« Or Avraham était vieux, avancé dans la vie ; et l’Éternel avait béni Avraham en toutes choses » (Beréchit 24,1)
Nous avons appris avec joie que la semaine dernière, parachath Vayéra, le Chabbath mondial annuel avait été suivi par des centaines de milliers de Juifs, tous pays confondus, respectant le jour saint à l’unisson. À cette occasion, un grand nombre d’entre eux se renforcent et décident de s’engager dans son observance régulière ainsi que dans celle d’autres Mitsvoth.
Nul doute que cette initiative a un immense impact dans le Ciel : en effet, par le respect du Chabbath, on a droit à une protection céleste qui nous évite tout malheur, et à toutes les Berakhoth, comme l’indique le Zohar sur la parachath Yitro : toutes les bénédictions en termes de spiritualité et de matérialité dépendent du Chabbath.
À ce titre, le respect du Chabbath est particulièrement bénéfique pour la santé, comme l’explique le traité de Chabbath (12a) : par le mérite de ce jour si saint, « la guérison est sur le point de se produire ». À en croire nos Maîtres (‘Avoda Zara 55a), s’il a été décrété qu’un individu souffrirait d’un mal précis jusqu’à une certaine date, par le mérite du Chabbath, D’ peut accélérer la guérison.
Pour illustrer ce principe, voici une anecdote concernant rabbi ‘Akiva Eiger : un jour, il rendit visite à un malade résident de sa ville. Ayant constaté la gravité de son état, il fit appeler le médecin de la cour royale pour qu’il tente de guérir le malade. Après l’avoir examiné, le praticien déclara que cette maladie était incurable. Le rav lui demanda alors : « Si l’un des membres de la famille royale avait contracté cette maladie, auriez-vous également répondu qu’il n’existe aucun moyen de la traiter ? »
Et le médecin de répondre : « Un jour, cela se produisit effectivement, mais sachant que le souverain a des ressources exceptionnelles, je leur expliquai qu’il existait un remède très difficile à trouver : la viande d’une certaine volaille qui vit dans un désert situé dans un pays lointain. Le roi envoya dans cette région des troupes entières de soldats, et après de longs efforts, ils réussirent à en capturer un spécimen. On le fit cuire pour le malade, qui en mangea et guérit. Mais pour un homme ordinaire, il n’est pas possible de se procurer une telle volaille, et c’est pourquoi je vous ai affirmé qu’il n’existait aucun remède. »
Rabbi Akiva Eiger rentra chez lui et pénétra dans sa chambre. Il récita immédiatement une prière : « Notre Père au Ciel, Roi des rois, les enfants d’Israël sont Tes fils, et nos Sages (Chabbath 111a) affirment que chaque Juif est un enfant de roi. L’un de Tes enfants a besoin d’un oiseau situé dans un désert lointain ; de grâce, envoies-en un. » Peu de temps après, un tel volatile frappait de ses ailes à la fenêtre de la maison du Sage. Celui-ci prescrivit à son entourage de le capturer, de le faire cuire et de le donner au malade, qui guérit.
Nous comprenons de là pourquoi le respect du Chabbath apporte la guérison : nous faisons ainsi la preuve de notre filiation au Roi des rois, qui nous a donné le Chabbath, semblable à son sceptre, et par ce mérite, Il se conduit à nouveau avec nous tel un souverain envers son fils malade.
Par le mérite du Chabbath, on peut même agir afin que D’ crée de nouveaux remèdes, comme me l’a expliqué un jour l’Admour de Skulen zatsal, au nom de son père, auteur du Noam Eliézer : nous disons dans la prière de Yotser Or, que D’ « Boré Refouoth, crée des remèdes », et non « Bara Refouot, a créé des remèdes » au passé. En effet, à chaque époque, il existe des maladies incurables. Au final, D’ crée de nouveaux remèdes par le biais de Ses émissaires, les médecins, à qui Il octroie la force, la réflexion et les moyens d’inventer des remèdes.
Parfois, le Tout-Puissant orchestre les choses de sorte qu’il n’est pas nécessaire de chercher des remèdes au loin, puisque la guérison vient de la cause même de la maladie. À ce sujet, il a été dit dans le Midrach Rabba (Metsora’ 18) : « Les hommes frappent avec un objet tranchant et guérissent avec du coton, mais D’ guérit avec l’objet même par lequel Il a frappé, comme il est dit (Yirmiyahou 30,17) : “Je te guérirai de tes plaies.” » On en trouve un exemple dans la Guemara (Yoma 84b) : si un chien malade a mordu un homme, la guérison sera opérée par la consommation du foie de ce chien. La percée que représentent les vaccins contre diverses maladies contagieuses, développés par les chercheurs depuis lors, se base sur ce principe.
À ce sujet, ma mère, la rabbanith, que la paix soit sur elle, se souvient que dans son enfance, sa grand-mère, épouse de rabbi Mena’hem Mendel Rokéa’h de Linsk, était tombée gravement malade. Le médecin lui prescrivit alors de prendre certains médicaments, bien que ceux-ci présentent un léger risque d’engendrer une paralysie, que D’ préserve. Elle obéit au médecin et prit le médicament, mais quelques jours plus tard, elle fut frappée de paralysie. Quelque temps plus tard, lorsque ma mère lui administra à nouveau le médicament, elle sentit soudain qu’elle pouvait mouvoir ses membres et quitta le lit aussi vite que le mal était venu. Preuve une fois de plus que la médecine est sous la seule supervision du Créateur.
Ainsi, dans notre paracha, « Abraham était vieux, avancé dans la vie » : il venait avec la force de la sainteté des jours où il s’était sanctifié, c’est-à-dire de tous les Chabbatoth respectés tout au long de sa vie, et par ce mérite, « l’Éternel avait béni Abraham en toutes choses » – D’ lui octroya toutes sortes de Berakhoth du Ciel.
Rabbi Chim’on bar Yo’haï (Baba Batra 16b) affirme sur ce verset que la plus grande Berakha dont il ait été gratifié était la pierre précieuse pendue au cou d’Avraham Avinou : tout malade qui la fixait du regard guérissait immédiatement. Par le mérite du respect du saint Chabbath, il attirait pour lui et pour les autres la faculté d’un rétablissement complet et rapide.
Que ce soit la volonté du Ciel qu’également à notre époque, par le mérite du renforcement du respect du Chabbath, la guérison soit proche, avec l’aide de D’ !
Chabbath Chalom !