Paracha Yitro – Le rôle des tremblements de terre«Afin que Sa crainte vous soit toujours présente, afin que vous ne péchiez point » (Chemoth 20,16). À l’époque du Ba’al Chem Tov, eut lieu un tremblement de terre qui fit des milliers de victimes, et dans ce sillage, de nombreux Juifs firent Techouva. Un rav, spécialiste des phénomènes de la nature, estima, d’après son calcul, qu’un tremblement de terre aurait dû se produire à cette époque, et le considéra comme un phénomène naturel, qui n’était pas lié à la Providence divine dans le but d’inciter les hommes au repentir. Le Ba’al Chem Tov, doté d’un esprit prophétique, réalisa l’erreur du rav et se rendit chez lui. Il lui tint les propos suivants : « Yitro n’exprima pas le désir de se convertir après avoir entendu parler du miracle de l’ouverture de la mer des Joncs, mais uniquement après la guerre contre ‘Amalek. En effet, lors de l’ouverture de la mer des joncs, ‘Amalek convainquit les nations du monde que ce miracle n’en était pas un du fait qu’au même moment, un tremblement de terre devait avoir lieu et en conséquence, la mer se fendit. Ainsi, le mécréant ‘Amalek ne craignit pas d’entrer en guerre contre Israël, mais lorsqu’Israël vainquit ‘Amalek de manière surnaturelle, tout le monde comprit que l’ouverture de la mer des Joncs était également due à la Providence divine particulière et n’était pas le fruit du hasard.» À ce sujet, l’auteur du Séfer Habrit explique que même si, selon les voies de la nature, il semblerait que Hachem ait implanté dans l’acte de la Création la survenue de tremblements de terre de temps en temps, ils peuvent avoir lieu dans des endroits inhabités. De ce fait, lorsque nous constatons que Hachem le fait advenir dans un endroit peuplé, et qu’il tue des hommes condamnés par le Ciel, cela fait beaucoup de bruit dans le monde, et c’est la Providence divine particulière qui orchestre ces événements, pour exhorter les hommes à se repentir. On peut déceler également la Providence divine au moment du tremblement de terre même, dans le fait que le sort de chaque individu est décidé à ce moment-là, et s’il n’a pas été décrété à l’égard d’un individu qu’il mourrait, il reste en vie. Il circule ainsi de nombreux récits sur des gens, qui, par une Providence divine remarquable, ne se trouvaient pas dans leur maison au moment où celle-ci s’effondra. Nous relevons également dans les annales de l’histoire un phénomène extraordinaire : de nombreux non-Juifs périrent lors de gros tremblements de terre, tandis que seuls quelques Juifs périrent, comme en Turquie en 1688 ou bien en Erets Israël en 1926. Lorsque j’étais dans la ville de Mexico en 1985 après le tragique tremblement de terre, les résidents me racontèrent que plus de cent mille personnes moururent, mais on ne dénombra aucune victime juive. En visite à Los Angeles en 1994, après un grand tremblement de terre, on me fit remarquer que le bâtiment de l’hôpital Keysers avait été touché des deux côtés, mais la partie centrale était restée intacte. Les scientifiques trouvèrent une explication, mais de nombreuses personnes admirent que c’était l’intervention de la Providence divine, du fait que dans cette aile de l’hôpital se trouvaient des Juifs, que Hachem ne voulait pas les faire périr, mais les encourager à se repentir. Le Ran, dans ses Drachoth, explique que le Saint béni soit-Il envoie un tremblement de terre contre les non-Juifs dans des endroits lointains, afin que les Juifs soient incités à faire Techouva, et craignent la venue de malheurs, et lorsqu’ils ne sont pas sensibles aux événements, Il envoie des malheurs plus près d’eux. Après le tremblement de terre en 1926, le ‘Hafets ‘Haïm publia un texte sous le titre de Ma lekha nirdam, où il explique que du fait de l’absence à notre époque de prophètes qui nous pressent de faire Techouva lorsqu’on est plongé dans les fautes, Hachem nous presse de nous repentir par d’autres moyens, par des événements comme les tremblements de terre. Nos Sages nous dévoilent dans le Talmud Yerouchalmi (Berakhoth 9,2) et dans le Midrach Tehilim (Beréchith Rabba 49,6) que lorsque les résidents de Sodome plongèrent dans les abominations, au départ le Saint béni soit-Il leur envoya des tremblements de terre pendant 25 ans pour les inciter à faire Techouva, et comme ils ne se repentirent pas, Il les anéantit. La source de ce principe se trouve dans la génération du Déluge, qui étaient de mœurs légères et négligèrent de fonder de véritables familles, et portèrent ainsi atteinte à la volonté de Hachem qui créa le monde dans le but qu’il soit peuplé (Yechayahou 45,18) : « Qui l’a créée (la terre) non pour demeurer déserte, mais pour être habitée.. » Par conséquent, il était approprié pour cette génération que le monde retourne au néant. Nous avons vu à cet égard qu’avant le don de la Tora, comme l’indique le Zohar dans parachath Balak, Hachem proposa au peuple de Yichma’ël la Tora, mais ils refusèrent, invoquant qu’ils ne pourraient respecter le commandement de « Tu ne commettras point de relations interdites », et alors un tremblement de terre eut lieu, comme il est dit (Choftim 5,4) : « la terre frissonna », car celle-ci était proche de retourner au néant si Israël n’acceptait pas la Tora. C’est le sens de l’affirmation de nos Sages stipulant qu’au moment du don de la Tora, le monde trembla, comme il est dit : « Et la montagne entière tremblait violemment », Hachem voulait rappeler à Israël que le monde se maintenait grâce au fait qu’ils s’abstenaient de fautes. C’est le sens de ce verset : « Afin que Sa crainte vous soit toujours présente, afin que vous ne péchiez point. » Ainsi, lorsque je m’exprimai à Los Angeles en 1985, j’expliquai que le tremblement de terre avait eu lieu au moment de la paracha de Yitro, où est mentionné le tremblement survenu au moment du don de la Tora, pour indiquer que le but du tremblement de terre est de les éveiller afin qu’ils s’abstiennent de fauter, en particulier dans le domaine des relations interdites. Que ce soit la volonté du Ciel qu’en renforçant nos sauvegardes contre le péché et les dispositifs technologiques impurs qui s’y rattachent, nous méritons d’être épargnés de toute tragédie, douleur et souffrance. Chavoua tov ! |
