Unification des fronts – Le plan iranien d’encerclement d’Israël est en cours de réalisation
[8 avril 2023]
La dernière escalade militaire contre Israël depuis la bande de Gaza et le Sud-Liban est une initiative de « l’axe de la résistance », dirigé par l’Iran. C’est la première étape de son plan de destruction d’Israël. La stratégie d’« unification des fronts » a été conçue par le général Qassem Soleimani, (éliminé par l’armée américaine en Irak le 3 janvier 2020). Israël doit réagir en conséquence.
L’attaque du territoire israélien avec des roquettes pendant la Pâque juive depuis la bande de Gaza et le sud du Liban n’est que la première étape de la guerre d’usure de « l’axe de la résistance » dirigée par l’Iran contre Israël. Cette attaque a été planifiée par les Gardiens de la révolution iraniens depuis longtemps. L’actuelle vague de terrorisme n’est que la première étape du plan de l’Iran pour détruire Israël. Tous les « proxys » iraniens depuis le Hezbollah du Liban aux milices chiites du Yémen, sont parties prenantes de ce plan. Suite à une évaluation stratégique iranienne, Israël serait affaibli par la vague de protestations contre la réforme juridique, la crise avec les États-Unis et l’incapacité présumée de Tsahal de combattre sur plusieurs fronts simultanément. À tort ou à raison, l’Iran juge que c’est le bon moment pour la mise en œuvre du plan Soleimani. Ce plan, en plusieurs étapes, comprend une attaque de dizaines de milliers de roquettes, des milliers de missiles de précision et des centaines de drones suicide. De plus, toutes ces attaques devraient être combinées à une vague de terrorisme en provenance de Cisjordanie et un soulèvement d’arabes israéliens.
Par rapport à 2006 (2ᵉ guerre du Liban), la situation stratégique de l’Iran et du Hezbollah a complètement changé. Aujourd’hui le Hezbollah dispose d’un arsenal de 150 000 roquettes et missiles de précision, de sorte que Hassan Nasrallah (chef du Hezbollah) ne craint pas une confrontation militaire avec Israël. L’objectif immédiat de « l’axe de la résistance » est d’affaiblir progressivement Tsahal, de détruire son image d’armée la plus forte du Moyen-Orient, et par là même, de saper le moral de la population israélienne.
Pour l’Iran, l’action de destruction du « projet sioniste », qui est programmée à moyenne, voire longue échéance (l’Islam est patient) donne déjà des résultats et l’effondrement d’Israël a commencé, d’autant plus que la pression sur l’ennemi augmente de jour en jour. La semaine prochaine et à l’occasion de la journée « Al Qouds » (Jérusalem, fêté par tout l’Islam) le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, va prononcer un discours, dans lequel il aborderait les récents événements sur le mont du Temple, la bande de Gaza et la frontière libanaise. Le 7 avril, l’adjoint de Nasralla, Cheikh Naim Qassem, a tweeté ce qui suit :
« Aucune menace sioniste ne pourra rompre ‘l’équilibre de la terreur’. Les combattants du Jihad palestinien et tout ‘l’axe de la résistance’ se sont réveillés, les défaites de l’ennemi sioniste s’accumulent et la victoire est en route. »
L’Iran estime qu’Israël est dans une crise existentielle interne la plus grave depuis sa création, alors que l’Iran se renforce et qui plus est, très prochainement il va disposer de l’arme nucléaire. Le pays a rejoint l’axe russo-chinois, tandis que les États-Unis sont progressivement expulsés hors du Moyen-Orient. Par ailleurs, l’Iran a amélioré ses relations avec l’Arabie saoudite et se rapproche des autres pays du Golfe. De l’avis de l’Iran, l’équilibre des forces au Moyen-Orient penche en sa faveur et les attaques militaires d’Israël contre l’Iran et le Hezbollah en Syrie ne pourront vaincre « l’axe de la résistance ». Les Palestiniens, l’Irak, le Yémen, la Syrie et le Liban ont un intérêt à rejoindre l’Iran, afin de vaincre, une fois pour toutes, l’ennemi sioniste.
La réaction israélienne
Des sources bien informées de Jérusalem déclarent que la réponse militaire d’Israël aux attaques de roquettes depuis Gaza et le sud du Liban a été mesurée, afin de ne pas provoquer une conflagration généralisée sur plusieurs fronts, car pour le moment, Israël n’est pas intéressé à une telle guerre. La stratégie d’« unification des fronts », employée par « l’axe de la résistance », est très dangereuse pour Israël, et il doit trouver les réponses adéquates et le bon timing, car dans la confrontation de ces derniers jours, Israël a perdu l’effet de surprise et l’initiative.
Le principal souci immédiat des dirigeants israéliens était de passer tranquillement Pessa’h, le Ramadan et le Jour de l’Indépendance du pays. Il ne fallait, surtout pas se laisser piéger par les provocations du Hamas et du Hezbollah. Toujours suivant des sources militaires israéliennes haut placées, l’évaluation stratégique iranienne est erronée. Si une guerre éclate, c’est le Liban qui risque de se désintégrer, et non Israël, malgré le vaste arsenal du Hezbollah, une forte frappe militaire d’Israël contre le Hezbollah et les infrastructures civiles libanaises conduira ce pays à un total effondrement.
Israël se prépare maintenant à une attaque militaire contre les installations nucléaires de l’Iran. C’est un danger existentiel sans commune mesure, par rapport aux dangers que devait affronter Israël auparavent. Outre la réponse à la menace nucléaire iranienne, Israël se redéploie maintenant pour contrecarrer le plan progressif d’unification des fronts, ourdi par l’Iran. EG♦
Édouard Gris, MABATIM.INFO
Traduction et adaptation