« Qu’elles sont belles tes tentes Yaakov, tes demeures, Israël » (Bamidbar 24,5).
Nous vivons une époque où la situation des Chidoukhim est terrible. Des milliers de jeunes gens arrivés en âge de se marier ne trouvent pas leur âme sœur, et personne ne se soucie d’eux. Cela conduit à des situations de troubles psychologiques, de baisse du niveau spirituel, et parfois même jusqu’à l’assimilation, que D’ nous préserve.
Dans une telle période, il faut nous sensibiliser à la grande Mitsva de s’occuper de Chidoukhim. C’est une grande Mitsva de s’engager à déployer des efforts pour un jeune homme ou une jeune fille de notre famille ou de notre connaissance, et de leur proposer un bon Chidoukh, surtout ceux qui ont déjà pris de l’âge.
Nos Sages (Sanhédrin 22a) affirment : « Il est aussi difficile de trouver le conjoint d’un individu que l’ouverture de la Mer des joncs.» Le Ari zal (Cha’ar Haguilgoulim) commente que pour la Mer des joncs, dès la Création du monde, une condition avait été posée pour que cette mer se fende à l’avenir, et malgré tout, au moment venu où la mer devait se fendre, le Satan s’imposa et argumenta que le peuple juif n’en était pas digne compte tenu de ses fautes. Il voulait en effet retarder le don de la Tora et la construction du Michkan (sanctuaire). De même pour les conjoints : même si avant la création du fœtus, il a déjà été décidé dans le Ciel le Zivoug qui lui correspond, le Satan argumente qu’il ne le mérite pas en raison de ses fautes, et tente d’imposer des arguments sans fondement qui retardent le processus. Il envoie des hommes qui profèrent du Lachon Hara (médisance) en invoquant des soi-disant problèmes qui n’en sont pas réellement. Son but est en effet de retarder l’édification d’un foyer juif.
Dans de telles situations, Hachem nous demande de faire le maximum pour conclure un Chidoukh dans les plus brefs délais, en énonçant des propos positifs sur le Chidoukh, etc. Lorsqu’on déploie un effort ici-bas, on obtient une aide importante du Ciel, et on parvient à finaliser des Chidoukhim qui paraissaient improbables au départ.
Lorsqu’on aide un homme d’un certain âge à trouver un Chidoukh, on accomplit ainsi une très grande mitsva de Tsedaka et de ‘Hessed. En effet, l’homme désire épouser une femme et avoir des enfants, car sans cela, il est très incomplet. La Guemara (Ketoubot 67b) et le Rambam (Matanoth ‘Aniim 7,3) expliquent que ce que Hachem a prescrit dans la Tora (Devarim 15,8) à propos du pauvre : « Prête-lui en raison de ses besoins, de ce qui peut lui manquer ! » fait référence à la recherche d’un Chidoukh pour quelqu’un qui l’attend. Lorsqu’un homme déploie des efforts dans ce domaine, Hachem aide ce « pauvre » à échapper aux accusations, comme il est dit (Tehilim 109,31) : « Car il se tient à la droite du malheureux, pour l’assister contre ceux qui condamnent sa personne. »
Par cet effort, le Chadkhan devient une sorte d’associé du Saint béni soit-Il, et accomplit la Mitsva de « Lui demeurer fidèle. » (Devarim 11,22). De ce fait, l’Admour rabbi Yehochoua de Belz avait l’usage, lorsqu’un Chadkhan venait lui proposer un Chidoukh pour l’un de ses enfants, de lui offrir des gâteaux et de la liqueur. Il expliquait cette coutume ainsi : il est mentionné dans le Midrach (Vayikra Rabba 8,1) que chaque jour, Hachem S’occupe de former des couples, et lorsqu’un homme s’occupe d’affaires célestes, il mérite qu’on l’honore.
Nos Maîtres expliquent aussi ce passage de la Guemara (Kidouchin 2b) : celui qui cherche un Chidoukh ressemble à quelqu’un qui cherche un objet perdu. De ce fait, celui qui l’aide à trouver un Chidoukh accomplit une sorte de Mitsva de Hachavath Avéda, de restituer un objet perdu. D’un autre côté, quelqu’un qui a une bonne idée de Chidoukh, mais ne le propose pas, pourrait s’apparenter à un homme qui voit un objet perdu, mais s’abstient de le restituer.
Le salaire de cette Mitsva est immense : on accomplit ainsi la Mitsva de Guemilouth ‘Hassadim, qui est l’une de celles pour lesquelles l’homme bénéficie de l’usufruit dans ce monde et dont le fonds l’attend dans le monde à venir (Péa 1,1). On accomplit aussi la Mitsva de Hakhnassath Kala, comme l’indiquent les ouvrages sacrés : tout ce qui peut contribuer à aider quelqu’un à se marier est grandement récompensé.
En jeu également la Mitsva de Piria verivia (procréation), comme l’indique le Maharcha (Chabbath 31a) : à ce sujet, on nous interrogera dans le tribunal céleste : t’es-tu occupé de la procréation ? Toute la descendance des Juifs fidèles qui émanera de ce Chidoukh sera portée à son crédit.
On rapporte au nom du Sfat Emet de Gour cet enseignement : Éliézer, serviteur d’Avraham, accéda au rang de Tsadik par le mérite du Chidoukh qu’il fit pour Yits’hak Avinou. Un autre enseignement est mentionné au nom de rabbi Naftali Tsvi de Ropshitz : le Chadkhan mérite qu’on lui pardonne ses fautes, même les plus graves. De nombreux érudits en Tora et Tsadikim s’occupaient beaucoup de Chidoukhim, surtout à la période des Dix Jours de Pénitence, pour s’attribuer des mérites. Ainsi, on raconte que le ‘Hatam Sofer arriva un jour en retard à la prière de Kol Nidré, car il était occupé par un Chidoukh pour l’un de ses élèves. Certains Tsadikim recommandaient également à des personnes d’œuvrer dans ce domaine, pour mériter d’avoir des enfants, ou comme segoula dans d’autres domaines.
Le Chadkhan ressemble à Yaakov Avinou, qui excellait dans le langage positif, comme il est dit (Beréchith 27,22) : « La voix est celle de Yaakov », et se nomme également «Israël ». Yaakov se nomme ainsi pour avoir triomphé de l’ange gardien d’Essav et de ses 400 hommes, comme il est dit (Beréchith 32,29) : « Car tu as jouté contre des puissances célestes et humaines et tu es resté fort » ; de la même manière, le Chadkhan triomphe du Satan et de ses envoyés.
Dans cette perspective, nous pouvons interpréter le verset de notre Paracha : « Qu’elles sont belles tes tentes Yaakov, tes demeures, Israël » : quel bienfait pour toi, tous ces foyers juifs édifiés par ton mérite, grâce auxquels tu mérites un salaire incommensurable !
Chabbath Chalom !
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Opération Chidoukhim !
Dès aujourd’hui et jusqu’au 15 Av, toute personne qui envoie un mail : kalovfr@gmail.com ou par Whatsapp en détaillant les efforts qu’il compte déployer dans cette Mitsva des Chidoukhim aura son nom inscrit et transmis à l’Admour chlita, qui récitera pour lui une prière spéciale, source de bénédictions et de grandes délivrances, par le mérite de cette grande Mitsva.