Le rabbi de Kalov, par. Emor (pour l’étranger) : Bannir la mixité à tout prix

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«Parle aux pontifes (Cohanim), fils d’Aharon, et dis-leur : ‘Nul ne doit se souiller’ » (Vayikra 21,1).

On relate qu’en 1911, le jour de Lag Baomer, au moment de l’allumage traditionnel sur le toit du caveau de rabbi Chim’on bar Yo’haï, un mur qui soutenait le toit s’effondra. Neuf personnes trouvèrent la mort et cinquante personnes furent blessées.

On interrogea alors Baba Salé : cela fait des d’années que des milliers de personnes assistent à Méron à l’allumage traditionnel et se pressent autour du bûcher, et personne n’a jamais été écrasé en dépit de cette foule nombreuse, et encore moins tué. De ce fait, quelle a été la faute à l’origine de cette tragédie ?

Baba Salé répondit qu’à cette époque, l’ange préposé à Yichma’ël avait lancé une accusation dans le Ciel contre l’indécence et la mixité entre jeunes garçons et filles qui commençaient à se développer au sein du peuple d’Israël. Cette année-là, garçons et filles participèrent à l’allumage dans une terrible mixité. Ils souillèrent ce lieu empreint d’une grande sainteté, et de ce fait, le mur s’écroula et une tragédie s’en suivit.

Ce récit illustre la gravité de la mixité et de l’indécence, qui se sont malheureusement beaucoup accrus à notre époque. C’est la Shoah spirituelle de notre époque : en conséquence, de nombreuses communautés juives ont été dissolues et c’est la cause principale de la majorité des divorces.

Depuis que ce vent d’indécence souffle sur le monde depuis près de cinquante ans, le principe d’une éducation différente pour garçons et filles, autrefois accepté, a été aboli chez les non-Juifs et le niveau scolaire a de ce fait fortement chuté.

C’est encore plus frappant de nos jours avec le développement des outils technologiques qui portent atteinte à la sainteté. Les jeunes gens qui fréquentent les écoles laïques s’avilissent de plus en plus, importunés constamment par leur inclination qui les pousse à céder à leurs désirs, en pensée, en paroles et en actes, pervertit leur esprit et perturbe leur concentration.

Certains font l’erreur de penser que puisqu’à notre époque, la culture ambiante prône la mixité et la légèreté dans les relations hommes/femmes, on peut adopter une attitude permissive en les autorisant à étudier côte à côte à l’école et à l’université. De même, certains pensent à tort que l’on faire preuve de souplesse sur l’interdit de Yi’houd (interdiction pour un homme de s’isoler avec une femme qui n’est pas la sienne) ou sur celui de Neguia (interdit de contact) ou qu’il est possible d’utiliser des appareils technologiques non-filtrés, du fait que le commerce fonctionne de cette façon.

Mais la vérité est toute autre : compte tenu de la baisse de niveau spirituel, les limites sont devenues encore plus indispensables. Autrefois, on permettait aux enfants de six ans d’étudier dans des classes mixtes, mais aujourd’hui, avec le développement des technologies, il est impératif de faire tous les efforts possibles pour que dès l’enfance, garçons et filles n’étudient pas ensemble.

Nos Sages ont institué diverses mesures à chaque époque et en chaque lieu, en fonction des circonstances : à l’époque du Beth Hamikdach, lors de la Sim’hat Beth Hachoéva (fête du puisage de l’eau à Souccoth), on décida d’établir une séparation en installant les femmes dans une galerie en hauteur, puis on institua la Me’hitsa (cloison) à la synagogue, et plus tard, lorsque les Maskilim dans les régions ashkénazes commencèrent à enfreindre les lois de la pudeur, ils instituèrent des Me’hitsoth plus élevées.

Il faut impérativement se renforcer dans ce domaine. Cette conduite de sainteté se nomme dans les livres saints : Yessod (fondation), car c’est la fondation de tout homme. Si on porte atteinte à cette fondation, on met en péril tout l’édifice, et l’ardeur dans l’accomplissement des Mitsvoth faiblit et toutes les vertus se perdent.

Lorsque mon vénérable ancêtre, rabbi Its’hak Eizik de Kalov, fut nommé au poste de Président du tribunal rabbinique de Kalov et des environs, il constata une terrible brèche dans la sainteté : aux mariages, garçons et filles dansaient ensemble. Il comprit alors que c’était la raison du déclin du judaïsme de cette région. Il annonça aussitôt aux résidents de la ville son désir de participer, du début à la fin, aux mariages ; il décréta également que deux mariages n’auraient pas lieu le même soir. Il consacra son temps précieux à participer à chaque mariage, dirigea toutes les danses et surveilla ainsi en personne l’absence de mixité. Il eut ainsi le privilège d’étendre son influence bénéfique dans tous les domaines.

Je me rendis un jour dans une Yechiva où les jeunes hommes avaient enfreint des interdits liés à la sainteté. Je parlais en privé à chaque garçon et leur demandai à chacun d’eux de respecter les règles de la sainteté et de bannir toute mixité. Ils me le promirent. Le dirigeant d’un groupe de ces garçons estima qu’il ne convenait pas de faire un tel vœu, même pour une Mitsva, et fit pour eux une Hatarath Nedarim, qui les déliait de leurs promesses. Quelque plus temps tard, un élève de cette Yechiva me confia que tous les membres de ce groupe avaient succombé à la faute et s’étaient relâchés dans tous les domaines, au point qu’ils mangeaient même à Yom Kippour.

De ce fait, chacun doit faire preuve de la plus grande vigilance dans ce domaine et inciter sa famille à éviter toute mixité. On veillera à inscrire garçons et filles dans des établissements totalement séparés. En été, on ne se rendra pas dans des lieux où le relâchement des mœurs est la règle, qui souille l’homme et détruit sa vie sur le plan spirituel et matériel.

Ainsi, dans notre paracha, Hachem s’adresse à Moché Rabbénou : le premier principe à enseigner aux Cohanim qui s’initient au service divin est le suivant : «Parle aux pontifes (Cohanim), fils d’Aharon » : comme l’indique le commentaire de Rachi : les fils d’Aharon, et non les filles d’Aharon, « et dis-leur » : explique-leur pourquoi : « nul ne doit se souiller», condition indispensable pour éviter de se souiller par le biais de la mixité.

Chabbath Chalom !

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