Le rabbi de Kalov, Chavou’oth : L’étude de la Tora est salvatrice

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En cette veille de la fête du don de la Tora, il vaut la peine d’affermir la Émouna du peuple juif, qu’il puise de la Tora : à chaque fois qu’une peur naît des guerres, par exemple, il faut placer sa confiance en D’, pour éviter de sombrer dans la tristesse et la peur. Il convient de susciter en soi un éveil de repentir et un redressement des actions, l’essentiel étant d’accroître l’étude de la Tora : en effet, la force spirituelle de la sainte Tora est le facteur principal de la chute de nos ennemis désireux de tuer les Juifs.

Nous trouvons ce principe dans le livre de Tehilim (122,2) où le roi David dit : « Nos pieds s’arrêtent dans tes portiques, Jérusalem » et la Guemara (Makoth 10a) en éclaircit le sens : par quel mérite le roi David et les enfants d’Israël ont-ils résisté et n’ont pas succombé devant leurs ennemis en guerre ? Par le mérite des portes de Jérusalem où l’on y étudiait la Tora.

Le ‘Hafets ‘Haïm rapporte une parabole à ce sujet : voici comment l’on procédait autrefois pour éteindre des incendies : un homme se tenait à distance du feu, à côté d’un puits, et puisait de l’eau dans un tuyau. D’autres hommes se trouvaient à côté de l’incendie et, tenant l’autre bout du tuyau, versaient l’eau qui en sortait sur le feu. Un jour, un homme se rendit auprès du puiseur d’eau et lui dit : « Pourquoi es-tu si loin de l’incendie, dans une situation de danger, pourquoi ne vas-tu pas à côté de l’immeuble incendié pour aider les autres à éteindre le feu ? » Si le puiseur d’eau avait été idiot et l’avait écouté, il va de soi qu’ils auraient été dans l’impossibilité d’éteindre le feu.

La morale de l’histoire : l’homme qui se consacre à l’étude de la Tora ressemble au puiseur d’eau. Par le mérite de la Tora qu’il étudie, les ennemis tombent. Si, au beau milieu d’un combat, un individu abordait un homme qui se consacre à la Tora et lui disait ceci : « Pourquoi es-tu à la Yechiva et étudies-tu la Tora ? Pourquoi ne vas-tu pas sur le champ de bataille pour aider les soldats au combat ? » Si notre homme était insensé et l’avait écouté, il aurait affaibli le pouvoir d’annihilation des ennemis.

À ce sujet, on raconte que de hauts-gradés de l’armée se rendirent un jour chez le Gaon et Tsadik, Rabbi Dov Berish Weindenfeld, Rabbi de Tchubin, pour tenter de lui expliquer le danger de la situation et lui demander de prescrire un enrôlement d’élèves de Yechiva pour l’armée.

Le Rabbi de Tchubin leur répondit : « Écoutez ce récit d’un homme qui voyagea dans une carriole reliée à des chevaux. En pleine route, ils s’embourbèrent dans la boue et ils ne parvinrent pas à dégager la carriole de la boue et à avancer. Le cocher se mit à décharger quelques paquets, mais sans effet. Il s’arrêta et réfléchit longuement, jusqu’à ce que soudain, il déclare sur un ton enflammé : « J’ai une bonne idée qui pourra certainement sauver la situation : du fait que les roues en métal alourdissent considérablement le tout, je vais démanteler ces roues et les cacher sur le bord de la route, et alors, nous pourrons rouler. » »

Et le rabbi de Tchubin de conclure : « Sachez que c’est ce que vous me demandez de faire. En effet, notre droit de vivre dépend du mérite des élèves de Yechiva qui se consacrent à l’étude et dans ce cas, il ne viendrait pas à l’esprit d’un homme sensé de retirer les roues en l’absence desquelles il est impossible de rouler. »

Cette force particulière est l’étude de la Tora, comme l’explique rabbi Issakhar Dov de Belz. C’est le sens de ce passage de Rachi dans la paracha de Be’houkotaï (Vayikra 26,8) : les ennemis fuient devant les enfants d’Israël en guerre, du fait que la majorité d’entre eux « se consacrent à l’étude de la Tora » ; il n’est pas dit : « ils accomplissent les Mitsvoth ». En effet, la force des ennemis faiblit par la puissance de l’étude de la Tora.

L’étude de la Tora est également une arme contre les forces du mal émanant du mauvais penchant qui lancent des accusations dans le monde supérieur pour envoyer des malheurs au peuple juif, comme l’indiquent nos Sages (Chir Hachirim Rabba 1,5) sur le verset (Tehilim 149,6) : « Une épée à deux tranchants dans leur main » : l’étude de la Tora est une « une épée à double tranchant », une épée tranchante des deux côtés par laquelle on peut tuer les ennemis des deux côtés : elle contribue à tuer les ennemis dans ce monde-ci et les accusateurs dans le Monde supérieur.

On en trouve une allusion dans les propos de Yits’hak Avinou (Beréchith 27,22) : « Cette voix, c’est la voix de Ya’akov ; mais ces mains sont les mains de ‘Éssav ». Nos Sages expliquent que tant que la voix de Ya’akov résonne dans les maisons d’étude, les mains de ‘Essav ne peuvent le contrôler. Nous en avons pour preuve le dédoublement de l’expression « cette voix, c’est la voix de Ya’akov » ainsi que : « Ces mains sont les mains de » : en effet, il existe deux facultés dans l’étude de la Tora, qui annulent les forces de l’impureté, celles de ce monde-ci et celles du monde supérieur.

Cette faculté de se renforcer constamment dans l’étude de la Tora et d’éliminer tous les ennemis a été obtenue par les enfants d’Israël dès le don de la Tora au Mont Sinaï, comme l’indique le Midrach (Chemoth Rabba 51,8) : en effet, le Mont Sinaï se nomme également ‘Horèv, qui vient du terme ‘Hérèv (épée). Sur le mont Sinaï s’est révélée la puissance de la Tora, nommée ‘Hérèv, comme il est dit : « Une épée à deux tranchants dans leur main. »
Nous pouvons ainsi éclairer le sens d’un passage de la paracha de Yitro, qui suit immédiatement le don de la Tora (Chemoth 20,14) : « Or tout le peuple fut témoin de ces tonnerres » : le peuple d’Israël mérita de voir les deux forces présentes dans « cette voix, c’est la voix de Ya’akov » : ils désirèrent ainsi accepter la Tora et l’étudier auprès de Moché Rabbénou.

Ce désir se réveille chaque année lors de la fête de Chavou’oth, le moment du don de la Tora, et, de ce fait, il faut saisir cet éveil et prendre de bonnes résolutions de se renforcer et de fixer un nombre important de cours ou d’étude de la Tora chaque jour, et par ce mérite, on échappera à tous les ennemis, on attirera de bons influx, de la bonté et de la compassion sur nous et sur tout le peuple d’Israël.

‘Hag saméa’h !

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