Le rabbi de Kalov, par. Kora’h : Pour préserver notre âme, bannissons les critiques envers les rabbanim

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«Mais pour les saintetés des enfants d’Israël, n’y portez pas atteinte, si vous ne voulez encourir la mort » (Bamidbar 18,32)

Parmi les forces négatives en l’homme, il existe un penchant à se révolter contre la conduite des autres, qui incite l’homme à mépriser l’honneur dû aux dirigeants en manifestant son insoumission. Ce vent de révolte se répand beaucoup à notre époque dans le monde entier, contre tous les gouvernants des pays, au point que des millions de personnes votent pour des représentants qui se rebellent contre le gouvernement, même si leurs représentants ont de nombreux défauts et manquent de solutions, car les marques de mépris sont populaires.

Le facteur essentiel de cette révolte est la convoitise. En effet, le penchant de l’homme est mauvais depuis l’enfance et le pousse à satisfaire ses désirs, même si cela cause du tort aux autres, comme le vol, les relations interdites ou le meurtre. Et lorsque l’homme se retient, à tout âge et en tous lieux, c’est du fait de la crainte des dirigeants et des policiers qui veillent au respect des lois du pays. De ce fait, ces hommes qui cherchent à combler leurs désirs haïssent naturellement les dirigeants.

À notre grand regret, ce Satan est encore plus fort dans le monde juif, et incite les Juifs à fauter en méprisant l’honneur dû aux rabbanim et aux dirigeants spirituels juifs. Cela provient également du fait que l’homme est plongé dans les désirs, et cherche tous les prétextes pour éliminer toutes les barrières qui l’empêchent de les satisfaire. Lorsque le rav interdit quelque chose à une personne, ce dernier piétine son honneur, l’humilie et se moque de lui pour justifier son opposition et continuer de se livrer à ses passions. Plus l’homme s’enfonce dans la matérialité, plus il méprise l’honneur de son rav.

Ainsi, le mauvais penchant lui suggère de chercher activement des défauts chez tous les Rabbanim, Admourim, Raché Yechivoth ou Sages, pour parvenir à la conclusion qu’à notre époque, il n’y a ni grand maître en Tora, ni de Tsadik. Comme l’homme décide qu’il n’a pas de maître pour le guider et le conseiller, il baisse les bras et relâche sa pratique pour suivre ses désirs. Il attribue ses défauts aux dirigeants de la génération. Cette attitude peut conduire au rejet du joug divin, surtout chez les enfants qui grandissent dans cette atmosphère de critique.

À ce sujet, on raconte qu’un Talmid ‘Hakham interrogea un jour rabbi Chlomo Zalman Auerbach zatsal : « Pourquoi est-ce que je ne parviens pas à élever mes enfants dans la voie de la Tora, tandis que mon voisin, un homme simple, réussit l’éducation des siens ? »
Rabbi Chlomo Zalman, qui connaissait bien les deux familles, lui répondit en ces termes : « Lorsque tu participes aux repas du Chabbath avec ta famille, tu parles contre tel rav et tel rabbi et tu rejettes leurs propos, et ton fils qui t’écoute se dit que l’étude de la Tora et les rabbanim ne présentent aucun intérêt ni bénéfice, et ainsi, il se détourne de la voie du bien. En revanche, ton voisin a de la considération pour ceux qui étudient la Tora et les honore, et ses enfants, qui sentent ce respect et cette estime à l’égard des rabbanim et des étudiants en Tora, aspirent à suivre cette voie. »

Nos Maîtres affirment dans la Guemara (Chabbath 119b) : « Jérusalem a été détruite uniquement du fait que les Talmidé ‘Hakhamim ont été humiliés, comme il est dit (Divré Hayamim II, 36,16) : « Mais ils raillaient les messagers de D’, dédaignaient ses paroles et tournaient en dérision ses prophètes, jusqu’à ce que le courroux du Seigneur s’accrut contre Son peuple de façon irrémédiable. » Que signifient les termes : de façon irrémédiable ? Rabbi Yehouda dit, Rav dit : Quiconque dénigre les Talmidé ‘Hakhamim ne peut être guéri de sa blessure.

Nos Maîtres expliquent que lorsqu’on humiliait les Sages et qu’on les dédaignait, ces derniers ne pouvaient les réprimander sur leurs actions malveillantes, et n’avaient pas la possibilité de les faire revenir sur le droit chemin, car ils n’étaient pas disposés à écouter les reproches ni à se soumettre à leur autorité. Cette situation déboucha sur la destruction du Temple, du fait qu’ils n’écoutèrent pas les propos de Moussar des prophètes de l’époque et ne redressèrent pas leur conduite problématique.

C’est le sens des propos de Rav : « Quiconque dénigre les Talmidé ‘Hakhamim ne peut être guéri de sa blessure » : il s’agit ici de blessure de l’âme, car le dénigrement entraîne le rejet de la réprimande du Sage, et il ne peut guérir sa blessure, imperméable aux propos de Moussar qui redressent le cœur.

Ainsi, on peut en venir à rejeter toute la Tora et les principes de la Émouna, que D’ nous en préserve. Le Rambam (Hilkhot Toumath Tsaraath) écrit : « C’est la voie suivie par les groupes de moqueurs mécréants, qui médisent des Tsadikim, et en viennent ainsi à parler contre D’ et rejettent les principes essentiels, comme il est dit (Tehilim 73,9) : « Leur bouche s’attaque au Ciel, leur langue promène ses ravages sur la terre », qu’est-ce qui a entraîné leur bouche à s’attaquer au Ciel ? Leur langue qui s’est promenée au départ sur la terre. »

Nous pouvons ainsi éclaircir le sens de la Michna dans le traité Avoth (1,16) : « Choisis un rav et élimine le doute» : lorsqu’un homme adopte un rav, il doit s’écarter de tout ce qui peut lui entraîner des doutes dans les Sages et l’obligation de leur obéir. Car la curiosité entraîne l’homme à vouloir connaître les arguments contre les rabbanim, et même si le Yétser Hara’ parvient à infiltrer le doute dans son cœur une seule fois, il peut en venir à quitter son rav et à vivre toute sa vie sans guide, et peu à peu, à s’écarter du droit chemin.

Nous pouvons interpréter notre verset en ce sens : « Mais pour les saintetés des enfants d’Israël» : les dirigeants spirituels juifs empreints de sainteté à toutes les époques, « n’y portez pas atteinte »: en exprimant des propos méprisants et ainsi : « si vous ne voulez encourir la mort » : vous ne serez pas semblables aux mécréants qui, de leur vivant, sont considérés comme morts, mais au contraire, vous pourrez vivre à l’image des Tsadikim, qui sont appelés vivants dans le jardin d’Éden.

Chabbath Chalom !

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