Le premier véhicule spatial israélien partira dans la nuit de jeudi à vendredi pour la Lune où l’engin, principalement financé par des fonds privés, collectera des données sur la formation du satellite, ont annoncé lundi les responsables de l’opération.
Le lancement doit avoir lieu à Cape Canaveral aux Etats-Unis à 20H45 (01H45 GMT), ont précisé les responsables de SpaceIL et d’Israel Aerospace Industries lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv. L’engin de 585 kilos, qui ressemble à un chaudron posé sur des tréteaux, sera envoyé dans l’espace via une fusée Falcon 9 de la firme américaine SpaceX.
Il doit atterrir sur la Lune le 11 avril, après avoir parcouru 6,5 millions de kilomètres à une vitesse maximale de 10 kilomètres à la seconde (36.000 kilomètres à l’heure), est-il précisé dans un communiqué. L’engin emporte une capsule contenant des disques numériques avec des dessins d’enfants, des chansons et des images de symboles israéliens, les souvenirs d’un rescapé de la Shoah et une Bible. La capsule sera laissée sur la Lune comme témoignage pour les générations futures.
« Nous entrons dans l’histoire et sommes fiers d’appartenir à un groupe qui a rêvé et a accompli la vision partagée par de nombreux pays dans le monde mais que, jusqu’à présent, trois d’entre eux seulement ont accomplie », a déclaré le président de SpaceIL, l’homme d’affaires et philanthrope Morris Kahn. Jusqu’à présent seuls la Russie, les Etats-Unis et la Chine ont envoyé des engins sur la Lune. Douze astronautes américains ont foulé le sol lunaire lors de six missions entre 1969 et 1972.
Le projet israélien, d’un coût de 100 millions de dollars (environ 88 millions d’euros), a été financé par des fonds privés, notamment par l’apport de 40 millions de dollars de Morris Kahn. SpaceIL a également noué des partenariats avec Israel Aerospace Industries, une des plus grandes entreprises de défense israéliennes, l’agence spatiale israélienne et le ministère israélien de la Science et de la Technologie.
L’engin, baptisé Bereshit (Genèse en hébreu), est équipé pour mesurer le champ magnétique afin de récolter des données qui permettront de mieux comprendre la formation de la Lune et qui seront partagées avec la Nasa, l’agence spatiale américaine. Le projet a débuté dans le cadre du Google Lunar XPrize qui, en 2010, offrait 30 millions de dollars pour encourager les scientifiques et entrepreneurs à proposer des missions lunaires peu coûteuses.
Bien que le prix ait expiré en mars 2018 sans gagnant, l’équipe israélienne avait poursuivi sa démarche. Près de cinquante ans après les premiers pas de l’homme sur la Lune, le satellite, un temps délaissé par l’exploration spatiale, suscite à nouveau l’intérêt. La Chine a fait alunir en janvier un engin sur la face cachée et encore inexplorée de la Lune.
D.C avec AFP – www.epochtimes.fr