«La colombe revint vers lui sur le soir, tenant dans son bec une feuille d’olivier fraîche. Noa’h jugea que les eaux avaient baissé sur la terre » (Beréchith 8,11). Un récit circule sur le célèbre philanthrope Moché Montefiore d’Angleterre (notre photo) : il avait rendu visite au Tsar Nicolas en Russie, pour user de son influence pour l’inciter à annuler les mauvais décrets visant les Juifs de Russie. Or, le Tsar s’emporta contre lui et décida de l’éliminer. Montefiore séjournait alors dans la demeure du ministre Potatsky, à Vilna. Un jour, un envoyé du Tsar se présenta, apportant une lettre pour Montefiore. Moché Montefiore remarqua que la lettre était scellée par un sceau royal, et il ne l’ouvrit pas. Lorsque le ministre lui demanda pourquoi il s’abstenait d’ouvrir la lettre, Moché répondit : « C’est Chabbath aujourd’hui, et toutes les Melakhot nous sont interdites. » Le ministre appela son chambellan et lui demanda d’ouvrir l’enveloppe scellée. Dès qu’il ouvrit l’enveloppe, le chambellan tomba raide mort, car la lettre contenait du poison mortel. Lorsque la reine d’Angleterre apprit que le Tsar Nicolas avait voulu attenter à son fidèle conseiller, elle partit en guerre contre lui, ce qui déclencha la célèbre guerre de Sébastopol, où l’empire russe fut largement écrasé. Ce récit est un exemple parmi de nombreux récits à ce sujet, témoignant combien le mérite du Chabbath protège les enfants d’Israël qui le respectent, et leur permet d’échapper aux ennemis qui cherchent à leur infliger du mal. Comme l’affirment nos Sages (Chabbath 118b) : lorsque les Bené Israël respectent le Chabbath selon la Halakha, aucune nation ne peut les soumettre. Le roi David, dans le Livre des Tehilim (27,3), dit : «Qu’une armée prenne position contre moi, mon cœur n’éprouve aucune crainte ; que la guerre fasse rage contre moi, même alors (Bezoth) je garde ma confiance. » Nos maîtres affirment que le terme Bezoth désigne ici le Chabbath, comme il est dit (Yechayahou 56,2) : «Heureux l’homme qui fait cela (Zoth), le fils d’Adam qui s’y tient fortement ! Heureux qui respecte le Chabbath et ne le profane point» : c’est à ce sujet qu’il est dit : Bezoth ani botéa’h : mon cœur n’éprouve aucune crainte : il a confiance dans le mérite du respect du Chabbath grâce auquel aucun ennemi ne pourra lui faire de mal. De même, nos Sages (Chabbath 119b) affirment : « Jérusalem a été détruite uniquement parce que le Chabbath y a été profané. » Nos maîtres affirment que le droit du peuple juif à résider sur sa terre tient du miracle, au-delà de la nature, car d’après la nature, comment le peuple d’Israël pourrait-il vivre entouré de nations qui lui sont hostiles, comme un agneau parmi 70 loups ? Or, lorsque le peuple juif respecte le Chabbath, ils ancrent en eux la émouna stipulant que Hachem dirige le monde et qu’Il a la faculté de le modifier, ils bénéficient alors d’une protection supérieure, au-delà de la nature, ce qui n’est pas le cas lorsqu’Israël profane le Chabbath, auquel cas, il perd cette protection. À ce sujet, on connaît cette histoire incroyable survenue au Gaon, rabbi Efraïm Al-Anqawa, illustrant le mérite du Chabbath associé à une grande émouna qui lui accorda une protection surnaturelle : un jour, rabbi Efraïm quitta le Maroc pour se rendre dans la ville de Tlemcen, en Algérie, et il devait traverser un grand désert où résidaient de nombreux animaux sauvages, ainsi que des bandits arabes qui s’attaquaient aux voyageurs. Il était donc parti avec une grande caravane, équipée de munitions pour se protéger. Au début du Chabbath, les membres de la caravane refusèrent de s’arrêter, et de ce fait, rabbi Efraïm resta seul et s’installa au cœur du désert pour éviter de profaner le Chabbath. La caravane continua à avancer de son côté. Dès l’entrée du Chabbath, rabbi Efraïm aperçut un immense lion qui s’approcha de lui, et qui secoua la tête en signe de soumission. Rabbi Efraïm comprit que Hachem lui avait envoyé le lion pour le protéger des prédateurs et des bandits du désert. À l’issue du Chabbath, il aperçut un énorme serpent qui monta sur le dos du lion et s’enroula autour de son lion ; le lion s’approcha des pieds de rabbi Efraïm, comme pour lui faire signe de monter sur son dos. Rabbi Efraïm monta sur le dos du lion, qui se mit à courir, tandis que le serpent servait de rêne dans la main de rabbi Efraïm, et en peu de temps, le lion rattrapa le convoi qui venait d’arriver à Tlemcen. Ce miracle, auquel assistèrent de nombreuses personnes, circula rapidement dans tout le pays : on créa même un portrait décrivant rabbi Efraïm arrivant aux portes de la ville de Tlemcen monté sur le lion. Cette illustration était célèbre au Maroc et en Algérie, en souvenir du grand miracle qui témoignait que grâce aux efforts pour respecter le Chabbath, on bénéficie d’une aide divine et surnaturelle. Nos Sages (Berakhot 53b) affirment que les Bené Israël sont comparés à une colombe, comme il est dit (Tehilim 68,14) : « ailes de la colombe » : en effet, la colombe n’est sauvée que grâce à ses ailes, qui lui permettent de fuir ses ennemis, et de la même manière, le peuple d’Israël est sauvé grâce à ses Mitsvoth. Nous avons dans notre paracha une allusion à propos de la colombe qui revint vers l’arche du Tsadik Noa’h. Nos Sages affirment que cet épisode eut lieu le soir du Chabbath. À ce sujet, les Écritures disent : « La colombe revint vers lui » : lorsqu’un Juif s’apprête à respecter le Chabbath conformément à la Halakha, « sur le soir » : au cœur de l’obscurité de l’exil, « tenant dans son bec une feuille d’olivier fraîche » : une allusion au fait qu’il se répète des propos de émouna de manière à les ancrer dans son cœur, à l’image de l’olivier dont les racines sont solides, comme il est dit (Tehilim 52,10) : « Et moi, je suis comme un olivier verdoyant dans la maison de D’. Je mets à jamais ma confiance dans la bonté de D’» et alors : « Noa’h jugea que les eaux avaient baissé sur la terre » : les forces du mal, comme les eaux du déluge ici, s’étaient affaiblies, par le mérite du respect du Chabbath, qui nous accorde une protection divine. Chabbath Chalom ! |
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