Le rabbi de Klov, par. Lekh Lekha : Affirmer ses croyances sans crainte

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Paracha Lekh Lékha

Affirmer ses croyances sans crainte

« L’Éternel avait dit à Avram : « Éloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle » (Beréchith 12,1).

On raconte qu’un jour, un certain Tsadik eut l’occasion de passer devant un grand groupe de soldats qui marchaient avec leur commandant de manière prodigieusement ordonnée et précise, et pendant un long moment, il resta immobile et les observa. Il confia ensuite à ses proches qu’il avait appris une grande leçon d’Avodath Hachem : il avait remarqué qu’ils marchaient tous très droits, qu’aucun d’entre nous ne se retourna pour regarder à droite ou à gauche, mais tous regardaient fixement devant eux, conformément au règlement de l’armée.

Nous devons en déduire que nous devons également avancer avec une audace de sainteté qui nous conduit au but : remplir notre rôle qui nous a été imposé par le Roi des rois, en devenant Ses soldats dans ce monde, par la pratique des Mitsvoth. Ne nous tournons pas de tous les côtés, ni vers des choses ou des hommes susceptibles de nous détourner de notre mission sacrée.

Ce principe est absolument essentiel à notre époque : penchons-nous sur les propos de mon vénérable maître, rabbi Yehouda Tsvi de Razala, que son mérite nous protège, auteur du Da’ath Kedochim, qui déclara sur le verset (Michlé 31,30) : « Mensonge que la grâce ! Vanité que la beauté ! La femme qui craint l’Éternel est seule digne de louanges » : il y aura une époque précédant la venue du Machia’h au cours de laquelle ce verset sera interprété de la façon suivante : le mensonge aura de la grâce, et la vanité sera considérée comme une beauté, tandis que la crainte de D’ sera un objet de dérision, car on se moquera de ceux qui craignent D’.

Dans une telle époque, à nous de connaître l’avis des Tsadikim à ce sujet : à cette époque d’épreuve précédant la venue du Machia’h, on déversera du Ciel des forces particulières à chaque Juif qui désire choisir le bien, afin qu’il puisse tenir le coup face à l’influence de la rue. Le rav et auteur du ‘Hidouché Harim, le rabbi de Gour zatsal, affirme à propos de ce texte de nos Sages : « À l’époque précédant la venue du Machia’h, l’insolence sera plus forte », l’insolence deviendra de plus en plus présente. Ce principe s’applique autant dans un sens négatif que positif ; tout comme l’homme peut aisément avoir recours à l’insolence néfaste, il pourra facilement en arriver à l’audace positive, en pratiquant les Mitsvoth avec une audace de Kedoucha. En effet, Hachem n’apporte jamais d’épreuve à l’homme sans lui accorder en parallèle la faculté de la surmonter, car Hachem a créé les deux.

À ce sujet, le Gaon rabbi Mordekhaï Latnir zatsal commente ce passage dans la Michna à la fin du traité Sota traitant de la période précédant la venue du Machia’h : « Le fils traite son père comme une ordure » et « Le fils n’a pas honte devant son père » : il est question de deux fils distincts : « Le fils traite son père comme une ordure » est celui qui donne des coups de pied et humilie son père qui respecte la Tora et les Mitsvoth. Mais Hachem a créé les deux afin qu’il y ait aussi un « fils qui n’a pas honte devant son père », c’est le fils qui respecte scrupuleusement les Mitsvoth et n’a pas honte de son père qui se moque de lui.

Il est également rapporté au nom du Ba’al Chem Tov, qui commente un récit de la Guemara (Ta’anit 22a) sur trois plaisantins à propos desquels il était dit qu’ils étaient dignes du Monde à venir. L’idée, c’est que le monde se jouait d’eux et ils se moquaient du monde, car ils ne tenaient pas de compte avec le monde, ne prenaient pas en considération l’avis des autres dans leur service divin et de fait, ils méritèrent le monde futur.

Celui qui suit cette voie mérite de s’élever, à l’instar d’Avraham Avinou, que la paix soit sur lui, comme nous le voyons dans le Midrach (Beréchith Rabba 45,8) : c’est pourquoi Avraham Avinou est nommé ‘Ivri (hébreu) : le monde entier se trouvait d’un côté (‘Ever) et lui était situé de l’autre côté : il était le seul au monde à avoir reconnu l’existence du Créateur du monde, s’opposant au monde entier qui servait des idoles.

Les Bené Israël suivent ses traces et sont nommés également ‘Ivrim (Hébreux). Cette faculté particulière d’être croyant et pratiquant seul dans un monde d’hérétiques et d’impies ne se trouve pas chez les nations du monde, mais uniquement chez les Juifs.

Nous le tenons de nos saints patriarches et matriarches, nommés Avraham Avinou, Yits’hak Avinou, etc. Ils étaient en effet les premiers à faire un effort et à briser leur nature dans le but de servir le Créateur, et léguèrent ces nobles traits de caractère à tous leurs descendants jusqu’à la fin des générations.

Cette faculté est à notre disposition jusqu’à aujourd’hui, lorsque nous voyons des milliers de Juifs qui se renforcent pour suivre la voie des saints patriarches qui pratiquent les Mitsvoth et entreprennent de grands changements, comme ceux qui choisissent d’aller à la Yechiva ou au séminaire, même lorsque dans leur famille ou leur environnement, ils font l’objet de moqueries.

L’insolence négative encourage ceux qui font appel à l’insolence positive, comme il est dit à propos de rabbi Pin’has Koritz zatsal : un jour, un ‘Hassid se plaignit que de nombreuses personnes se moquaient de son service divin et qu’il avait du mal à poursuivre dans cette voie. Le rabbi de Koritz répondit : « Le Rama écrit au début du Choul’han ‘Aroukh : « On n’éprouvera pas de honte face à des hommes qui se moquent de nous dans notre service divin. » On peut interpréter ses propos : « On n’aura pas honte » : s’il se demande d’où il puisera la force de ne pas éprouver de honte, la réponse est celle-ci : « ceux qui se moquent de lui dans son service divin. » Il apprendra d’eux qu’ils ont une raison d’avoir honte, plus que toute autre personne au monde, car ils se moquent de la vérité, et s’ils n’ont pas honte, à plus forte raison, il ne doit pas éprouver de honte, car il détient la vérité.»

Dans cet esprit, nous pouvons interpréter les propos de Hachem adressés à Avraham Avinou dans notre paracha : «Éloigne-toi » : suis ta propre voie, celle qui est véritablement dans ton intérêt. Où puiser la force de ne pas avoir honte de notre environnement? À ce sujet, il est dit : « de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle» : de ce que les hommes de ton pays et de ton lieu natal et de ta maison paternelle n’ont pas honte de leurs actions honteuses, de là, tu déduis qu’il n’y a pas lieu pour toi d’avoir honte de tes bonnes actions.

Chabbath Chalom !

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