Le récit glaçant d’un adolescent dans le camp nazi de Buchenwald

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Le livre « Après le bois de hêtres » (littéralement, c’est ce que signifie Buchenwald), est un ouvrage fort publié en cette année du 75e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis. « Au début quand on racontait ce qui s’était passé, les gens disaient oui, oui pour ne pas dire non. Ils faisaient un signe de tête mais ne comprenaient pas ce que nous disions  », se remémore l’auteur, Armand Bulwa, 91 ans, rescapé du camp. Il témoigne dans un livre poignant pour que le monde n’oublie pas ce qu’a été : « L’enfer sur terre ».

Du ghetto au camp

Son besoin d’écrire est une manière de rendre hommage aux victimes de la barbarie nazie et aux siens. Des quelque 80 membres de sa famille, seuls deux cousins ont survécu à la déportation. Lorsque, âgé de quinze ans, il arrive au camp, en janvier 1945, il constate que la résistance y est organisée en particulier par les déportés communistes, qui veulent « sauver les enfants ». Et d’expliquer sobrement : « Ils voulaient, dur comme fer, que nous soyons épargnés, afin que nous puissions dire un jour de ce que nous avions vu dans les ghettos et dans les camps  ».

Né à dans le quartier juif de Piotrkow, près de Lodz en Pologne il a été l’un des premiers survivants de la Shoah à s’exprimer dans les écoles pour dire ce qui ne se conçoit pas : « Quelquefois, je voyais que les visages se crispaient, les gens me regardaient en se demandant si j’étais normal car je racontais des choses qui n’étaient pas racontables  ».

Dès l’invasion de la Pologne par les nazis, les Juifs sont confinés dans un ghetto. Armand a 10 ans. Il se souvient d’un SS qui aimait se promenait avec son chien dressé pour tuer. Quand il croisait un Juif, il lui donnait l’ordre d’attaquer. L’enfant est employé dans une verrerie proche du ghetto. C’est en revenant du travail un soir d’octobre 1942 qu’il apprend l’arrestation d’une grande partie de sa famille dont sa mère et son petit frère de 3 ans. Ils sont déportés et assassinés au camp de Treblinka.

Quatre jours sans repas

En novembre 1944 alors que l’Armée rouge, se rapproche les derniers Juifs de Piotrkow devenu « Judenrein », « ville sans Juifs » sont emmenés dans des wagons à bestiaux au camp de Czestochowa où les nazis ont installé des ateliers d’armement. Il travaille dans une fonderie. « Les conditions de vie étaient pires que jamais. Nous étions dévorés par les poux, les punaises, bref la vermine  », rapporte-il dans son livre. Le directeur de l’usine frappe les ouvriers. En janvier 1945, les survivants sont transférés à Buchenwald. Quatre jours sans repas ! Quand le camp est libéré, Armand, matricule 116536, pèse 28 kilos. « On est resté dans le camp presque deux mois le temps de trouver un pays souhaitant nous accueillir  ». La France prend en charge 426 enfants de Buchenwald via l’œuvre de secours aux enfants (OSE) dont Armand qui débute une nouvelle vie.

Source www.lunion.fr

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