La valeur du Ma’asser et des autres Mitsvoth
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« Si je retourne en paix à la maison paternelle, alors l’Éternel aura été un D’ pour moi (… ) et tous les biens que Tu m’accorderas, je veux T’en offrir la dîme » (Beréchit 28,21-22).
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Le rav Efraïm Ochri zatsal, rav du Beth Hamidrach Hagadol de New York, relate ce qu’il avait observé dans la maison de son maître, le ‘Hafets ‘Haïm, dans la localité de Radin : il n’y avait aucun meuble digne de ce nom, et il mentionna par exemple qu’on y trouvait uniquement des chaises confectionnées à partir de simples morceaux de bois, sans accoudoir.
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Un jour, un invité se présenta au domicile du ‘Hafets ‘Haïm et exprima son étonnement de ne voir aucun mobilier digne de ce nom. Le ‘Hafets Haïm, étonné, lui demanda : « Où sont vos propres meubles ?» L’invité répondit : « Je ne suis ici que de passage, mais chez moi, je possède de nombreux meubles somptueux. » Le ‘Hafets ‘Haïm rétorqua : « Je me conduis aussi comme vous. Dans ce monde, je me sens comme un hôte de passage, et ma résidence n’est autre que le monde à venir où je fixerai ma demeure. C’est pourquoi je n’ai pas jugé bon de remplir ma maison provisoire de mobilier somptueux, et je m’évertue autant que possible d’acquérir des trésors éternels dans le service divin pour mériter le monde futur. »
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Le ‘Hafets ‘Haïm zatsal mentionne à ce sujet une parabole :
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Un homme avait perdu tous ses biens, mais devant la difficulté à voir les membres de sa famille mourir de faim, il décida de se rendre en Afrique pour nourrir sa famille. Il se consacra sur place au commerce de viande, d’huile et de lait, car dans ces pays très chauds, il n’y a pas de pâturage pour les moutons et le bétail et de ce fait, on ne trouve pas de troupeaux, et viande et le vin sont vendus à un prix élevé. Les affaires de l’homme prospérèrent, et rapidement, il fit fortune.
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Au bout de quelques années, son épouse commença à insister pour qu’il rentre à la maison et rapporte de l’argent pour payer les mariages de ses filles arrivées en âge de se marier. L’homme se dit : je me suis enrichi ici, je vais acheter du lait, et rapporter ma marchandise dans mon pays, et je gagnerai davantage que si j’apporte de l’argent liquide ou des pierres précieuses. C’est ce qu’il fit : il acheta des milliers de litres de lait, qu’il plaça dans des containers sur un bateau, et le jour même, envoya une lettre à sa femme pour lui annoncer qu’il était en route pour la maison et qu’il rapportait une marchandise de grande valeur.
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Alors qu’il se pressait vers le navire, un marchand de pierres précieuses l’aborda et lui proposa d’acheter des pierres précieuses qui se vendent à un prix raisonnable en Afrique, pour des bijoux pour son épouse et ses filles. Il accepta et lui acheta quelques pierres à prix bas, puis s’installa dans le navire.
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À son arrivée dans son pays, tous les résidents de la ville se réunirent pour l’accueillir, car d’après la rumeur, il s’était beaucoup enrichi en Afrique et avait rapporté sa richesse avec lui. Sa famille l’attendait avec impatience.
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Après l’amarrage du bateau, les ouvriers se mirent à décharger la cargaison qu’il avait apportée avec lui et c’est alors qu’il découvrit la catastrophe. Une odeur fétide sortait des containers, au point qu’il était impossible de s’en approcher, et il s’avéra que tout le lait s’était abîmé en route, et que tout son argent était perdu. Son épouse, qui assista à toute la scène, se mit à crier : « Quel idiot, c’est pour cela que j’ai souffert toutes ces années, tu as oublié que dans notre ville, le lait se vend à bas prix, tu n’aurais pas pu acheter des pierres précieuses ?!
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Comment allons-nous vivre désormais et où trouverons-nous de l’argent pour les dots de nos filles ?» L’homme garda le silence, il était tellement accablé qu’il ne parvint pas à ouvrir la bouche. Comment avait-il eu l’idée stupide de dépenser tout ce qu’il avait épargné pendant de longues années dans une marchandise qui s’était abîmée et avait pourri ? Il se souvint alors qu’au tout dernier moment, avant de s’embarquer, il avait acheté quelques pierres précieuses. Il vendit ces pierres et grâce à elles, il réussit à subvenir aux besoins de sa famille pendant quelques années. Il en va de même pour l’homme : lorsqu’il arrive dans ce monde, il se consacre à ses affaires, et passe la plupart de ses journées à acquérir et à accumuler de grandes richesses et de grandes possessions, mais il ne s’intéresse pratiquement pas à la Tora et aux Mitsvoth, qui sont ici faciles d’accès et dont la valeur est inestimable dans l’au-delà. Lorsque le moment de sa mort arrive, l’homme apporte un corps rempli de graisse et de lait, tout comme le marchand de notre parabole.
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Quelle piètre image lorsqu’il arrive là-bas et qu’il présente sa marchandise qui s’est abîmée pendant ce temps et dégage une odeur de putréfaction. Il se souvient ensuite qu’il a donné quelques pièces à la Tsedaka et a accompli quelques Mitsvoth, et par le biais de ces rares actions de valeur, il obtient son salaire.
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On peut se figurer sa tristesse lorsqu’il réalise qu’il aurait pu apporter avec lui une fabuleuse richesse, et c’est uniquement dû à sa stupidité qu’il s’en est abstenu.
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Mais l’homme intelligent est prévoyant et sait investir son argent dans la Tsedaka et les Mitsvoth, tel que l’indique la Guemara (Baba Bathra 11a) qui fait le récit du roi Monbaz qui gaspilla ses trésors et ceux de ses ancêtres lors de deux années de sécheresse, et ses proches lui reprochèrent : « Tes pères ont caché ces trésors qui se sont ajoutés à ceux de tes ancêtres, tandis que tu les gaspilles. » Il leur répondit : « Mes pères les ont déposés en bas et moi, je les ai entreposés en haut.»
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C’est à ce sujet que Ya’akov Avinou dit : « Si je retourne en paix à la maison paternelle » : je me souviens que je suis appelé à retourner à la demeure de mon père au Ciel, dans le monde céleste, et : « Alors l’Éternel aura été un D’ pour moi» : le seul plaisir que j’aura là-bas sera de profiter de l’éclat de la Chekhina (Présence divine) au Gan Eden, pour toute éternité, et de ce fait : « Et tous les biens que Tu m’accorderas, je veux T’en offrir la dîme » : dès que je recevrai de l’argent, j’en prélèverai aussitôt, avec joie, le Ma’asser pour donner à la Tsedaka, et grâce à cela, j’aurait accès au véritable bonheur.
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