Au cœur de la crise à Gaza, le Hamas a habilement orchestré une situation compliquée pour les forces israéliennes à Rafah. Malgré la disponibilité d’un plan opérationnel actualisé de Tsahal pour une incursion dans cette région, aucune décision immédiate n’a été prise dans ce sens.
Le refus initial d’attaquer Rafah s’explique par la stratégie adoptée par Tsahal fin octobre, concentrant son invasion sur le nord de Gaza. Cette décision visait à laisser intacts des secteurs comme Rafah et Khan Yunis, dans l’espoir que les dirigeants du Hamas opteraient pour un accord favorable, évitant une destruction similaire dans ces zones.
Tsahal cherchait également à offrir une zone d’évacuation étendue aux civils palestiniens du nord de Gaza, laissant entendre que la dévastation dans le nord pousserait les habitants à se diriger vers le sud, à Rafah.
Cependant, des obstacles significatifs ont empêché Tsahal d’entrer à Rafah. La proximité de la frontière avec l’Égypte, qui a publiquement critiqué l’intervention israélienne à Gaza, est un facteur majeur. L’Égypte est cruciale dans les négociations concernant les otages israéliens détenus par le Hamas et jouera un rôle essentiel dans la gestion de Gaza après le retrait israélien.
La nécessité de ne pas aliéner l’Égypte est soulignée, car sans son soutien, la probabilité d’un accord sur les otages diminue considérablement, exposant Israël à la perspective de gérer Gaza contre sa volonté.
L’Égypte cherche à éviter tout impact sur ses soldats à la frontière et à empêcher un afflux massif de Palestiniens fuyant Rafah vers son territoire. Le Caire ne souhaite pas être accusé de faciliter le contrôle israélien de la frontière de Gaza, risquant ainsi des répercussions négatives.
Cette situation impose à Tsahal d’engager des négociations délicates avec l’Égypte pour résoudre ces préoccupations.
Le piège tendu à Tsahal est devenu plus évident à mesure que le temps passe, avec des signes suggérant que des membres importants du Hamas pourraient se trouver à Rafah. Ceci soulève la possibilité que la pression nécessaire pour obtenir un accord favorable sur les otages n’ait pas encore été exercée efficacement.
Alors que Tsahal considère enfin l’option d’agir à Rafah, elle doit faire face à des défis majeurs. Il faut définir une politique à long terme pour le « jour d’après », agir sans mettre en danger les civils palestiniens, et décider de la marche à suivre en cas de présence de dirigeants du Hamas entourés d’otages.
Les mouvements du Hamas nécessite de Tsahal une gestion habile pour éviter les écueils tout en poursuivant ses objectifs dans ce contexte délicat de conflit à Gaza.
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