Le rabbi de Kalov, par. Noa’h : le pouvoir de la Kedoucha

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Le pouvoir des propos de Kedoucha

« Noa’h planta une vigne. Il but de son vin et s’enivra. » (Beréchith 9,20-21

Rabbi Pin’has de Koritz zatsal affirmait que le cerveau des nations du monde crée de mauvaises pensées, qui se diffusent et circulent dans l’air, souillent et polluent l’atmosphère, et cette souillure risque également de s’infiltrer chez les Juifs qui passent dans ces lieux.

À ce sujet, nous lisons dans la Guemara (Nazir 54a) qu’à l’époque du second Temple, les Sages du Sanhédrin avaient décrété qu’une personne qui voyage en dehors d’Erets Israël devient impure, comme si elle avait touché un mort. L’idée était de réduire les voyages en dehors d’Erets Israël afin d’éviter de se souiller par les pensées des nations du monde.

Le rabbi de Koritz précisait qu’aujourd’hui, en période de Galout (exil), il nous incombe de nous protéger grandement de ces pensées qui circulent dans l’air, pour éviter d’en être souillé. À cet effet, l’homme s’efforcera de détester les pensées décadentes des mécréants, et critiquera toujours devant sa famille la manière de penser et les théories des non-Juifs, et par cette haine, ces pensées décadentes ne pourront avoir aucun effet sur lui, ni sur sa famille.

L’Admour rabbi Yehochoua de Belz zatsal interprète le verset (Bamidbar 25,17) : « Attaquez les Midianites… Car ils vous ont attaqués eux-mêmes, par les ruses » : il faudra toujours détester les pensées des Midianites, qui ont attaqué les Bené Israël par leurs mauvaises pensées qui circulent dans l’air, et lorsque ces pensées deviennent détestables, elles ne peuvent nuire aux Bené Israël. Il existe un autre conseil essentiel contre l’impureté des nations : il s’agit de multiplier les propos de Tora et de prière dans les maisons d’étude, grâce à l’haleine des jeunes enfants qui étudient la Tora dans les écoles et les Yechivoth, du fait que chaque parole de Kedoucha purifie grandement l’air, dans l’esprit d’un peu de lumière qui repousse beaucoup d’obscurité.

À ce sujet, nous découvrons de nombreuses mentions de cette idée dans les Tehilim (149,6) : « Des hymnes louangeurs de D’ sur les lèvres, une épée à deux tranchants dans leur main », interprété ainsi par nos Sages (Berakhoth 5 et Midrach Michlé 2,12) : lorsque les Bené Israël prononcent des propos saints de Tora et de prière, et la lecture du Chema, alors la faculté de la grande sainteté contenue dans l’haleine de ces propos se répand dans l’atmosphère et élimine le pouvoir de l’impureté autour d’eux, et ils sont considérés comme des guerriers tenant en main une épée à double tranchant, acérée des deux côtés, pouvant ainsi rapidement tuer les ennemis des deux côtés.

J’ai constaté ce phénomène au fur et à mesure des années dans le monde entier : dans les lieux où on a réussi à créer un Kollel, même si peu de Juifs pratiquants y résidaient jusque-là, leur nombre s’est accru dans le sillage de la création du Kollel. En revanche, dans les lieux où aucun Kollel n’a été créé, même si les premières années, on relevait de nombreuses personnes respectueuses des Mitsvoth, le judaïsme déclina au fil des ans, et les enfants ou petits-enfants n’ont plus ressenti aucune attache au judaïsme, se sont assimilés au fil du temps parmi les non-Juifs et ont été perdus pour le peuple juif.

Cela est dû à la grande sainteté des Avrékhim du Kollel qui étudient ensemble la Tora toute la journée, qui repousse et affaiblit fortement la force de l’impureté dans la ville, et cela contribue à aider les Juifs de la ville à surmonter le Yétser Hara’ et à se rapprocher de la Tora. Ce principe s’applique d’autant plus à notre époque, où la majorité des Bené Israël vit dans des pays qui adoptent la culture libérale de l’Amérique, qui pollue particulièrement l’atmosphère. J’ai entendu que l’Admour rabbi Yossef Yits’hak de Loubavitch zatsal, à son arrivée en Amérique, prescrivit d’ouvrir les fenêtres du Beth Midrach au moment de la prière et des heures d’étude de la Tora, dans le but de faire sortir les propos à l’extérieur, pour purifier l’air pollué d’Amérique.

Cet état de fait émane de la Providence divine, comme le suggère la Tora ésotérique. Le rôle des Bené Israël en Galout consiste à faire remonter les étincelles de sainteté éparpillées aux quatre coins de la terre, en surmontant les épreuves et en servant le Créateur.

Le ‘Hida zatsal, à la fin de l’ouvrage Chem Haguedolim, affirme qu’au fil des époques, le lieu de résidence des Juifs s’est déplacé en exil. Lorsqu’ils ont fini de rectifier les étincelles sur leur lieu de résidence, on orchestre du Ciel qu’ils se déplacent dans d’autres lieux pour accomplir cette tâche ailleurs.

Ainsi, il est possible d’affirmer que même après le déluge, le Tsadik Noa’h devait parachever le Tikoun (rectification) du monde et purifier l’air du monde des restes de pensées impures des hommes de la génération du déluge. Voici ce qui est dit à propos de Noa’h juste après le déluge : « Noa’h planta une vigne » : une allusion au Beth Hamidrach où l’on étudie la Tora, comme l’indique ce langage de la Guemara (Chabbath 33b) : « Ils sont entrés dans la vigne à Yavné » : Rachi interprète qu’il s’agit du Beth Hamidrach où sont assis des rangées et des rangées d’hommes, à l’instar d’une vigne. « Il but de son vin et s’enivra,» : il but le vin de la Tora. Il s’efforça ainsi de purifier l’air par le biais d’une profusion de paroles de sainteté et d’étude de la Tora au Beth Hamidrach.

Chabbath Chalom !

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