Le rabbi de Kalov, paracha Bechala’h : la joie, clé de la guérison

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Paracha Bechala’h – la joie, clé de la guérison

«Aucune des maladies dont J’ai frappé l’Égypte ne t’atteindra, car Moi, l’Éternel, Je te guérirai » (Chemot 15,26).

À chaque événement que l’homme ne parvient pas à contrôler, comme la propagation d’une maladie contagieuse dont il est difficile de se préserver, la tendance est de se rendre chez les médecins et les psychologues, pour guérir de maux liés à la mélancolie. En effet, la réaction des nations du monde est de développer la peur et la crainte face à l’incertitude de l’avenir et de la parnassa.

Mais nous, les Bené Israël, savons que D’ exerce Sa Providence divine du Ciel, et l’homme doit uniquement se conformer aux commandements du Saint béni soit-Il en déployant sa part d’efforts, sans céder à la panique ni sombrer dans la tristesse.

La foi et la confiance en D’ entraînent l’homme à vivre dans la joie, car il est proche de son Père céleste. Il n’est ni soucieux, ni triste, car il est persuadé que rien de mal ne peut advenir du Ciel, et que tout ce que Hachem fait, Il le fait pour le bien. Il mène une vie heureuse, imprégnée d’une émouna qui le fait vivre, comme l’indique ce verset (‘Habakouk 2,4) : « Le juste vivra par sa émouna. »

Ceux qui placent leur confiance en Hachem réagissent à chaque événement en percevant la volonté du Créateur. Même lorsqu’ils vivent des difficultés financières, ou qu’ils ont un malade dans la famille, ils ne sont pas inquiets et ne sombrent pas dans le désespoir, sachant que le Créateur Lui-même se soucie d’eux. Lorsqu’Il voudra éliminer ce malheur, ce dernier disparaîtra. Mais en l’absence de foi et de confiance en Hachem, l’homme se fait du souci et se sent investi d’une grande responsabilité qui l’écrase, et lorsqu’il découvre, coup sur coup, son impuissance, il sombre dans la tristesse.

Ce manque de émouna dans le Créateur et dans Sa Providence explique la morosité et les troubles mentaux de plus en plus fréquents chez les jeunes. Les directeurs d’écoles tentent d’enrayer le phénomène en faisant appel au service de spécialistes de la santé mentale, mais la source du problème se trouve dans l’atmosphère hérétique dans laquelle les enfants grandissent et les idées dont ils sont imprégnés, selon lesquelles la Création a vu le jour par elle-même, et tout se déroule au hasard, sans aucun but. Cette incertitude entraine une angoisse et une peur de l’avenir.

Le Satan s’évertue à affaiblir la émouna chez les Bené Israël pour troubler leur sérénité et les plonger dans la tristesse. Chacun devra surmonter cette tentation et se renforcer en cette période pour vivre dans la joie et la confiance en D’.

Le fait de bannir la tristesse est une protection contre les maladies et les souffrances, comme l’indique l’ouvrage Déguel Ma’hané Ephraïm (parachat ‘Ekev) au nom du Ba’al Chem Tov : les souffrances ne s’abattent sur l’homme que s’il se trouvait au préalable dans une disposition mélancolique.

De même, mon vénérable ancêtre, rabbi Tsvi Hirsch de Ziditchov, dans une lettre adressée à ses disciples résidant dans la ville de Munkatch lorsqu’une épidémie de choléra s’y déclara, leur prescrivit de se renforcer dans la joie et la confiance en Hachem. Ils devaient éliminer tout désespoir ou mélancolie de la ville. En effet, la mélancolie attire le choléra.

La joie émanant de la confiance est également une cure, comme l’écrit l’auteur du Yessod Ha’avoda de Slonim dans une lettre adressée à un malade : sa guérison adviendra principalement de son renforcement dans la confiance en Hachem et la joie, comme il l’avait appris de son maître, rabbi Moché de Kovrin. Dans son enfance, ce dernier fut malade dans un état critique. Les plus grands médecins de Vilna le traitèrent, et lorsqu’il commença à se rétablir, il demanda à ces médecins de lui faire part des principes fondamentaux de la médecine. Le grand professeur lui répondit : « Voici une règle : le malade tire sa force de pensées joyeuses : c’est le meilleur remède pour un malade, qui contribue à la guérison plus que tous les traitements. »

Le Rambam, qui était un illustre médecin, écrit dans son ouvrage Hanhagat Habriot que celui qui veut contribuer à la guérison d’un malade, se rendra à son chevet et lui racontera des anecdotes qui le réjouiront. En effet, la joie est le premier élément indispensable à la guérison d’un malade, avant tous les médicaments. De même, le roi Chelomo, dans le Livre de Michlé (18,14), dit : «Un esprit solide sait supporter la maladie » : l’humeur joyeuse d’un malade éliminera sa maladie.

Dans l’ouvrage Déguel Ma’hané Efraïm, l’auteur rapporte que son frère, rabbi Baroukh de Mézibuz, avait une question sur le verset : « Aucune des maladies dont J’ai frappé l’Égypte ne t’atteindra. » Quelle maladie y avait-il en Égypte ? La plaie du sang et des grenouilles et les autres plaies ne sont pas des maladies, et il aurait fallu dire Kol Maka, aucune des plaies, plutôt que Kol Ma’hala, aucune des maladies.

L’auteur du Déguel Ma’hané Efraïm explique que selon le principe susmentionné, à chaque maladie est associée également la mélancolie. L’idée ici du terme de Ma’hala est ce qui accompagne chaque maladie, c’est-à-dire la mélancolie. Ce fut le cas des Égyptiens qui plongèrent dans la mélancolie suite à toutes les plaies qui les frappèrent du ciel.

Nous pouvons comprendre dans cette perspective les propos du Saint béni soit-Il adressés au peuple juif, après la sortie d’Égypte : « Aucune des maladies dont J’ai frappé l’Égypte ne t’atteindra » : la mélancolie présente dans chaque maladie ne touchera jamais un Juif croyant, car « Moi, l’Éternel », qui dirige tout pour le bien et dont tout dépend, « Je te guérirai. » La émouna conduit à la joie, grâce à laquelle on guérit de la mélancolie et de toute maladie, et on bénéficie d’une vie heureuse.

Chabbath Chalom !

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