Le rabbi de Kalov, par. Vaéra : obéir aux maitres de la génération !

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Plions-nous aux injonctions des Maîtres de la génération

« Mais ils n’écoutèrent point Moché, ayant l’esprit oppressé par une dure servitude » (Chemoth 6,9).

Lorsque rabbi David Moché de Tchorkov zatsal atteignit les 70 ans, on inaugura en son honneur un nouveau Séfer Tora dans sa synagogue, et bien que le rabbi fût déjà âgé et faible, il prit le Séfer Tora dans les bras et se lança dans une danse célébrant la joie de la Mitsva.

En pleine danse, l’un des ‘Hassidim l’aborda pour lui proposer de porter le Séfer Tora, craignant qu’il fût trop lourd pour lui. Mais le rabbi refusa de le lui donner, et lui répondit : « On estime que la Tora est lourde, mais lorsqu’on la tient bien, elle est très légère.»

Ces paroles sacrées renferment un grand secret : tous les débuts sont difficiles, mais lorsqu’on s’engage à respecter la Tora dans ses moindres détails, ce n’est pas difficile. Celui qui a le sentiment qu’il lui est difficile d’accomplir la Tora, cela indique qu’il ne l’accomplit pas correctement. S’il la pratiquait de manière adéquate, il constaterait que c’est très facile.

Le Maguid de Doubna zatsal commente le verset (Yechayahou 43,21) : « Ce peuple, Je l’ai formé pour moi, pour qu’il publie Ma gloire. Et pourtant ce n’est pas Moi que tu as invoqué, Ya’akov ! Non, tu t’es lassé de Moi, Israël ! » : il est difficile de comprendre cet argument qu’Israël ne s’est pas adressé correctement à Hachem, du fait de leur fatigue.

Le Maguid explique cette idée par le biais d’une parabole extraordinaire, à propos de laquelle le rabbi de Kotsk zatsal indique que c’est l’une des trois paraboles écrites avec le Roua’h Hakodèch (inspiré par l’esprit divin) : le récit a pour protagoniste un commerçant revenu d’un voyage au loin : arrivé chez lui, il demanda à un ouvrier de monter ses paquets dans son appartement, situé au deuxième étage.

Lorsque l’ouvrier finit de monter les affaires, il réclama son salaire. Il se présenta avec le visage rouge, transpirait beaucoup et était essoufflé par son dur labeur. Le marchand lui dit alors : « Les paquets que tu as montés ici ne m’appartiennent pas. » Confus, l’ouvrier lui demanda : « Mais vous êtes au courant, vous avez vu tout à l’heure ce que j’ai monté.» Le commerçant lui répondit : « Mes paquets sont des petits paquets de diamants, et si tu les avais montés, tu n’aurais pas transpiré aussi profusément, car ils ne sont pas du tout lourds à porter.

Après avoir vu combien tu transpirais, je me suis dit que tu t’étais certainement trompé de paquets.

» Hachem dit au peuple d’Israël : « Et pourtant ce n’est pas Moi que tu as invoqué, Ya’akov ! » En effet : « Non, tu t’es lassé de moi, Israël ! » Si un homme se plaint, se fatigue sans éprouver aucun plaisir et qu’il n’a aucun désir d’accomplir les Mitsvoth, c’est le signe qu’il n’est pas attaché comme il se doit à Hachem, loué soit-Il, et à Sa Tora et il n’a donc aucune joie dans la pratique des Mitsvoth. Même si c’est très difficile, lorsqu’on a un désir d’obtenir quelque chose, on ne ressent pas la difficulté.

Un homme qui désire une chose matérielle, même s’il lui est difficile de l’obtenir, compte tenu d’une grande distance à parcourir ou d’un effort pénible, ne ressent pas l’effort ni la distance. Il marche pendant plusieurs jours d’affilée, voire la nuit, jusqu’à ce qu’il obtienne l’objet de son désir. Mais s’il n’a aucun intérêt pour ce qu’il doit obtenir, le moindre effort lui est pénible.

Le même principe s’applique au service divin : le Tsadik qui aime Hachem et désire Le servir de tout cœur, dans la joie, la Mitsva ne lui est pas pénible, même si un effort important doit être déployé, car il l’aime profondément.

Ce n’est pas le cas d’un homme éloigné de Hachem, pour qui les Mitsvoth constituent une lourde charge, et le moindre effort, comme se rendre à pied dans une synagogue éloignée, lui paraît difficile. Le Alchikh interprète ainsi dans cet esprit ce verset (Devarim 14,24) : « Si le chemin est trop long pour toi » : la route pour monter au Beth Hamikdach te semble trop difficile, sache que cela tient au fait que « éloigné que tu seras du lieu (Hamakom) » : Hachem, qui est le lieu du monde (Hamakom), est éloigné de toi.

En effet, si tu étais doté d’une émouna entière et d’un amour pour le Créateur, la route ne serait pas aussi pénible pour toi.

On raconte à ce sujet qu’un jour, une délégation de notables se rendit dans un camp militaire, où on leur fit visiter le terrain d’entraînement, situé dans un désert de sable où règne une chaleur intense, un lieu peu agréable. L’un des bienfaiteurs fit remarquer : « Nous sommes prêts à donner des fonds pour aplanir le terrain et le daller pour faciliter la vie aux soldats. » L’officier présent sur les lieux se retint de rire et lui expliqua que plus les conditions sont difficiles pour les soldats qui s’entraînent, plus ils se renforcent dans leur mission de protéger leur pays.

De même, un Juif doit être intimement convaincu que son rôle dans ce monde consiste à être un soldat dans l’armée spirituelle du Roi des rois. Il est tenu de se conformer aux instructions des grands maîtres du peuple juif, semblables aux officiers de l’armée, sachant que tout est dirigé pour son bien pour mener sa mission à bien dans la guerre contre les forces de l’impureté. Il pourra ainsi accomplir facilement des choses difficiles.

C’est un enseignement pour toutes les générations : il faut toujours ancrer en nous l’importance de notre rôle dans le service divin. Chacun peut facilement se plier à l’autorité des rabbanim de sa génération, qui nous indiquent la voie à suivre et instituent des barrières, qui constituent des bienfaits pour nous dans ce monde et dans le suivant.

Chabbath Chalom !

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