Le rabbi de Kalov, par. ‘Ékev : La Création, témoignage de l’empreinte du Créateur

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« Ce sont vos propres yeux qui ont vu toutes ces grandes œuvres opérées par l’Éternel ! » (Devarim 11,7).

On raconte qu’un jour, notre maître le Ibn Ezra zal, débattit avec un non-Juif sur la création du monde. Le non-Juif insistait pour affirmer que le monde s’était créé tout seul. En pleine discussion, l’homme sortit de la pièce et pendant ce temps, le Ibn Ezra aperçut sur son bureau un chant qu’il avait composé, mais les deux dernières strophes étaient inachevées Le Ibn Ezra se pressa de compléter les deux strophes à sa guise.

Lorsque le non-Juif revint pour poursuivre le débat, il aperçut soudain le chant complété. Abasourdi, il demanda : « Qui a terminé le chant de manière aussi belle ? » Le Ibn Ezra lui répondit : « Pendant le temps que tu t’es absenté, de l’encre s’est subitement renversée sur la feuille, et c’est ainsi que la fin du chant a été composée. » Son interlocuteur, irrité, répliqua : « Pourquoi te moquer de moi en racontant des inepties, prétendant qu’une œuvre aussi belle a été créée toute seule ?! » Le Ibn Ezra rétorqua alors : « Et tu voudrais prétendre que toute la merveilleuse Création s’est faite toute seule ?!»

Ce principe, selon lequel par l’observation même de la nature, on peut reconnaître l’existence du Créateur du monde, nous le découvrons dans un récit mentionné dans le Midrach Temoura : un hérétique demanda à rabbi Akiva de lui apporter une preuve claire que l’univers a été créé par le Créateur du monde et ne s’est pas créé tout seul. Rabbi Akiva lui demanda qui avait fabriqué le vêtement qu’il portait. Il répondit qu’un tisserand l’avait tissé. Rabbi Akiva lui demanda d’en rapporter une preuve manifeste. L’homme s’étonna : « Ne sais-tu pas que c’est un tisserand qui a confectionné ce vêtement ?! » Rabbi Akiva riposta : « Ne sais-tu pas que c’est D’ Qui a créé le monde ?! »

Le Midrach rapporte qu’ensuite, rabbi Akiva expliqua à ses élèves : « Tout comme une maison reflète le caractère du constructeur, le vêtement indique le travail du tisserand et la porte témoigne de l’œuvre du menuisier, de la même manière, le monde est un témoignage de la Création de D’. »

On raconte à ce sujet que lorsque nos frères juifs montèrent en Erets Israël il y a soixante-dix ans, des hommes laïcs conduisirent un groupe d’enfants yéménites dans un Kibboutz laïc, dans le but de les priver de leur émouna. Le moniteur leur tint les propos suivants : « Chers jeunes gens, croyez à ce que voient vos yeux, mais ce que vous ne voyez pas, n’y croyez pas. » Il poursuivit par une question : « Vous voyez cette table ? » Tous les jeunes crièrent : « Oui.» Il poursuivit : « Vous voyez cette chaise ? » À nouveau, tous les jeunes répondirent en chœur : « Oui. » Il poursuivit dans cette même veine à propos d’autres objets. Au final, il leur demanda : « Est-ce que vous voyez Hachem ?» Tous les jeunes répondirent : « Non. » Le moniteur dit alors : « Dans ce cas, n’y croyez pas. »

Aussitôt, l’un des jeunes, un garçon brillant, se leva déclara d’une voix forte : « Les amis, voyez-vous le cerveau du moniteur ? » Tous les jeunes hommes crièrent : « Non.» Il dit alors : « Dans ce cas, il en ressort que le moniteur n’a pas de cervelle ! »

Tout comme les actes et les paroles d’un individu prouvent son intelligence, de la même façon, l’acte de la Création nous prouve l’existence du Créateur de l’univers qui a créé le monde par Son intelligence, car un monde beau et bien agencé comme le nôtre ne peut se créer de lui-même.

Un homme interrogea un jour le Maguid, rabbi Chalom Schwadron zatsal : « Le monde s’est peut-être créé tout seul suite à une explosion ? » Le Maguid lui répondit : « Si vous mesuriez un mètre cinquante de haut et un mètre cinquante de large, aviez une jambe longue et grosse, tandis que la seconde, petite et maigre, que vos deux yeux étaient asymétriques, le nez sur la jambe et la bouche sur le dos, on aurait peut-être pu adopter votre vision des choses, car c’est à cela que ressemble une personne à la suite d’une explosion. Mais compte tenu de votre bel agencement, ce n’est certainement pas le produit d’une explosion !»

Rabbi Mordekhaï Chlomo de Boyan zatsal prit un jour le train dans les Alpes suisses, mais ne regarda pas par la fenêtre. L’une des personnes présentes s’étonna : « Pourquoi le rabbi ne profite-t-il pas de l’occasion pour observer les prodiges de la nature qui sont le témoignage de la grandeur du Créateur ? » Le rabbi roula sa manche, découvrit montra son avant-bras et déclara avec émotion : « Il est dit (Iyov 19,26) : » Libéré de ma chair, je verrai D’ ! » : lorsque l’homme observe la perfection extraordinaire d’un organe du corps humain, il peut déjà y discerner la grandeur du Créateur. »

Les gens ordinaires n’ont pas l’habitude de s’émerveiller de la beauté de l’univers qu’ils voient chaque jour, car depuis le jour de notre naissance, nous avons été habitués à voir la nature qui nous entoure, et dans notre enfance, nous n’avions pas la maturité de l’observer, et de ce fait, il nous manque cet émerveillement et cette émotion. Si nous étions nés avec un cerveau parfaitement formé, dans notre enfance, nous nous serions émerveillés de chaque détail de la Création, mais par habitude, nous n’éprouvons aucune admiration.

Pendant l’été, les sorties sont fréquentes et de nombreuses personnes séjournent dans des lieux en pleine nature avec des paysages comme les montagnes, les forêts, les mers, que l’on ne voit pas toute l’année, ce qui suscites des réactions émerveillées.

Chaque Juif doit exploiter cette période pour méditer sur cette idée et la transmettre à sa famille : la belle nature que l’on voit en été, ainsi que pendant toute l’année, constitue une preuve éclatante de l’existence du Créateur de l’univers qui a créé le monde avec une finalité. Il nous incombe de nous renforcer pour accomplir les Mitsvoth prescrites dans la Tora et mener ainsi à bien la finalité de la Création.
Nous trouvons une allusion à cette idée dans notre Paracha : «Ce sont vos propres yeux » : une allusion à la période des vacances en Tamouz et en Av qui sont qualifiés de mois des yeux, comme l’indique le Séfer Hayetsira, stipulant que chaque mois correspond à un autre organe du corps humain. Les mois de Tamouz et Av font référence à l’œil droit et l’œil gauche. Il nous incombe à cette période de nous sensibiliser à « voir toutes ces grandes œuvres opérées par l’Éternel » : observer et contempler toutes les merveilles de la Création qui nous entourent constamment. Ceci nous conduira à : « Gardez donc tous les commandements que Je vous donne aujourd’hui. »

Chabbath Chalom !

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