître de l’univers, Qui dirige l’Histoire.
Il n’y a pas eu ici d’appareils défectueux, d’une erreur humaine technique, il n’y a pas eu d’erreurs, il n’y a pas eu d’événements telluriques (inondations, tremblements de terre). Le seul problème était la respiration (qui se dit en hébreu : NECHIMA, presque le même mot que NECHAMA, le principe spirituel qui est à la source de notre activité), mais c’était le problème essentiel, la difficulté de respirer. Ce sont ces données – incontournables – qui nous interrogent.
On sait quels sont les trois principes de notre Emouna : les 13 Articles du Rambam, qui se résument en trois fondements essentiels : foi en la Création du monde ex nihilo, en la Révélation du Sinaï, en la Rédemption finale. Ces 3 points incluent notre profonde FOI en l’intervention divine dans l’Histoire : TEMPS, LIEU, coordonnées qui s’inscrivent dans l’HISTOIRE. Lag Ba’omer d’une part – la date de joie, de fin d’épidémie, Méron d’autre part, lieu de prière, tombe d’un Tsadik, ont invité les diverses composantes du peuple juif à rencontrer le Créateur. Le but de l’invitation était de se rapprocher du Tout-Puissant ! Cela s’est réalisé tragiquement, mais les survivants ne peuvent en aucun cas y être indifférents. C’est l’idéologie toranique, rabbinique, qui doit nous éclairer : se sentir inclus dans une Histoire qui nous transcende et nous parle ! Le monde d’aujourd’hui ne cherche plus de repères. Il les a perdus depuis longtemps. Mais un évènement de cette ampleur doit nous éveiller et tenter d’approcher l’Infini, bien que cela ne soit pas à notre portée. Il importe – puisqu’il nous faut tirer une leçon – de ressentir l’appel qui nous est fait dans un monde sur-technicisé, et de prouver qu’il y a un Auteur de toutes choses, que le hasard n’existe pas. Des fils d’Aharon, brûlés le jour de l’inauguration du Tabernacle du désert, de ces fils, Moché dit à leur père : « Ils sont plus grands que nous (Moché et Aharon), car c’est par leur intermédiaire que le Kidouch Ha-Chèm a été fait, ainsi qu’il est écrit : « Je veux être sanctifié par ceux qui M’approchent et glorifié à la face de tout le peuple » (Vayikra 10,3). Sachons lire les faits, voir la Providence nous accompagner en toutes circonstances, et avançons vers la Rédemption, l’apparition du Trône divin sur terre, révélation ardue, difficile, mais ô combien élevée, puisque c’est par cette voie que se réalisera le but final de l’Histoire, le règne glorieux du Tout-Puissant.
Comme chaque fois qu’il y a une difficulté, un problème grave, la solution et la leçon ne sont pas faciles à déchiffrer, mais il nous revient de comprendre que le but final est toujours de parvenir à une élévation spirituelle. L’ampleur de la tragédie non seulement doit nous éveiller, mais nous donne un enseignement : sommes-nous fidèles à la leçon du triptyque qui, depuis la Révélation du Sinaï, nous accompagne et nous protège. Dans les Avertissements à la fin du livre de Vayikra, le terme « kéri » est répété sept fois. Il s’agit d’une attitude « hostile » (traduction du Rabbinat français !), plutôt sceptique face aux événements historiques. Ne pas voir la Hachga’ha – et ne voir dans le monde matériel qu’un « kéri » (accident matériel, effet des lois de la nature) invite à ce que l’Eternel S’éloigne de nous – ce qu’à D. ne plaise ! – et se conduise aussi avec « kéri » à notre égard ! Dans le cas présent, c’est un lieu saint, une date significative, une population sainte, qui sont ici sanctifiés par un évènement exceptionnel. Bien qu’effrayés par la gravité de la tragédie, sachons voir ici une Présence sacrée de la Hachga’ha, face à ces « éléments de sanctification », reconnaissons l’élévation spirituelle, et essayons d’améliorer notre propre conduite afin de contribuer à rapprocher le moment de la Rédemption finale !
Bonjour,
On pourrait aussi se poser la question pourquoi les propriétaires du site n’ont pas aménagé des sorties directes de la zone de réunion du public plutôt qu’une sorte de labyrinthe de 4 mètres de large où il faut montée pour redescendre pour autant de monde.
Il semble qu’ils ont investi dans la construction de locaux à but commercial au détriment de la sécurité du public, des fidèles qui viennent avec Emouna et se retrouvent dans une situation où la sécurité d’évacuation n’est pas garantie.
Il faut prier que les propriétaires vont faire appel à des spécialistes de la sécurité d’évacuation et realiser les travaux nécessaire avant le prochain pèlerinage.
J’essaie d’être positif.
C’est sans doute plus complexe que cela, des dirigeants à tête réduite, chacun pensant à soi, alors que ce qu’il va sans doute falloir, c’est que cela soit l’Etat qui prenne le tout en main, ainsi que le député le rav Gafni l’a suggéré, avec, de l’autre, le rabbi de Karlin qui a lui aussi parlé d’une telle issue.