Le rabbi de Kalov, par. Vaéra : La nécessité d’un engagement de Mitsva

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«Ne t’arrête pas dans toute cette région ; fuis vers la montagne » (Beréchit 19,17)

Nous découvrons dans le Livre des Tehilim (67) qu’avant la venue du Machia’h, Hachem placera les enfants d’Israël dans une situation de détresse, où régnera une peur des descendants d’Essav et de Yichma’ël, et tous ceux qui se repentiront bénéficieront d’une protection divine.

Le roi David affirme dans ce cantique qu’à la venue du Machia’h, les hommes remercieront Hachem : «Nous avions passé par le feu et par l’eau ; mais Tu nous as fait sortir » : nous avons subi des malheurs aux mains d’Essav et de Yichma’ël ; Essav possède le pouvoir du feu et Yichma’ël, celui de l’eau, comme l’indique le Zohar.

Nous voyons dans la suite de ce cantique que lorsqu’ils seront sauvés, chacun d’eux dira à Hachem : « Je m’acquitterai envers Toi de tous mes vœux, que mes lèvres ont exprimés au cours de ma détresse. » Nous déduisons de là qu’un véritable éveil qui apporte une protection dans la période précédant la venue du Machia’h correspond à un éveil que l’homme met en action par le biais d’une promesse d’une bonne résolution.

Il s’agit d’une Mitsva, comme l’enseignent nos maîtres (Beréchit Rabba 70,1) sur le verset (Beréchit 28,20) : « Ya’akov prononça un vœu en ces termes », une Mitsva valable pour toutes les époques. En période de malheur, on prendra un vœu, un engagement de Mitsva.
Les Tsadikim expliquent que lorsqu’on bat un cheval qui galope de plus en plus vite au rythme des coups, il ne voit que le fouet qui lui fait mal, auquel il cherche à échapper, mais il ne tourne pas la tête pour découvrir le maître qui tient le fouet. Ainsi s’exprime le roi David dans les Tehilim (32,9) : « Ne soyez pas comme le cheval, comme le mulet, auxquels manque l’intelligence »: ils sont privés d’intelligence et ne tournent pas la tête pour voir qui les frappe, mais, nous enjoint le roi David, soyez des êtres humains dotés d’intelligence pour comprendre qui vous inflige des souffrances et pour quelle raison. Hachem veut nous réveiller et nous inciter à respecter les Mitsvoth.

À notre époque, il convient d’être vigilant pour éviter l’influence de ceux qui attribuent tous les événements au hasard. Le ‘Hafets ‘Haïm interprétait ce texte (dans la Michna, fin du traité Sota) sur la période des Ikvéta Deméchi’ha (précédant la venue du Machia’h) : la face de la génération ressemble à la face du chien. Lorsqu’on jette une pierre sur le chien, il court après la pierre qui lui a fait mal et la mord avec ses dents, et ne remarque pas celui qui l’a envoyée. C’est le même scénario ici dans cette période précédant le Machia’h, où de nombreuses personnes n’ont pas l’idée de se tourner vers D’ Qui leur inflige des souffrances pour les inciter à la Techouva.

Il faut prendre cette résolution très au sérieux, de sorte qu’on continuera à la réaliser même après ce moment d’éveil. Ne reportons pas cette prise de résolution et engageons-nous immédiatement, alors que nous sommes encore sous l’effet de cet éveil, où le cœur est disposé à faire des efforts dans ce sens.

Le Ramban (Emouna Oubita’hon, chap. 19) interprète le verset (Chir Hachirim 2,7) : « N’éveillez pas, ne provoquez pas l’amour, avant qu’il le veuille » : lorsqu’un homme s’éveille à accomplir une Mitsva par amour pour le Créateur, il s’efforcera de la réaliser rapidement, devenant ainsi un réceptacle pour un éveil durable, à l’instar d’un objet que l’on dépose dans un lieu précis pour éviter qu’il ne se perde.

Lorsqu’un homme promet de se renforcer en accomplissant parfaitement un commandement qu’il n’avait pas pratiqué jusque-là, un bon ange est aussitôt créé, qui intercède en sa faveur dans le monde supérieur, et lui épargne des catastrophes ; comme l’indiquent nos Sages dans le traité Avoth (4,11) : « Celui qui fait une Mitsva s’acquiert un défenseur. Le repentir et les bonnes actions constituent un rempart contre les malheurs.»
Nous pouvons, par notre expérience, témoigner à ce sujet : j’ai en effet l’habitude de demander aux hommes, femmes et enfants qui sollicitent une Berakha et souhaitent se renforcer, de promettre à voix haute une résolution de Mitsva. Ceux qui s’y sont prêtés ont mérité de grandes délivrances.

Le Yétser Hara’ insinue à l’homme, en période de malheur, que sa résolution de pratiquer parfaitement un commandement n’aura aucun effet, car il existe d’autres Mitsvoth qu’il n’applique pas parfaitement. Mais en réalité, lorsque l’homme commence à s’élever, il mérite déjà une protection.

Le Rabbi de Sanz zatsal affirmait que lorsque notre Père céleste nous envoie des épreuves et des souffrances, cela s’apparente à un père qui frappe son fils, mû par son amour pour lui et son désir de le faire revenir sur le droit chemin. Lorsque le fils est intelligent et comprend que c’est dans son intérêt, il annonce aussitôt à son père qu’il est prêt à améliorer sa voie, et le père peut cesser de le frapper.

De même, lorsqu’un Juif s’engage à prendre une bonne résolution, il s’attire une grande Kedoucha, qui contribue à le protéger des forces impures, et, au fil du temps, à se rapprocher de plus en plus de Hachem et des Mitsvot, comme l’affirme le Zohar.

Nous découvrons cette idée dans notre paracha : Lot et sa famille résidaient parmi les résidents de Sodome et s’inspirèrent de leurs méfaits, mais lorsqu’il fut décrété que les habitants de Sodome seraient mis à mort par la destruction de leur ville, un ange fut envoyé du Ciel pour les libérer et leur donner une occasion de faire Techouva.

Ainsi, l’ange mit en garde Loth lorsqu’il quitta Sodome : « Ne t’arrête pas dans toute cette région » : il t’est interdit de rester dans un endroit de plaine, c’est-à-dire de continuer à marcher tout droit, comme tu as marché jusque-là, mais uniquement : « fuis vers la montagne » : tu dois immédiatement commencer à gravir la montagne de Hachem, en prenant une bonne résolution. Ainsi, tu pourras continuer à t’élever de plus en plus dans la pratique parfaite de tous les commandements, tu auras le mérite d’échapper aux catastrophes subies par les résidents de Sodome, et tu auras droit à une belle vie et à la paix.

Chabbath chalom !

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