Les faiblesses stratégiques de l’Iran : la dépendance au pétrole et les menaces israéliennes
Le régime des ayatollahs en Iran présente plusieurs vulnérabilités stratégiques, bien au-delà de ses installations nucléaires. Le pays, bien qu’il soit une puissance régionale importante, reste exposé à certaines faiblesses structurelles, notamment dans son secteur pétrolier, pilier central de son économie. Dr Moshe Elad, un spécialiste du Moyen-Orient et ancien colonel des forces israéliennes, a récemment mis en lumière cette fragilité lors d’une interview à la radio israélienne.
Selon Dr Moshe Elad, Israël pourrait infliger un coup fatal à l’économie iranienne en ciblant cette île. « Si nous frappions Kharj, comme nous avons frappé Hodeidah, il n’y aurait plus d’économie iranienne », a-t-il déclaré, faisant référence à la ville portuaire du Yémen qui a été gravement touchée par des frappes aériennes lors du conflit en cours.
Une attaque israélienne contre cette infrastructure critique pourrait paralyser l’économie iranienne, mais elle comporte également des risques. L’Iran est conscient de sa dépendance vis-à-vis de Kharj, et de même, les États-Unis savent qu’une crise pétrolière affecterait aussi l’économie mondiale. Cependant, la menace reste plausible. Si Israël décidait de frapper Kharj, l’Iran, déjà sous pression économique en raison des sanctions internationales, pourrait être plongé dans une crise profonde.
Le Dr Elad souligne que, bien que l’Iran dispose de vastes ressources militaires et économiques, y compris des missiles et des munitions, ces mêmes forces le rendent vulnérable. Le régime, malgré sa puissance apparente, est exposé à des risques majeurs qui pourraient le déstabiliser. Avec ses 90 millions d’habitants, l’Iran pourrait être gravement affecté par une paralysie de son industrie pétrolière.
Malgré les menaces constantes et les frappes israéliennes répétées contre ses alliés régionaux comme le Hezbollah, l’Iran a adopté une réponse relativement prudente. Le professeur Ametsia Baram a récemment observé dans le journal Maariv que l’Iran, malgré sa rhétorique agressive, n’a pas réagi de manière décisive aux actions israéliennes. Les promesses de représailles iraniennes sont souvent accompagnées de déclarations sur le choix du « bon moment et du bon lieu » pour une riposte, suggérant que Téhéran calcule soigneusement ses actions pour éviter une confrontation directe avec Israël.
Cette hésitation peut s’expliquer par plusieurs facteurs, dont la peur de causer des dommages graves à ses infrastructures pétrolières, comme l’a mentionné Baram. Le régime des ayatollahs sait que toute attaque israélienne contre Kharj pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur les finances du gouvernement.
Selon Dr Elad, la stratégie iranienne n’est pas uniquement motivée par la destruction d’Israël. Bien que l’État hébreu soit perçu comme un ennemi, il ne représente qu’une étape dans la quête de l’Iran pour propager sa révolution islamique. Dans cette perspective, Israël est un obstacle sur le chemin de cette ambition plus large, tandis que les véritables antagonistes de l’Iran sont les États-Unis, qualifiés de « grand diable ». Cette rivalité entre l’Iran et l’Occident renforce les raisons pour lesquelles Téhéran hésite à déclencher une guerre ouverte contre Israël, de peur de mettre en péril ses objectifs globaux.
Les points faibles du régime iranien, en particulier sa dépendance à l’égard du pétrole et des infrastructures telles que l’île de Kharj, constituent des vulnérabilités majeures que des puissances comme Israël pourraient exploiter en cas d’escalade militaire. Alors que les tensions continuent de croître dans la région, ces faiblesses stratégiques demeurent un facteur clé dans la manière dont l’Iran gère ses relations avec Israël et ses alliés occidentaux. Toutefois, la prudence iranienne montre que Téhéran cherche à éviter une confrontation directe, préférant jouer sur le temps et la stratégie pour préserver ses intérêts à long terme.
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