« Toute la voie que l’Éternel, votre D’, vous a tracée, suivez-la, et vous vivrez heureux, et vous aurez de longs jours dans le pays que vous posséderez.» (Devarim 5,29).
On raconte que rabbi Yits’hak de Vorka, à chaque fois qu’il avait vent d’une querelle dans une certaine ville, s’y rendait pour tenter de réaliser la Mitsva d’instaurer la paix. Parfois, il ne parvenait pas à ses fins, et ses ‘Hassidim considéraient que c’était une humiliation pour leur rav d’avoir déployé des efforts en vain. Mais leur rabbi continuait à s’y rendre malgré tout.
Un jour, alors qu’il planifiait de se rendre dans un lieu où ses chances d’instaurer la paix étaient très minces, ses proches l’interrogèrent : « Pourquoi notre maître investit-il tellement d’efforts, car apparemment, ses efforts seront inutiles ? » Le rabbi de Vorka leur répondit : « Le Tana, rabbi Tarfon, a déjà répondu à cette question lorsqu’il a mentionné ceci (Avoth 2,16) : « Il ne t’appartient pas d’achever l’action. »»
C’est un grand principe dans le service divin. Le Juif doit toujours déployer toutes sortes d’efforts pour accomplir les Mitsvoth du Créateur, même s’il lui semble que les chances de mener sa mission à bien sont très minces. S’il a fait tout son possible, et qu’il n’a pas réussi à atteindre son but, il ne pensera pas que ses efforts étaient vains. En effet, ses efforts ont procuré un grand plaisir au Ciel, et il est récompensé à ce titre comme s’il avait été jusqu’au bout, comme l’indiquent nos Maîtres (Kidouchin 40a) : « Hachem associe une bonne pensée à l’action. »
Parfois, une telle Mitsva a plus de valeur, dans une certaine mesure, qu’une Mitsva que l’homme a réussi à accomplir jusqu’au bout. On relate qu’un jour, le ‘Hozé de Lublin déploya de grands efforts pour être sandak à une Brit Mila dans une ville éloignée, fut retenu en route pendant toute la journée, et le père de l’enfant fut contraint de désigner un autre homme comme sandak afin d’accomplir la Brit Mila dans la journée. Le ‘Hozé de Lublin arriva juste après la circoncision, et prit part au repas ; or, on pouvait voir qu’il était encore plus joyeux que lorsqu’il parvenait à être le sandak.
Lorsqu’un de ses proches l’interrogea sur le sens de la joie qui l’animait, après qu’il avait déployé de nombreux efforts pour ce voyage en vain, le ‘Hozé de Lublin répondit : « Lorsque j’ai une part concrète dans la Mitsva de la Brit Mila, je pourrais ressentir certain plaisir de l’honneur que l’on m’accorde, mais dans la situation actuelle, nos Sages (Berakhoth 6a) ont dit : « Un homme pensait réaliser une Mitsva, mais en a été empêché, les Écritures affirment qu’il est considéré comme s’il l’avait accomplie », on considère qu’il a accompli la Mitsva parfaitement, avec toutes les intentions appropriées.»
Il faut toujours retenir ce principe : servir Hachem n’est pas équivalent à servir un être humain. Si un homme déploie de nombreux efforts pour façonner une table, sans succès, il n’obtiendra aucun salaire pour ses efforts. En revanche, dans le domaine spirituel, même si, en dépit de ses efforts, il n’a obtenu aucun résultat, il obtient un salaire pour l’effort. Le ‘Hafets ‘Haïm affirme que c’est le sens de ce texte (dans la louange suivant l’étude de la Tora) : « Nous déployons des efforts et sommes récompensés à ce titre, tandis qu’ils font des efforts et n’obtiennent rien en échange. » Seuls nous, qui servons le Saint béni soit-Il, obtenons un salaire pour l’effort.
Ce principe est valable également pour la Mitsva de ‘Hessed. Si un Juif s’évertue de toutes ses forces à prodiguer du bien à son frère juif, comme pour lui trouver un Chidoukh, même si, au final, il ne parvient pas à ses fins, il a obtenu la Mitsva de ‘Hessed, et est récompensé à cet effet.
À ce sujet, rabbi Tsadok de Lublin (Divré Sofrim 21) affirme que pour tous les actes de bonté réalisés par Avraham Avinou, par son accueil des invités, n’a été mentionné dans la Tora que pour louer son action pour les anges. En effet, ils n’avaient pas faim, mais c’est uniquement en son honneur qu’ils firent semblant de manger. Seule la bonne volonté d’Avraham Avinou a été ici prise en compte. Ainsi, les Écritures nous enseignent qu’il faut considérer chaque action effectuée en faveur du Ciel, et ne pas prendre en compte la fin concrète de l’action.
Lorsqu’un Juif s’évertue à prodiguer du ‘Hessed, même s’il n’atteint pas son but, il suit la trace de Hachem, comme l’expliquent nos Sages (Sota 14a) sur le verset (Devarim 13,5) : « C’est l’Éternel, votre D’, qu’il faut suivre » : il imite la vertu de ‘Hessed de Hachem. de même, il est dit (Baba Metsia 30b) : « Cette voie est celle du Guemilouth ‘Hassadim. »
Lorsque des hommes des nations du monde accomplissent un acte de bonté, souvent, ils travaillent dur pendant plusieurs jours pour réaliser une bonne action et au final, ils ne parviennent pas au but désiré. Ils se plaignent alors qu’ils ont gâché ces jours, en n’ayant rien fait. Mais lorsqu’un Juif s’efforce de prodiguer du bien à son prochain en ayant l’intention d’imiter Hachem, et que tous ses actes sont en faveur du Ciel, tout le temps passé a de la valeur. Car par l’effort même investi, il accomplit la Mitsva de s’attacher à Hachem et reçoit, à ce titre, un bon salaire.
Nous pouvons dans cet esprit interpréter notre verset : « Toute la voie que l’Éternel, votre D’, vous a tracée, suivez-la » : tentez de vous investir dans toute Mitsva de ‘Hessed, qui est la vertu de Hachem, même si votre réussite n’est pas assurée, « et vous vivrez » toute votre vie, « heureux » en obtenant un bon salaire, « et vous aurez de longs jours dans le pays que vous posséderez » : par ce mérite, vous mériterez de vous installer en Erets Israël, comme l’explique la Guémara (Sanhédrin 98a) : par le mérite du ‘Hessed, nous aurons droit à la Gueoula et à la venue du Machia’h.
Opération Chidoukhim !
Le 15 Av prochain aura lieu une prière spéciale récitée par l’Admour chlita, en faveur de toute personne qui a envoyé par mail un message détaillant ses efforts dans la Mitsva de ‘Hessed pour aider son frère juif dans le domaine des Chidoukhim.
Avez-vous déjà pris une initiative à ce sujet ?
Si la réponse est négative, il vaut la peine de vous lancer dès maintenant, et d’envoyer un mail, pour bénéficier de bons influx et de grandes délivrances, par le mérite de cette grande Mitsva.
L’adresse : KALOVFR@gmail.com