Le rapprochement discret du Caire avec Israël

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Un rapprochement discret du Caire avec Israël : vers une redéfinition du corridor de Philadelphie ?

Alors que les discussions sur les otages se poursuivent, l’Égypte semble réévaluer discrètement sa position concernant la présence militaire israélienne dans le corridor de Philadelphie, une zone cruciale à la frontière entre Gaza et l’Égypte. Des responsables israéliens ont révélé que Le Caire, après avoir longtemps refusé cette idée publiquement, pourrait désormais accepter le maintien de troupes israéliennes dans cette zone stratégique. Ce changement pourrait compliquer les négociations en cours avec le Hamas, qui insiste sur un retrait complet de Tsahal dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu.

Depuis mai, Israël discute avec l’Égypte et les États-Unis de la construction d’un mur souterrain et de l’installation d’un système de surveillance pour empêcher la contrebande d’armes via le corridor de Philadelphie. Initialement, les pourparlers prévoyaient un retrait israélien de ce tronçon de 14 kilomètres. Cependant, avec l’évolution des combats sur le terrain, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a révisé cette position, déclarant désormais que la présence de Tsahal dans cette zone est non négociable.

Cette nouvelle position israélienne entre en contradiction avec les termes précédemment approuvés pour l’accord sur les otages, où Israël avait accepté de se retirer progressivement de Gaza. Selon des sources impliquées dans les négociations, l’insistance de Netanyahou sur le maintien de Tsahal, ainsi que l’exigence d’un mécanisme pour empêcher la contrebande d’armes dans le nord de Gaza, pourrait faire échouer les pourparlers.

Israël a pris le contrôle du corridor de Philadelphie lors de son offensive sur Rafah en mai. Ce corridor est un point de passage critique utilisé par le Hamas pour introduire des armes et des marchandises à Gaza. Au fil des années, l’Égypte a détruit de nombreux tunnels de contrebande dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme dans le Sinaï, bien que certains persistent. Israël en a découvert des dizaines depuis son entrée dans le corridor.

Alors que l’Égypte tend à accepter la position israélienne sur le corridor de Philadelphie, Israël semble réciproquement se rapprocher de la position du Caire concernant le poste-frontière de Rafah. L’Égypte a fermé ce point de passage après l’offensive israélienne, demandant que l’Autorité palestinienne (AP) remplace Tsahal pour sa réouverture. Initialement opposé, Israël commence à voir l’AP comme la seule alternative viable, bien que des réformes à Ramallah soient jugées nécessaires.

La réouverture du poste de Rafah est cruciale pour le succès de l’accord sur les otages, permettant aux combattants blessés du Hamas de recevoir des soins médicaux. Les discussions en cours et les ajustements de positions montrent la complexité et l’importance stratégique de la région pour toutes les parties impliquées.

L’ambassade d’Égypte à Washington n’a pas souhaité commenter cette situation pour le moment, laissant planer une incertitude sur les prochains développements de ce dossier sensible.

Jforum.fr

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