« Cela formera pour vous des Tsitsith » (Bamidbar 15,39).
Lorsque je suis parti un jour en voyage de ‘Hizouk dans un lieu de formation pour les soldats, je remarquai que le soleil brûlait intensément entre les montagnes désertes en pleine journée, dans un lieu dénué de toute végétation, mais les soldats portaient leur uniforme et leurs armements ainsi que leurs lourdes chaussures.
Je vis que certains marchaient sous le soleil et transpiraient abondamment, tandis que d’autres étaient allongés au sol avec leur uniforme, recouverts d’une sorte de tissu pour les protéger quelque peu du soleil. Mais tous les soldats affirmèrent agir de leur propre gré, comprenant qu’il s’agissait de dévoiler les forces qu’ils abritaient en eux et de s’habituer à tenir bon dans toutes les situations, dans le but de se protéger et de protéger leurs concitoyens.
Ce même principe s’applique au sujet des Tsitsioth : celui qui en comprend le bénéfice le mettra dans toutes les circonstances, même en cas de grande chaleur par exemple.
Un jour, un entrepreneur se présenta devant rabbi Chelomo de Slonim zatsal et lui demanda : « Mon activité se concentre sur les toits des habitations et je suis exposé au soleil brûlant, mon corps est rempli de sueur, et les vêtements me dérangent. Ai-je le droit de retirer mon Talit katan ? »
Le rabbi lui répondit : « Nos Maîtres (Mena’hoth 43a) promettent que toute personne qui porte un Tsitsith est protégé de la faute. As-tu déjà entendu parler d’un homme entouré de vagues turbulentes qui retire sa bouée de sauvetage ?! »
Porter un Tsitsith constitue également une grande protection contre les nuisances matérielles, comme l’indique le Zohar Hakadoch (troisième partie 300b) : lorsque l’homme couvre son corps d’un Tsitsith, il est protégé de toutes les forces destructrices. Le Zohar ajoute également que le Tsitsith protège l’homme de tous ses ennemis, ainsi que de l’épée. C’est l’intention visée par le roi David dans ce verset (Tehilim 45,4) : « Ceins ton glaive sur ton flanc, ô héros. »
L’ange-gardien d’Essav voulut tuer Ya’akov, mais il n’en eut pas la possibilité, car Ya’akov portait un Tsitsith (Midrach Agadath Beréchith). Même lorsque le peuple d’Israël descendit vers la Mer des joncs, l’ange Gabriel les accompagna. Il enjoignit à la mer d’être vigilant vis-à-vis de ceux qui porteraient des Tsitsioth à l’avenir et par ce mérite, les Bené Israël ne périrent pas noyés dans la Mer des joncs (Yalkout Chim’oni Chemoth 234).
De même, lorsque Chaoul poursuivit David pour le tuer, ce dernier aurait pu tuer Chaoul. Or, Chaoul fut sauvé grâce à la Mitsva de Tsitsith qu’il accomplissait. De même, ‘Hanania Michel et Azaria échappèrent à la mort dans la fournaise par le mérite de la Mitsva de Tsitsit.
On raconte qu’un jour, un non-Juif se présenta au domicile de rabbi Yossef de Tomtchov zatsal dans le but de le tuer. Le rabbi lui fit face en saisissant ses deux Tsitsioth et le réprimanda : « Mécréant, sors de chez moi !» et lorsque le non-Juif aperçut le Tsitsith, il fut saisi de frayeur et de panique et tourna aussitôt les talons et s’éloigna des lieux.
Je demandai un jour à un homme de me promettre de porter constamment le Tsitsith. Il tint sa promesse, bien que ce fût difficile pour lui. Un jour d’été, il partit en excursion et une immense vache lui sauta dessus, qui le fit tomber au sol et l’écrasa plusieurs fois avec force puis le piétina pendant plusieurs minutes. Mais à la grande surprise de tous, il ne fut pas blessé et les médecins décrivirent l’incident comme contraire aux lois de la nature.
Il s’aperçut ensuite d’un phénomène très intéressant : tous les vêtements qu’il avait portés avaient été déchirés par la vache qui l’avait écrasé et piétiné cruellement sur tout le corps, à l’exception du Talith Katan qui miraculeusement, était resté intact. Il vit ainsi un signe du Ciel lui indiquant qu’il avait été sauvé grâce au Tsitsith.
J’ai entendu au fil des années de nombreuses histoires de ce type, comment des Juifs avaient bénéficié de grandes délivrances après s’être engagés à porter le Talith Katan.
La Mitsva du Tsitsith est susceptible d’apporter de nombreux bienfaits matériels comme la Parnassa, comme l’explique la Guemara (Mena’hoth 43a) : ceux qui veillent à acheter des Tsitsioth mehoudaroth (de haut niveau de cacherouth – il y a divers types de fabrication, les uns plus sérieux et plus valables que d’autres, et d’autre part le Talith lui-même peut être en laine, et donc permettre la réalisation de la mitsva « min haTora », ou en d’autres matières, et alors elle n’est que « derabanan ») réussissent dans leurs affaires. Les ouvrages sacrés en mentionnent la raison (Kli Yakar) : on sait que la Mitsva de Tsitsith sauve l’homme de la débauche, comme l’indique la Guemara. De ce fait, celui qui échappe à la dépravation est épargné également de la pauvreté qui en découle, comme il est dit (Michlé 29,3) : « Celui qui fréquente des courtisanes mange son bien. »
On raconte que rabbi Naftali Hirtsk de Ratspert zatsal, qui se consacrait beaucoup à la Mitsva de Tsitsith, avait une pièce particulière où il conservait de nombreux Talith katan. Il en revêtait les pauvres passants qui n’en possédaient pas, en expliquant que le Tsitsith est une Ségoula pour la Parnassa. Et de nombreux indigents méritèrent ainsi une délivrance dans le domaine de la Parnassa.
C’est dans cette perspective que nous pouvons interpréter les termes adressés par Hachem aux Bené Israël : «Vehaya lakhem letsitsith ». Cela formera pour vous des Tsitsioth. Nos Sages (Vayikra Rabba 11,7) indiquent en effet que chaque occurrence du terme Vehaya est une manifestation de joie. La Guemara (Bétsa 28b) explique que lorsque la Tora emploie le terme Lakhem, c’est une référence à tous les besoins matériels de l’homme. C’est l’idée exprimée ici : Vehaya : soyez joyeux, lorsque vous aurez des Tsitsith : la capacité de la Mitsva de Tsitsith de vous aider à vous apporter tous vos besoins matériels. Ainsi, portez toujours le Tsitsith avec une grande joie, sachant que la Mitsva vous apporte de multiples bénéfices.
Chabbath Chalom !