Le rav Ben Tzion Moutzafi contre l’enterrement en étages : « Ce n’est pas une formule acceptable sur le plan de la Halakha »

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Le rav Ben Tzion Mutzafi, l’un des grands décisionnaires du monde séfarade, s’oppose fermement à l’enterrement en étages ou en niches. Il statue que, selon la Halakha, ce type d’enterrement ne répond pas aux exigences de l’obligation de sépulture.

Yichai Cohen – Kikar HaChabbath – Illustration : Manifestation à ‘Habad contre ce genre d’inhumations

Ces derniers jours, le rav Moutzafi a été interrogé sur la question de l’enterrement en étages. Une personne lui a demandé : « Mon maître, est-il permis d’enterrer un défunt âgé, craignant D’, dans un enterrement en étages, ou cela est-il interdit ? »

Dans sa réponse, il a statué que ce type d’enterrement ne remplit pas l’obligation halakhique.

La réponse complète

« Malheureusement, aujourd’hui, l’enterrement en niches ou en étages pose de nombreux problèmes et ne remplit pas l’obligation halakhique, comme l’ont statué les grands sages de notre génération, de mémoire bénie. »

Dans son livre Misguéret Hachoul’han, le rav Mena’hem Azariah Meir Kastilanovo [Livourne, 1760-1848] écrit : « J’ai entendu dire qu’une communauté, en période de nécessité, a décidé avec l’accord des notables de la ville et l’autorisation du rav possek (décisionnaire halakhique) d’élever le sol du cimetière avec une séparation de six tefa’him (environ 48 cm) entre les niveaux. Cependant, cette année-là, le rav et les notables de la ville sont décédés, et il est clair qu’un homme pieux devrait s’éloigner de telles pratiques, même en période de nécessité. »

Un cas similaire est relaté dans le recueil Netivé ‘Hessed ve’Emet (publié par Hevra Kadisha Tel Aviv-Jaffa, 1988), à Cracovie, en Pologne, en 1933. Un érudit a rapporté qu’à cette époque, le cimetière central était plein, et le nouveau cimetière n’était pas encore prêt. On avait alors autorisé, temporairement, d’enterrer plusieurs personnes dans une même tombe en profondeur, sous l’autorité du rav de la ville. Cependant, après une série d’événements tragiques, dont le décès soudain du rav et de deux juges du tribunal rabbinique, cette pratique fut interdite, et le nouveau cimetière fut ouvert en urgence.

Le rav Ben Tzion Cohen Kook témoigne avoir interrogé le rav Yossef Chalom Elyashiv, zatsal, sur un cas similaire dans la ville de Re’hovoth : un père, dont la fille décédée n’avait pas de place libre à côté d’elle, demandait à être enterré au-dessus d’elle. Il implorait chaque jour cette autorisation, expliquant que son âme était liée à celle de sa fille et qu’il craignait de mourir sans pouvoir être enterré à ses côtés. Le rav Elyashiv répondit : « Qu’il ne meure pas ! » Le rav Ben Tzion insista, expliquant que la douleur de cet homme affectait sa vie. Le rav Elyashiv répliqua : « Il est impossible de modifier l’ordre établi, cela nuirait aux autres sépultures. »

Avis aux Juifs français qui songent à se faire enterrer en Terre sainte, ou à y faire venir leurs proches : dans la plupart des cas, ce sont ce genre de tombes qui sont proposées !

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