Parachath Ki Testé
« Observe avec un soin extrême et exécute les prescriptions relatives à la lèpre : tout ce que les Cohanim, descendants de Lévi, vous enseigneront, etc. » (Devarim 24,8)
Mon vénérable ancêtre, rabbi Its’hak Eizik de Kamarna zatsal, dans son ouvrage, Otsar Ha’haïm (Mitsva 544) relate qu’il vit un jour en rêve qu’on lui prescrivait dans le ciel de mentionner dans son livre l’idée que les discours contre les rabbanim et les géants en Tora de la génération prolongent l’exil.
Mon prestigieux ancêtre de Kamarna, dans son ouvrage Adam Yachar, écrit également que dans la période précédant la venue du Machia’h, on verra des épidémies se déclarer, à attribuer aux discours contre les érudits en Tora et les tsadikim, et il convient de se renforcer et de bannir ces propos, et au contraire, de s’attacher aux érudits en Tora et aux tsadikim.
Ce principe selon lequel les maladies contagieuses proviennent de la faute de Lachon hara’ (médisance), nous le retrouvons chez la prophétesse Myriam, qui avait critiqué Moché rabbénou de s’être comporté avec une abstinence exagérée du fait de son orgueil. À titre de sanction pour cette faute, elle contracta une maladie contagieuse, la Tsara’at, la lèpre. À ce sujet, nos Sages ont déclaré (Devarim Rabba, Ki Tétsé 6) : « Les plaies ne frappent qu’en raison de la faute de Lachon Hara’.»
Nous voyons dans la Guemara (‘Arakhin 16a) que les plaies surviennent également pour d’autres fautes, comme les relations interdites, etc. Le facteur principal est la médisance proférée contre les Rabbanim et dirigeants du peuple juif. En effet, ces discours entraînent le mépris et le rejet de leurs propos.
On le constate à notre époque, où les propos diffamatoires contre les juges et les policiers, les ministres et les gouvernants sont très fréquents ; or, lorsqu’ils donnent des directives favorables à la santé ou au gagne-pain, le peuple sera conduit à ne pas les écouter et l’autorité du gouvernement s’en trouvera affaiblie auprès de ceux qui transgressent les lois. En conséquence, les hommes qui diffusent ces propos médisants se causent du tort à eux-mêmes. Même phénomène dans la sphère spirituelle : celui qui se laisse entraîner par l’ambiance délétère de l’époque, qui incite à s’exprimer contre les dirigeants du peuple juif, se cause du tort à lui-même.
On raconte que rabbi Chelomo Zalman Auerbach avait été interrogé par un érudit : « Pourquoi ne parviens-je pas à éduquer mes enfants dans la voie du bien, alors que mon voisin, un homme simple, réussit dans l’éducation de ses enfants ? » Rabbi Chelomo Zalman, qui connaissait bien ces deux familles, lui répondit : « Toi, lorsque que tu es assis autour de la table du Chabbath avec ta famille, tu parles contre rav X et rabbi Y et tu les dénigres tous, et de ce fait, tes fils en concluent que l’étude de la Tora et les Rabbanim ne sont d’aucun intérêt. En revanche, ton voisin a de la considération et du respect pour ceux qui étudient la Tora, et en conséquence, ses fils veulent suivre sa trace et devenir des Bené Tora. »
Même lorsqu’un homme est attaché à un certain rav, mais qu’il parle toujours contre les autres rabbanim, lui-même ou ses fils pourront finir par penser que tout comme les autres se trompent, tous ses disciples font erreur sur la personne du rav. Cela peut les entraîner au final, à rejeter toute la Tora et les principes de la Émouna, que D’ préserve.
Le Rambam (Hilkhoth Toumat Tsara’at 16,10) écrit que ce sont les railleurs et les mécréants qui dénigrent les Tsadikim, comme il est dit (Tehilim 31,19) : « Qu’elles deviennent muettes, les lèvres menteuses, qui parlent avec insolence contre le juste ! » et ils ont l’habitude de citer les prophètes à l’appui de leurs propos, comme il est dit (Divré Hayamim II, 36, 16) : «Mais ils raillaient les messagers de D’, dédaignaient ses paroles et tournaient en dérision ses prophètes », puis ils en viennent à parler contre D’ et renient les principes essentiels de la foi, comme il est dit (Psaumes 73,9) : « Leur bouche s’attaque au ciel, leur langue promène ses ravages sur la terre. » Qu’est-ce qui les a entraînés à s’attaquer par leur bouche au ciel ? Leur langue qui a fait d’abord ses ravages sur la terre.
De plus, les hommes qui méprisent les Sages de la génération entraînent que dans le Ciel, on se conduise comme eux : les bénédictions et prières des Tsadikim récitées en leur faveur sont méprisées, comme l’indique le texte de nos Sages (Sanhédrin 80a) : la conduite de D’ suit le principe de Mida kenégued mida, mesure pour mesure. On relate qu’un jour, rabbi Yits’hak Eizik de Ziditchov dit à ses disciples : « Écoutez, cieux, je vais parler ; et que la terre entende les paroles de ma bouche » (Devarim 32,1) : quand entendra-t-on dans le Ciel les propos de prière et de bénédictions que j’énoncerai ? « Et que la terre entende les paroles de ma bouche » : lorsque vous m’écouterez ici, sur terre, dans ce monde-ci.
On peut interpréter dans cette optique le verset de notre Paracha : « Observe avec un soin extrême et exécute les prescriptions relatives à la lèpre » : préservez-vous en période de maladies contagieuses comme la lèpre en observant avec un soin extrême « tout ce que les Cohanim, descendants des Lévi, enseigneront » : obéissez aux propos des rabbanim et tsadikim de votre époque, qui sont comparables aux Cohanim et Léviim de l’époque du Beth Hamikdach qui guidèrent les Bené Israël et les incitèrent à la Techouva, écoutez à la lettre les propos que je vous prescris.
À ce sujet, les Écritures poursuivent en donnant un conseil pour éviter d’en arriver au mépris des propos de nos maîtres : « Souviens-toi de ce que l’Éternel, ton D’, a fait à Myriam, pendant votre voyage au sortir de l’Égypte. » Souvenez-vous de ce que vous avez vécu lorsque vous étiez sur le point de sortir d’Égypte, un lieu de médisance, lorsque Myriam fit l’erreur de dire du mal de Moché rabbénou, le dirigeant du peuple juif, et de ce fait, D’ la punit sévèrement par la lèpre. Elle guérit uniquement après s’être repentie et que Moché rabbénou pria pour elle, pour indiquer aux futures générations que c’est une faute gravissime de s’exprimer contre les dirigeants du peuple juif, à qui tout le mérite revient.
Ce principe s’applique à chaque Juif de notre époque : il faut se renforcer face aux épreuves de l’époque, s’éloigner de tous les lieux et sites où l’on parle et écrit contre les rabbanim et les grands maîtres du judaïsme. On pourra ainsi se renforcer dans tous les domaines et vivre une vie agréable.
Chabbath Chalom !