États-Unis. Le Sénat dit non à la résolution de Bernie Sanders pour conditionner l’aide américaine à Israël
Les sénateurs des deux partis ont voté contre une résolution appelant l’administration Biden à produire un rapport sur de possibles violations des droits humains et du droit international dans la guerre à Gaza, avec à la clé un gel possible de l’aide militaire massive fournie à l’État hébreu par les États-Unis.
Le résultat est sans appel : 72 voix contre, 11 pour. Les sénateurs des États-Unis ont largement rejeté la résolution de l’élu du Vermont Bernie Sanders “qui aurait conditionné l’aide militaire à Israël à la non-violation par son gouvernement des droits humains et des conventions internationales dans sa guerre dévastatrice à Gaza”, explique The Guardian.
“Il s’agissait d’une mesure inédite s’appuyant sur une loi en vigueur depuis des décennies [‘loi sur l’assistance à l’étranger’], qui imposerait au département d’État de produire sous trente jours un rapport pour déterminer si l’opération militaire israélienne à Gaza enfreint les droits humains et les conventions internationales. En l’absence de ce rapport, l’aide militaire à Israël […] aurait pu être rapidement stoppée.”
La Maison-Blanche de Joe Biden s’était opposée à la résolution. Les élus républicains et une grande partie des démocrates y étaient hostiles. Mais il s’agissait surtout pour le sénateur de gauche Bernie Sanders d’imposer un débat sur le sujet.
La position de Sanders décriée par les progressistes
Icône progressiste, l’ancien candidat à la présidence a pris une position “à mi-chemin” sur le conflit entre Israël et le Hamas, qui lui vaut beaucoup de critiques au sein de la gauche, voire un sentiment de “trahison”, comme l’a raconté The Washington Post.
“Lui-même juif, et ayant brièvement vécu en Israël dans sa jeunesse, Sanders a été ces dernières années, au Sénat, l’un des plus ardents détracteurs du gouvernement très à droite d’Israël”, rappelle le journal. Toutefois, alors que d’autres élus, comme Rashida Tlaib ou Alexandria Ocasio-Cortez, appellent à un cessez-le-feu, le sénateur Sanders a lui souligné “le droit absolu d’Israël de se défendre”, comme il l’a réaffirmé avant le vote. Tout en ajoutant :
“Mais ce qu’Israël n’a pas le droit de faire, [c’est] d’entrer en guerre contre l’ensemble du peuple palestinien. Et de mon point de vue, c’est ce qui est en train de se produire.”