Paracha Chela’hL’homme est capable de surmonter les épreuves« Moché avait nommé Hochéa, fils de Noun : Yehochoua » (Bamidbar 13,16). Rabbi Ya’akov Chimchon de Shepetovka s’était installé en Erets Israël et au bout d’un certain temps, il fit remarquer à son entourage sur un ton peiné : « J’étais persuadé qu’en Erets Israël, tout lien avec le Yétser Hara’ (mauvais penchant) serait coupé, car le seul moyen de traverser l’océan est le bateau, et j’avais pris soin, en réservant mon billet, d’acheter un seul billet, afin que le Yétser Hara’ ne puisse se joindre à moi, mais je viens de constater qu’il est également monté en Erets Israël. » Puis il ajouta qu’il avait posé cette question devant le Yétser Hara’ en personne, et celui-ci avait répondu : « Erets Israël est mon habitat naturel, tandis qu’à l’étranger, j’ai des employés qui travaillent comme émissaires. » Dans cet esprit, mon vénérable ancêtre rabbi Yits’hak Eizik de Kamarna cite un passage du Zohar (Vayétsé 151a) à propos de Jérusalem, la ville sainte la plus sanctifiée de tous, où l’hérésie est néanmoins très présente, du fait que le Satan a une jambe sur le monde entier et une seconde sur Jérusalem. On raconte à ce sujet que quelques semaines avant le début de la Seconde Guerre mondiale, alors que le sang coulait à flots, le rabbi et auteur du Imré Emeth de Gour commenta la paracha des explorateurs. Doté d’une grande sainteté, il avait déjà entrevu l’ampleur des catastrophes qui s’abattraient sur les enfants d’Israël les années suivantes. Voici un extrait de ses propos : « Le peuple de Canaan et les autres peuples étaient pervers et fauteurs envers Hachem par leurs actes abominables, car dans un endroit où règne une grande sainteté, la force de l’impureté est présente en contrepartie. En conséquence, lorsque les explorateurs, de passage en Erets Israël, observèrent ses habitants et s’aperçurent de la force d’impureté régnant sur Erets Israël, ils craignirent de ne pouvoir résister aux épreuves de l’impureté qu’ils affronteraient en terre sainte. C’est le sens de cette phrase : « Car il est plus fort que nous » : la force de l’impureté est plus forte que celle de la sainteté, alors pourquoi entrer en Erets Israël, succomber à des fautes et irriter le Créateur, loué soit-Il ? De ce fait, ils décidèrent de convaincre le peuple d’Israël qu’il était préférable pour eux de rester dans le désert, protégés par les colonnes de fumée. « Or, leur faute était très grave, suivant cette règle fondamentale dans la Tora : D’ n’envoie jamais d’épreuve à l’homme qu’il n’a pas les forces de surmonter, car Il désire que l’homme combatte son penchant et en triomphe, et le fait que Hachem le teste par cette épreuve est une preuve qu’il est capable de la surmonter. Aussi, si D’ décida de donner la terre de Cana’an à Israël, ils auraient dû être sûrs qu’ils étaient dotés des forces mentales pour surmonter toutes les épreuves, car D’ a fait correspondre l’un à l’autre, et dans toute situation, l’homme aura les forces de résister à l’épreuve. » Des disciples de Gour ont témoigné que ces propos de leur rabbi leur avaient donné des forces pour surmonter toutes les difficultés et épreuves qui furent leur lot pendant la terrible guerre : ils gravèrent dans leur esprit cette vérité évidente que s’ils affrontaient ces épreuves, ils pourraient certainement les surmonter et en sortir renforcés. Ce principe est fondamental dans le judaïsme : personne ne peut se justifier de ne pas accomplir les Mitsvoth divines, sous prétexte qu’il n’y est pas formé. En effet, D’ ne demande pas aux hommes de réaliser quelque chose dont ils sont incapables, au contraire, Il octroie des forces à chaque Juif afin de mettre en pratique tout ce qu’Il a prescrit dans Sa Tora. L’homme doit mettre en œuvre ces forces enfouies en lui. C’est dans cette optique que les Tsadikim ont commenté ce texte de nos Sages (Chabbath 104a) : « Celui qui désire se rendre impur y est aidé » : celui qui affronte l’épreuve de se rendre impur sait avec certitude que du Ciel, on lui présente un moyen de sauvetage, et qu’il a la possibilité de relever les défis du Yétser Hara’ et d’exploiter l’épreuve pour monter de niveau. Au fil des ans, j’ai remarqué que de nombreux jeunes gens à qui j’avais demandé d’accomplir une certaine Mitsva me répondirent que leur nature ne le leur permettait pas. Ils se justifièrent même au nom de psychologues, qui leur avaient affirmé que c’était impossible. Lorsqu’au final, ils acceptèrent de s’engager à respecter une Mitsva, ils constatèrent qu’ils étaient capables de se maîtriser, et eurent le mérite de vivre une vie heureuse et de fonder des foyers fidèles à la loi juive. Le phénomène de la multitude des Ba’alé Téchouva de notre époque prouve aux yeux de tous, qu’il est possible de vaincre les tentations et de modifier ses habitudes afin d’accomplir les Mitsvoth du Créateur. Ce principe a conforté Kalev ben Yifouné et Yehochoua’ bin Noun en les encourageant à ne pas se ranger à l’avis des explorateurs. Ils savaient que même si l’homme n’est pas doté de forces pour résister à l’impureté des écorces des sept peuples résidant en Erets Israël, toutes les forces de l’homme viennent de D’, et Hachem désire que l’on entre en Erets Israël avec un désir fort et combatif pour conserver sa pureté, en vertu du principe que celui qui cherche à se purifier y est aidé (du Ciel). Ainsi, l’atmosphère d’Erets Israël contribue à une élévation dans la sainteté, tout comme nous observons aujourd’hui, dans la guerre contre les opposants à la religion en terre sainte : ceux qui désirent se purifier réussissent à surmonter les épreuves et tentations, avec l’aide de D’. C’est dans cette optique que nous pouvons commenter le passage de notre paracha : « Moché avait nommé Hochéa, fils de Noun : Yehochoua’ » : Moché Rabbénou modifia son nom en ‘Yehochoua » qui indique ceci : Y-h- Yochia : D’ sauve, afin de retenir que D’ nous aide à surmonter toutes les épreuves et ainsi, Moché fut épargné et se démarqua des explorateurs qui avaient oublié ce principe fondamental. Chabbath Chalom |