Recette pour idéologie aux p’tits oignons
Dans son remarquable Roman du terrorisme, le juge Marc Trévidic énonce les éléments indispensables à cette tactique de lutte armée : une cause, un ennemi, un héros, une organisation. Quant à la méthode, elle a plusieurs cordes à son art : comment se servir de son ennemi, comment endoctriner les fidèles et les convaincre de détenir l’unique vérité et enfin, comment dissimuler son appartenance et son objectif jusqu’au moment opportun : la dissimulation, taqiya en version originale.
Le terrorisme, explique le juge anti-terroriste, est réfléchi, planifié et très organisé. Son efficacité tient à la minutie avec laquelle chacune de ses étapes constitutives a été installée et chaque art bien intégré par les recrues.
Mais ces caractéristiques ne sont-elles valides que pour le terrorisme ?
À y bien regarder, chaque terme pourrait s’appliquer non seulement à d’autres armes, à d’autres embrigadements, mais aussi à la plupart des idéologies, puisque la plupart d’entre elles affichent dans leur ADN le chromosome du totalitarisme.
Sinon, comment expliquer que la lutte antiraciste se soit dévoyée, au XXIᵉ siècle, en un racisme bien plus agressif que celui qu’il prétend combattre et que l’écologie ait enfanté des monstres, aussi nuisibles pour la Terre que pour les Terriens ?
Hiérarchie des hors-normes
Les néo-racistes considèrent les Blancs (de préférence hétérosexuels, mais pas que) comme ontologiquement responsables de tous les maux passés, présents et à venir. C’est ce qui les conduit à établir une hiérarchie du vivant, où le coupable occupe la place du paria et où se bousculent, sur le podium gagnant, toutes les minorités, visibles, invisibles, potentielles, fantasmées, voire imaginaires (selon le dogme, les femmes sont considérées comme minoritaires alors qu’elles représentent 51 % des humains).
Comme l’intersectionnalité des luttes est devenue la norme des hors-normes, les ayatollahs de l’écologie appartiennent souvent à l’une ou plusieurs des autres minorités ontologiquement innocentes.
Là où cela se complique, c’est quand les antispécistes, qui classent l’animal devant l’homme, doivent gérer leurs feuilles Excel : l’ours et le loup sont, d’évidence, mieux notés que l’homme blanc. Et probablement que l’homme noir. Mais un moustique et une femme transgenre, gauchère, homosexuelle et borgne sont-ils sur la même marche ? Sinon, qui est au-dessus de qui ?
Au commencement était le substantif
Comme le définit Trévidic, pour mettre en place le terrorisme, il faut une cause, un ennemi, un héros et une organisation. C’est la seule dimension dans laquelle le terrorisme intellectuel n’échappe pas au réel. Identifions ces incontournables pour le néo-racisme. Ils sont tous là :
- 1) la cause officielle est l’inversion des rôles entre dominants et dominés ;
- 2) l’ennemi : au choix, les blancs, les Juifs ou les deux à la fois ;
- 3) Le héros, George Floyd aux États-Unis, Adama Traoré en France.
- 4) Quant à l’organisation, BLM (Black Lives Matter) est l’une des plus riches du nouveau continent, alors que côté français, on est plus pourvu en quantité de groupuscules (Justice pour Adama, LFI, PIR, CRAN, et. all) qu’en financements.
D’où l’importance du substantif générique qui les couvre tous d’un principe auquel tous les adeptes peuvent s’identifier : « antiracisme ».
De la même façon, les écologistes extrémistes ont :
- 1) leur cause : sauver la planète ;
- 2) leur ennemi : l’activité humaine ;
- 3) leur héroïne : Greta Thurnberg ;
- 4) et leur organisation : le GIEC et plus généralement son ombrelle, l’ONU.
Quant aux substantifs, la boutique en propose un large choix : écocide, réchauffement, collapsologie, éolien, solaire, climato-sceptique… Et si vous ne trouvez pas votre bonheur, ou à tout le moins le malheur de vos ennemis dans les rayons, vous pouvez commander en ligne.
Le seul absent est le réel, c’est ballot
Chaque cause suppose un narratif autour des origines : Adam et Ève et le péché originel pour les uns, Romulus et Remus pour d’autres, une révélation à un berger analphabète pour un troisième groupe, Gaïa, Tartare, Éros et Thanatos pour un quatrième…
Le narratif de l’intégrisme écologique est « l’activité industrielle humaine est à l’origine du réchauffement climatique. » Ergo, arrêtons le développement humain, la température cessera de monter et le moustique épousera la transgenre gauchère et ils auront beaucoup d’enfants.
S’il est incontestable que la température terrestre est en phase ascendante, aucun argument solide ne justifie l’idée que l’homme y est pour quelque chose. Les données scientifiques suggèrent le contraire. Mais l’écologisme est une religion, une idéologie, qui n’est donc en aucune façon influencée par les faits, les chiffres et les sciences.
De la même façon que rien ne persuadera un athée que le fils d’une vierge est un dieu tout puissant, rien ne convaincra un aspirant au martyre que 72 vierges ne l’attendent pas à la droite d’Allah et rien non plus ne fera admettre à un écolog’hystérique que les épisodes cycliques de réchauffement climatiques que la Terre a connus depuis des millions d’années n’ont pas pour origine l’activité industrielle d’Homo Sapiens.
Les médias parlent du réchauffement depuis des siècles
L’auteur d’une Histoire du climat depuis l’an mil[1], Emmanuel Le Roy Ladurie, a donné une interview à Libé en 2003, à propos de la sécheresse, alias réchauffement climatique :
« En 1168, la Sarthe a séché. De même, l’été magnifique de 1351, où le prix du froment a été multiplié par trois à cause de sa rareté… Vous avez aussi des séries d’étés caniculaires consécutifs, des micro-ères climatiques : 1331-1334, quatre étés de suite, 1383-1385, trois étés, ou encore la première moitié du XVIᵉ siècle, où l’on peut parler d’un petit âge du réchauffement.… En 1540, beaucoup de témoins habitant les Alpes l’ont noté. À partir de 1560, on entre dans une autre période climatique, le ‘’petit âge glaciaire’’, les étés caniculaires se font plus rares. Il y en a cependant encore, par exemple en 1636, l’été du Cid, où les témoins évoquent « un effroyable harassement de chaleur » pendant plusieurs semaines à Paris (Libération). »
Juste avant lui, en années climatiques, The Hampshire Adviser du 17 juillet 1852 rappelait les sécheresses historiques de 1132, 1152, 1160, 1273, 1303, etc., jusqu’à celle qui avait inspiré cette rétrospective à son journaliste.
Pas grand’ chose de nouveau sous le soleil, donc, malgré ce que nous serine le clergé du Saint Réchauffement.
Avant les médias, avant même l’Homme, le CO2 était là
Pour faire taire en les expulsant du débat, ceux dont on refuse d’écouter les arguments, il suffit de les traiter de « climato-sceptiques », une injure presque aussi grave que le mortel « islamophobe ».
Mais ces gens ne sont pas sceptiques vis-à-vis des changements climatiques : pour la plupart, ils estiment simplement que l’activité humaine ne peut pas en être la cause, ou en tout cas pas la principale, puisque ces variations climatiques se produisaient déjà des millions d’années avant l’apparition de l’homme. Ce devrait être un argument entendable. Oui, mais non.
En mai 2019, l’observatoire de Mauna Loa, à Hawaï (celui qui enregistre les variations de la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère) a noté un record : 415,26 ppm (parties par million). « Pour la toute première fois dans l’histoire de l’humanité, la barre journalière des 415 ppm a donc été franchie », a pleuré la carmélite climato-pieuse de service (Futura Sciences).
Et avant l’humanité ?
La religieuse avait raison et ses mots importants étaient « pour la première fois dans l’histoire de l’humanité ». Car cette concentration était courante au Pliocène, il y a 2,6 à 4,5 millions d’années. Comment on le sait ? Grâce à une carotte. Rien à voir avec la lecture dans le marc de café, il s’agit d’un forage effectué, en 2009, pour détacher un extrait de sédiments de 318 mètres de profondeur d’un lac recouvert de glace en Arctique.
On savait déjà que, il y a 55 millions d’années, l’océan qu’on appelle maintenant glacial Arctique avait en surface plus ou moins la température de notre Méditerranée aujourd’hui : 18° à 23°. C’est une carotte de 400 mètres sous le plancher océanique remontée par une équipe de géologues internationaux en 2008, qui avait permis d’arriver à ces mesures (Futura Sciences).
L’étude de la carotte de 2009, elle, a appris aux scientifiques qu’à cette époque (le pliocène, pas 2009), les températures estivales (15 à 16 °C) étaient en moyenne 8 °C plus élevées que maintenant et le taux de précipitation trois fois plus important.
Oh Oh ! dirait le père Noël, qui est le régional de l’étape au Lac El’gygytgyn.
La science contredit une fois de plus le catéchisme
Déjà, le Coran incréé, intouchable et irréprochable, stipule que la Terre est plate, ce qui provoque pas mal de heurts dans les cours de SVT des collèges. Idem pour la vierge Marie, que les gamins d’aujourd’hui ont du mal à croire « en même temps » vierge ET mère. Et voilà que le CO2, produit uniquement par l’activité humaine, aurait eu la même concentration dans l’atmosphère du temps de Mamie Lucy qu’en l’an de disgrâce 2020 ? Cela suscite la même incrédulité au GIEC[2] que la courbure de la Terre à l’université Al Azhar du Caire.
En 1991, la communauté scientifique mondiale avait déjà été interloquée par la corrélation quasi parfaite entre activité magnétique du soleil et température terrestre : plus l’activité solaire est importante et plus s’élève la température de la terre, démontraient des scientifiques, courbes à l’appui.
À l’époque, personne ne savait expliquer le mécanisme de cette relation de cause à effet. Aujourd’hui on le sait, il s’agit du rayonnement cosmique, qui affecte la couverture nuageuse de notre planète. Plus de nuages = moins de chaleur et vice versa.
Le champ magnétique émis par le soleil a plus que doublé au cours des 100 dernières années, ce qui fait qu’une moins grande quantité de rayons cosmiques a pu pénétrer dans l’atmosphère et moins de nuages se sont formés. Donc, la Terre s’est réchauffée.
Quand la communication en a été faite devant le GIEC, en 1996, le président de cette instance politique a considéré qu’il était « irresponsable de déclarer qu’autre chose que le CO2 avait une influence sur le climat (YouTube). » Il n’a pas dit que les mesures étaient fausses ou mal interprétées. Il a déclaré que dire la vérité était irresponsable. La science était devenue politiquement incorrecte !
On continue à pourrir les paysages et à taxer les contribuables pour du vent
Le GIEC et tous les gens qui mangent au râtelier du changement climatique ne veulent pas entendre parler de la science et des courbes. Ils reçoivent des financements somptuaires pour prouver que la Terre est plate, que la mère de Jésus était vierge et que le CO2 ne saurait provenir d’autre chose que de l’activité humaine. Les subventions sont encore plus pharaoniques pour ceux qui proposent des méthodes entraînant une production décroissante de CO2.
La plupart de ces initiatives ont déjà prouvé qu’elles ne serviront à rien dans l’optique d’une régulation du réchauffement climatique et que, de surcroît, elles ajoutent une pollution au problème que posera le soleil au genre humain. Les éoliennes en sont un bon exemple.
Jean-Louis Butré, président de la Fédération Environnement Durable, qui regroupe 1500 associations, considère que
« C’est une absurdité économique. L’éolien n’est pas de l’énergie renouvelable, mais de l’énergie intermittente. L’électricité produite non seulement ne se stocke pas, mais est fournie en fonction des conditions de vent et pas des besoins (Mediapart). » Il les décrit comme un « système à la Madoff, entièrement subventionné. Les consommateurs français payent une électricité dont ils n’ont pas besoin pour faire fonctionner une industrie qui n’est pas chez nous (Valeurs Actuelles). »
Les parties chères viennent d’ailleurs, la perte immobilière, c’est ici
En effet, les bruyants monstres d’acier sont fabriqués en Allemagne et au Danemark. Nous, on fournit le gros-œuvre, dont les matériaux sont bon marché : sur place, chaque éolienne exige un socle de 1500 tonnes de béton ferraillé, qui mesurent, chacun, 14 à 20 mètres de diamètre, sur une hauteur de 2,5 à 4 mètres. Pour résister au plus hardi Don Quichotte, le poids du ferraillage varie entre 30 et 48 tonnes, sans compter la cage d’ancrage, qui pèse entre 12 et 16 tonnes supplémentaires (Reporterre).
Sachant que ces fondations remplacent la terre arable et que le bruit des éoliennes rend leur voisinage insupportable, combien perd-on de ressources agricoles et de quel pourcentage baisse l’immobilier dans les régions où elles sont implantées ? Pas de réponse pour l’agriculture : on n’a pas trouvé les chiffres, mais c’est considérable. Pour la baisse du foncier on sait : 30 %[3]. La vente immobilière n’est pas la seule impactée : la location aussi. Les Gîtes de France refusent désormais de donner leur label à des chambres d’hôtes situées à proximité des éoliennes (par exemple dans le Berry) (les Amis de Sermange).
Pour fournir une électricité des dizaines de fois plus chère que l’énergie nucléaire, l’État va débourser 40 milliards d’euros à l’achat et 70 à 90 milliards en soutien budgétaire. Les écolos veulent se débarrasser du nucléaire auquel ils sont dogmatiquement opposés. Mais justement, d’après Julien Aubert, député LR membre d’une commission Énergie à l’Assemblée nationale, avec cette somme, « il y aurait de quoi renouveler tout le parc nucléaire français originel. » Une génération nucléaire qui devrait pouvoir satisfaire même des exigences de sécurité aussi sévères que celles de la génération des baby-boomers.
Mais on le répète : il ne s’agit ni d’efficacité énergétique ni d’économies budgétaires, voire d’Économie nationale, mais de RE-LI-GION !
Entre le bon et le mauvais diagnostic, quelle différence ?
Une seule conséquence diffère, pour un problème donné, entre la juste appréciation des causes et son appréhension idéologique : la solution.
Si le rayonnement cosmique du soleil et les paramètres de Milankovic[4] sont à l’origine du réchauffement climatique, rien ne sert de dépenser des milliards en recherche de l’empreinte carbone nulle, il faut partir à point dans la création de systèmes et d’aménagements qui permettront à l’humanité d’y survivre.
Certains ont pris de l’avance : Israël, qui souffre d’un climat aride, a développé d’innombrables techniques pour économiser l’eau potable, la recycler, éviter les fuites dans les réseaux, désaliniser l’eau de mer…
– Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Une start-up de ce microscopique pays a mis au point une machine à produire de l’eau potable à partir de l’air. Évidemment, les appareils Watergen (Times of Israel) fonctionnent sur batteries solaires !
– Depuis 1965, Netafim, autre entreprise née dans le désert, est un pionnier mondial dans le domaine de l’irrigation intelligente et par goutte-à-goutte.
– Une autre, encore, conçoit, développe, construit et exploite des centrales géothermiques dans le monde entier. Ormat (Wikipédia) fournissait ainsi de l’énergie propre dans plus de 20 pays. Elle a été rachetée par des Américains et continue de rayonner depuis Reno (Nevada).
– Pythagoras Solar (Dailymotion), elle, a créé la première fenêtre solaire au monde qui combine efficacité énergétique, production d’énergie et clarté. Cette unité de verre transparente photovoltaïque peut être facilement intégrée lors de la construction de bâtiments classiques.
– Et puis il y a Leviathan Energy, qui a inventé l’éolienne légère et sans nuisance : la Tulipe à Vent s’implante sur n’importe quel toit pour fabriquer une énergie propre à faible coût, silencieuse, sans vibration et qui plus est, esthétique.
Pour trouver tout ça, il faut commencer par chercher
Les Israéliens sont les champions de monde de l’adaptation : ils ne sont que 9 millions, entourés de plus d’un milliard et demi d’ennemis et ils n’ont pas de matières premières. En France, une telle situation aurait provoqué des manifs devant le siège du ministère des aides sociales. L’État juif sait ne pouvoir compter que sur lui-même, alors il bosse.
Hélas, vu la taille des fromages de l’UE dévolus à limiter inutilement le CO2 et considérant le nombre et l’appétit des récipiendaires de bourses, subventions et autres aides, on n’imagine pas que nos compatriotes vont suivre cette voie.
Ce pessimisme est confirmé par les manifestations des plus bruyants opposants à tout (une des pittoresques exceptions françaises) : ils cherchent par tous les moyens, à palestiniser la France, mais ne ratent jamais une occasion de clamer leur hantise de la voir « s’israéliser ».
En témoigne cette photo prise à Montpellier lors d’une manifestation contre la Loi sécurité globale, le 21 novembre dernier :
En effet, que pourrait-on craindre de pire, pour notre pays en voie de sous-développement, que d’imiter ce qui a transformé un mini territoire aride, entouré d’ennemis, en start-up nation ?
Cécile Attal, MABATIM.INFO
[1] Histoire du climat depuis l’an mil, Emmanuel Le Roy Ladurie, Flammarion, Paris 1967.
[2] Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, créé en 1988 et dépendant du PNUD, le programme des Nations-unies pour le développement.
[3] D’après études auprès des notaires et des commissaire-enquêteurs (Gaston Bessay)
[4] Ils sont trois : l’excentricité (même pas drôle : la différence entre le cercle parfait et l’ellipse de la Terre), l’obliquité (ou inclinaison de l’axe de la Terre) et la précession (ou modification continuelle de cette obliquité) : Wikipédia