Illustration : montagnes de Midian
Paracha Pin’has – Les 3 semaines
«Attaquez les Midianites » (Bamidbar 25,17)
À notre époque, il existe divers organismes qui tentent d’imposer à tout le monde une conception de relâchement extrême, pour justifier tous les fauteurs, en prétendant qu’ils sont nés avec des tendances négatives impossibles à modifier. À cet effet, ils tentent de pousser les hommes à assouvir leurs pulsions négatives en public et la tête haute, dissipant ainsi le sentiment de honte naturelle.
Cette vision des choses remonte aux hommes de la génération du déluge, qui soutenaient une démarche prônant la légèreté des mœurs et permettaient officiellement de commettre des actes abominables en public, ce qui entraîna la venue du déluge, comme l’ont affirmé nos Sages (Beréchit Rabba 26,5) : à chaque lieu de débauche, le chaos s’installe et tue indistinctement les bons et les mauvais.
La punition qui sanctionne les fauteurs en public est supérieure à la sanction de ceux qui fautent en secret. La raison en est rapportée dans la Guemara (Kidouchin 40a) : en effet, celui qui faute en public est également coupable de ‘Hiloul Hachem, d’une profanation du Nom divin, du fait qu’il affiche son mépris en public pour le Roi du monde, entraîne d’autres à s’inspirer de sa conduite pour fauter, et la honte naturelle provenant de la faute disparaît. C’est pourquoi les hommes de la génération du déluge ont été sanctionnés en public, comme l’explique le Zohar (58a).
Nos Sages expliquent (Tossefta Ta’anit 2,13) que la promesse de D’ de ne plus faire venir de déluge s’ils fautaient à nouveau comme les hommes de la génération du déluge s’applique uniquement à un déluge d’eau, mais l’épidémie n’est pas exclue, comme nous le voyons dans la prophétie de Zekharia (14,12) : à l’époque du Machia’h, un grand fléau s’abattra sur le monde entier.
La sanction d’une maladie contagieuse est généralement la conséquence d’une faute de débauche en public. Ainsi nos Sages affirment dans la Guemara (‘Arakhin 16a), que l’homme ayant eu des relations interdites est frappé de plaies (Beréchit 12,17) : Pharaon, le souverain d’Égypte, subit des plaies lorsqu’il conduisit chez lui Sara, épouse d’Avraham. Dans le Midrach (Vayikra Rabba Metsora 16), il est expliqué que D’ frappa alors Pharaon et sa famille d’une Tsara’at (lèpre) contagieuse : la personne contaminée devait s’éloigner des autres. C’était le signe donné par D’ indiquant Son souhait de bannir les relations interdites.
L’impie Bil’am dévoila ce principe aux Midianim qui voulurent porter atteinte au peuple d’Israël. Il leur conseilla de tenter de transmettre au peuple juif leur mode de vie relâché, afin qu’ils soient touchés d’une épidémie dans ce sillage. Les Midianim s’évertuèrent à supprimer toutes les barrières de la pudeur et de la décence, comme l’indique la Guemara (Sanhédrin 106a) : les filles de Midiane sortirent en direction du peuple d’Israël sans vêtements, et les incitèrent à servir la divinité de Peor, ce qui était leur manière d’éliminer toute marque de décence et de pudeur.
Ainsi, les Midianim continuèrent à séduire le peuple d’Israël avec ce discours : il ne faut pas avoir honte d’assouvir ses pulsions mauvaises ancrées dans la nature humaine et autoriser les relations interdites en public. À cet effet, ils envoyèrent Kozbi, la fille du roi de Midian, indiquant ainsi que même des familles nobles n’ont pas honte dans ce domaine. Ils réussirent à tenter de nombreuses personnes à adopter leur manière de penser, et parmi eux Zimri ben Salou, chef de la tribu de Chim’on, qui prit Kozbi en public aux yeux de Moché et de tout le peuple d’Israël. De ce fait, une épidémie éclata au sein du peuple, comme l’explique la Guemara (Sanhédrin 82a).
À ce sujet, les civilisations émancipées, au fil des générations, ont conservé certaines limites ; nos Sages, dans le traité de ‘Houlin (92b), affirment que les Bené Noa’h reçoivent un salaire s’ils ne se livrent pas à des actes de débauche dans un cadre public. Il y a environ cinquante ans, cette conception issue des Midianim a commencé à se répandre, stipulant que pour le bien de l’humanité, il y a lieu d’autoriser chacun à assouvir toutes sortes de passions fièrement et en public, et se défaire de la honte, sachant que l’homme ne peut lutter contre ses tendances congénitales.
Cette conception trouve sa source dans un mensonge absolu. En effet, D’ a créé l’homme avec le libre-arbitre pour surmonter ses tendances congénitales négatives, et de ce fait, Il a défendu à tout homme les relations interdites et a prescrit les autres Mitsvot des Bené Noa’h. Le Juif, doté d’une âme sainte et d’une aide divine particulière, peut respecter toutes les Mitsvoth de la Tora s’il le désire.
Au fil des ans, j’ai constaté souvent que lorsque je demandais aux jeunes gens de s’engager à respecter les règles de la pudeur ou d’autres Mitsvoth, certains répondaient que d’après les psychologues, ils ne pouvaient y parvenir du fait de leur nature ; or, après que je leur expliquai qu’ils en étaient capables, ils acceptèrent au final de s’y engager ; ils constatèrent qu’ils étaient capables de se maîtriser et méritèrent de vivre une vie heureuse et de fonder de solides foyers juifs.
Le seul moyen de diffuser le mensonge de la conception du relâchement des mœurs est de marteler ce discours mensonger en public, afin qu’il soit accepté même si la situation le contredit, et l’on constate déjà les résultats de cette vision qui apportent l’anarchie, la violence et la destruction et causent des torts à tout l’entourage.
D’ le dit en allusion à Moché après la faute des filles de Midian qui déclencha une épidémie dans son sillage : « Attaquez les Midianites » : à vous de détester et de vous éloigner toujours de la conception des Midianim, « et taillez-les en pièces. Car ils vous ont attaqués eux-mêmes, par les ruses qu’ils ont machinées contre vous au moyen de Peor, et au moyen (Davar) de Kozbi. » Davar vient du terme Dibour : ce sont vos ennemis, qui vous ont harcelés en tentant de vous imposer leur conception mensongère par le biais de Peor et de Kozbi, et ont réussi à introduire cette conception chez une partie du peuple d’Israël, ce qui a entraîné ensuite l’épidémie.
Ceci est également valable à notre époque : les parents et éducateurs doivent éprouver de la compassion pour la jeune génération, leur parler agréablement pour leur instiller une éducation pure, héritée des générations précédentes, et leur expliquer qu’il convient d’avoir honte de la faute et que chacun peut maîtriser ses pulsions ; c’est dans l’intérêt de l’homme dans ce monde-ci et dans le Monde à venir.
À cette époque où nous entamons les 3 semaines de Ben Hametsarim, les étroits défilés, il convient de se renforcer à ce sujet. C’était la faute prédominante à l’époque de la destruction du Temple, où les fautes commises en public étaient nombreuses, comme l’explique le Midrach (Tan’houma Tazria 11) : en conséquence, ils subirent alors une maladie contagieuse. Nos Sages ont affirmé (Chabbath 109b) que Jérusalem a été détruite uniquement pour éviter qu’ils aient honte les uns des autres.
Par le mérite du renforcement à ce sujet, nous mériterons d’échapper à toutes sortes de maladies et de fléaux, et de mériter la Gueoula, rapidement et de nos jours.
Chabbath Chalom !