Le rabbi de Kalov, par. Yitro : la sagesse infinie de la Tora

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La sagesse infinie de la Tora, empreinte du Créateur : « Alors D’ prononça toutes ces paroles, à savoir : « Je suis l’Éternel, ton D' » » (Chemoth 20,1-2).

Le ‘Hida, dans son ouvrage Chem Haguedolim, mentionne que rabbi Aviad Basila, président du tribunal rabbinique de Mantoue (Italie), était un spécialiste de tous les savoirs de la terre, et il déclara un jour, dans sa vieillesse : « J’ai étudié et acquis toutes les sciences du monde pendant dix ans, mais quant au savoir de la Tora, je m’y suis investi pendant toute ma vie, mais je n’ai réussi à en acquérir qu’une infime partie. » En effet, la sainte Tora nous a été donnée par D’ Qui est illimité, et de ce fait, la Tora, œuvre de Ses mains, est infinie et illimitée. C’est l’idée à laquelle se réfère le roi David dans les Tehilim (119,96) : « À tout bien j’ai vu des limites » : toute chose a une limite et une fin, tandis que la Tora « est infiniment vaste », sans limite.

Ceci est une preuve que la Tora est d’origine divine, car toutes les autres sciences au monde ont une limite et une fin, alors que si ce n’est pas le cas pour notre Tora, c’est impérativement dû au fait qu’elle vient de D’. Nous distinguons clairement la différence entre le Livre de la sainte Tora avec les milliards de livres écrits depuis l’aube des temps dans le monde entier.

Dans les livres écrits par des hommes, il n’est pas possible de trouver au moins cinq interprétations d’un passage, mais sur la Tora, des millions de livres ont été rédigés pour expliquer le texte, au travers de divers niveaux d’interprétation : le pchat (sens littéral), le rémez (sens allégorique) le drouch (sens homilétique) et le sod (sens mystique).

Le ‘Hafets ‘Haïm développe ce concept dans son ouvrage Chem ‘Olam (première partie, chap. 12) : nous voyons la sagesse infinie contenue dans la Tora : des textes très courts, que le lecteur peut lire en quelques instants, renferment énormément de sagesse et de savoir que même les plus grands érudits sont en mesure d’étudier pendant plusieurs années. Par exemple, la majorité du Séder Nezikin, dans le Talmud de Bavel et de Jérusalem, est contenu dans la Tora dans quelques Parachiot que le lecteur peut parcourir rapidement.

Des commentaires et des interprétations, des idées et des concepts sont dérivés de chaque lettre de la Tora, et tout n’a pas encore été dit. À chaque époque, on trouve de nouveaux ‘Hidouchim (idées novatrices) sur la Tora, ce merveilleux ouvrage. Un homme relit chaque année les Parachioth de la Tora, et chaque année, découvre qu’il n’a pas encore tout compris et qu’il est encore loin d’avoir tout saisi, bien qu’il apparaisse que ce Livre soit très simple et facilement abordable pour le lecteur, sans effort particulier.

Des millions d’ouvrages ont été écrits par les êtres humains. Certains sont destinés aux enfants ou adolescents et n’intéressent pas les adultes, d’autres visent les adultes et ne sont pas à la portée des enfants ou adolescents. Certains ouvrages sont destinés au grand public et n’intéressent pas les hommes cultivés, et d’autres sont destinés aux spécialistes et ne sont pas à la portée du peuple.

Mais un seul Livre qui peut être intéressant et compris aussi bien par les jeunes gens que les adultes, des hommes âgés et expérimentés, mais aussi le peuple, les hommes intelligents et les philosophes qui font des recherches profondes, n’a pas été écrit par un homme et ne peut l’être. Or, ce Livre existe dans la réalité : la Tora. Il est bien compris par tous, chacun selon son niveau et ses compétences.

Le plus admirable, c’est qu’il peut intéresser tout le monde et toute personne qui l’étudie peut s’imaginer l’avoir compris et être arrivé au but, mais d’autres personnes plus érudites l’étudient à un niveau plus élevé et n’ont pas encore atteint la profondeur du texte.

On raconte qu’un jour, le Ari zal dormait et dans son sommeil, il remuait les lèvres. Lorsqu’il se réveilla, son élève insista pour qu’il lui dévoile ce qu’il avait appris pendant son sommeil. Le Ari zal lui répondit : « Le Ciel et la terre seront mes témoins : sans exagérer, j’ai vu maintenant dans le ciel qu’il existe tellement d’interprétations sur le passage de l’ânesse et Bil’am, que même si je vivais 80 ans, je n’aurais pas fini de les mentionner toutes. » Même si un homme était extrêmement brillant et vivait 1000 ans, il n’aurait pas assez de temps pour parcourir tout ce que renferme la Tora, même uniquement dans sa pensée.

Les hommes intelligents ont compris que le Séfer Tora, écrit par Moché Rabbénou pendant les 40 ans où le peuple se trouvait dans le désert, a forcément été écrit par le Saint béni soit-Il, car écrire un tel Livre dépasse les capacités humaines. Nous voyons dans le passage de la lecture du Chema’ (Devarim 6,4-6) qu’il est écrit au début : « Écoute Israël, l’Eternel est notre D’, l’Eternel est un – et tu aimerais ton D’… » : il s’agit de la Mitsva de la Émouna et de l’amour de D’, et aussitôt après, il est écrit : « Ces devoirs que Je t’impose aujourd’hui seront gravés dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants et tu t’en entretiendras », etc. : c’est la Mitsva de l’étude de la Tora. En méditant sur la sainte Torah, on mérite de connaître D’ et de se renforcer en émouna et en amour de D’, comme le mentionne Rachi au nom de nos Sages.

Nous pouvons ainsi expliciter le passage de notre Paracha sur le don de la Tora : « Moché redescendit vers le peuple et lui en fit part », et les Écritures poursuivent en mentionnant l’adresse de Moché aux Bené Israël : « Alors D’ prononça toutes ces paroles » : vous verrez que seul D’ est en mesure de prononcer ces paroles de Tora, « à savoir : « Je suis l’Éternel, ton D’ » : il leur montre ainsi qu’il y a un D’.

Chabbath Chalom !

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