Tribune
Porte-parole du Collectif Women United for Peace et ambassadrice de l’association France-Israël, chargée du rapprochement des sociétés civiles, Sandra Ifrah sensibilise sur le sort des otages du Hamas, à partir du cas de Kfir Bibas, enlevé par le Hamas à 9 mois.
Un choc, une colère, un cri d’alarme
Nous sommes sous le choc, révoltés par ces images insoutenables. Nous avions pourtant dit : « Plus jamais ça ! » Alors comment expliquer ce silence assourdissant d’une partie de nos médias et de nos politiques ? Où sont-ils ? Pourquoi cette passivité face à l’horreur ? Il reste 76 otages encore détenus ou portés disparus. Dont un Français, Ohad Yahalomi, ainsi que deux enfants, Kfir Bibas (9 mois), Ariel Bibas (5 ans), ainsi que leur mère, Shiri Bibas. Yarden Bibas ayant été libéré seul, sans sa famille, la semaine dernière, en disant : « La lumière de ma vie est toujours à Gaza. » Depuis 16 mois, ces otages subissent l’indicible. Chaque jour compte désormais.
Sur les 251 personnes enlevées durant l’attaque du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre à Gaza, 76 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 morts, selon l’armée israélienne. Et une question me hante : pourquoi, depuis le 7 octobre 2023, n’a-t-on vu surgir aucun Juste à Gaza ? Ne me répondez pas qu’« ils ont peur » ou que « c’est trop dangereux ». En Europe, il y a eu des Justes, des citoyens français, qui ont risqué leur vie pour sauver des membres de ma famille. Sans eux, je ne serais pas en train d’écrire ces lignes aujourd’hui. Où est passée la Croix-Rouge durant ces 16 mois ?
Le rôle de « taxi » qu’elle s’est contentée de jouer fait honte. Dans d’autres conflits, elle apporte médicaments et soutien humanitaire. Ici, rien. Pas une visite, pas un signe de vie transmis. Un minimum de volonté de leur part aurait pu soulager les otages.
Le temps presse
Cela fait 16 mois que ces otages sont privés de liberté, livrés aux pires traitements. 16 mois de tortures, d’humiliations, de souffrances indescriptibles. Le temps presse. Chaque jour de plus est un jour de trop. Nous avons un devoir de mémoire, mais surtout un devoir d’action. L’Histoire jugera notre silence et notre inaction. Nous ne pouvons pas détourner les yeux pendant que des enfants grandissent en captivité, pendant que des familles sont détruites.
Aux dirigeants français et européens, nous disons : votre silence ressemble à une trahison. La France ne peut pas se contenter d’attendre. Nous exigeons des actes concrets, une pression diplomatique maximale, des sanctions, une mobilisation sans relâche.
Aux médias : où êtes-vous ? Pourquoi cette retenue face à un crime contre l’humanité qui se déroule sous vos yeux ? Informez, exposez, montrez la réalité de ce que ces otages vivent depuis 16 mois !