Autour de la table de Chabbat n° 431 A’haré Moth
Ces paroles de Tora seront lues le-iloui nichmath Esther bat Héla de la famille Wajser de Montmorency.
« Véhi ché’amda la-avoténou… »
Pour beaucoup d’entre vous, le service de Pessa’h n’est toujours pas complètement rangé dans les cartons, donc j’ai choisi cette semaine de dire un mot sur la fête de Pessa’h et en particulier sur la Haggada. Mardi soir dernier (et en Gola aussi mercredi) nous avons lu un formidable passage (d’ailleurs repris avec beaucoup de brio par le chanteur ‘hassidique : Yaacov Chweeki נ »י) : « Véhi ché’amda la-avoténou velanaou, chélo lo é’had bilvad amad’alénou lekaloténou veHakadoch Baroukh Hou matsilénou miyadaim… »/ Et c’est CELA qui a soutenu nos pères et nous-mêmes.
Car ce n’est pas uniquement un seul ennemi qui a voulut nous anéantir, mais c’est à chaque génération que se montent nos adversaires qui veulent nous déraciner et c’est Hakadoch Baroukh Hou qui nous sauve de leurs mains ». Ce passage anthologique a eu cette année encore une bien plus grande résonance dans les familles que les fois précédentes. Je vous le rappel que l’Iran (éloigné de 1500 km) a envoyé le Motsé Chabbat d’il y a trois semaines une centaine de missiles balistiques et des fusées en tout genre pour exterminer le peuple de Tsion, que Hachem nous protège. Et par miracle la moitié est tombée en Iran tandis que le reste a été intercepté par la défense israélienne en plein vol et d’autres sont tombés dans le désert, cela tient à un vrai miracle : Béni soit Hachem (Hachem nous a protégé d’un cataclysme de milliers de victimes…) !
Notre bulletin ne va pas s’étendre sur les raisons évoqués par les Ayatollah de Téhéran et leurs acolytes de Gaza ce que je laisse aux fins analystes politiques le soin de faire et en particulier à Frédéric Encel נ »י qui fait un très beau travail dans ce domaine épineux mais cela montre un fait bien établi depuis le début de notre année que le monde n’aime pas notre peuple. Et comme disait feu mon oncle, Reouven Ben Avraham Natté ‘alav hachalom avec une certaine dose d’humour : « On n’aime les Juifs que lorsqu’ils sont morts… » C’est une donnée difficile à accepter par les gens éloignés de toute pratique mais pour ceux qui font parti de la communauté orthodoxe, c’est un phénomène connu puisqu’on le retrouve depuis l’aube des temps. En effet, le beau-père de notre aïeul Ya’acov Avinou, Lavan, a cherché à maintes reprises à le tuer et ce n’est que grâce à l’intervention Divine qu’il en sera empêché in-extremis. C’est ce même phénomène incompréhensible que l’on retrouve de nos jours. Vous le savez comme moi, le peuple juif n’est pas d’essence belliqueuse, pour preuve il a toujours servi avec beaucoup de patriotisme les nations qui ont bien voulut l’accueillir. Pour la petite histoire de ma famille, le frère de ma grand-mère d’origine roumaine lorsqu’il arriva en France s’est porté volontaire pour servir sous les drapeaux de la patrie en danger dans les années 39. Sachant cela, il pensait pouvoir passer entre les filets des lois scélérates antisémites du pays de Descartes. Pourtant quatre années plus tard il finira son court séjour sur terre (il avait la quarantaine) livré par la police française depuis Drancy jusqu’au fours crématoires polonais…).
La Haggada enseigne : « C’est ce qui nous a sauvé de générations en générations…« . Le passage précédant dans la Hagada rapporte un fait antérieur : l’alliance entre Hachem et Avraham Avinou lors du Brith Ben-Habetarim (Beréchit 15,12). Lorsque Avraham arrive en Terre de Canaan, Hachem fait un pacte avec lui afin que sa descendance hérite de la terre d’Israël mais Il le préviendra que sa descendance sera d’abord esclave durant 400 ans. Donc lorsque la Haggada dit : « C’est ce qui nous a soutenu de génération en génération… » il s’agit de la promesse de Hachem faite à Avraham Avinou. Seulement il existe un petit « hic » à notre développement puisque cette parole était faite pour la génération de la sortie d’Égypte. Or, nous disons allégrement le soir du Séder : « A chaque génération (pas seulement les égyptiens) les nations veulent nous anéantir et c’est grâce à cette promesse que Tu nous sauves ».
La réponse donnée par les commentaires, Ritva sur la Haggada c’est que lors de l’alliance de Ben Habétarim il est fait mention AUSSI d’autres périodes historiques. En effet, le verset mentionne que Avraham a eu peur qu’une grande, obscurité, tombe au même moment.
Le Midrach (44.17) apprend que chaque expression est sous-entendue à d’autres époques.
La peur : symbolise l’exil de Babylone,
Grande : l’exil de la Perse
Obscurité : l’exil de la Grèce
Tombe : Rome, notre exil.
Donc lorsque le père de famille chante à tue-tête « Vehi ché’amda » et que cette chanson est reprise en cœur par toute la maisonnée il s’agit de l’assurance que Hachem a donné à Avraham Avinou qu’Il nous sauvera dans toutes les générations.
Donc lorsque l’Iran est leurs acolytes ont lancé des milliers de kilos d’explosifs (60 tonnes) et qu’en final il n’y aura que des dégâts infimes; c’est parce que le peuple a signé un contrat d’assurance vie avec le Ribono chel ‘olam.
Magnifique n’est-ce pas ? Seulement s’il y a contrat il faut que les protagonistes acceptent les clauses. En l’occurrence; le peuple résidant à Tsion doit garder les lois de la Tora et son étude. C’est notre engament dans cette police d’assurance. Si à D’ ne plaise le peuple se détourne de son devoir, alors Hachem aura, si on peut le dire, plus de mal à assurer la protection du peuple. Et mes lecteurs perspicaces pourront réfléchir sur la succession de faits très intéressants. Juste la semaine qui précéda l’opération des iraniens, la Knesset du pays des Juifs, a retiré le statut d’exemption en vigueur depuis 70 ans des Ba’houré Yechivoth qui doivent dorénavant faire le service militaire à Tsahal et par la même occasion a retiré les subsides octroyés aux établissements de Tora (Collel, Yechivoth). En ricochet pourquoi pas ? Motsé Shabbat dernier l’État israélien dépensera de la bourse du contribuable la coquette somme de 4 milliards de chéquels pour déjouer l’attaque iranienne. N’est-ce pas une étrange coïncidence qui montre que notre contrat n’est pas du domaine philosophique. Cela montre que la sécurité du pays est assurée par les Ba’houré Yechivoth et Avrékhim qui s’adonnent à la Tora jour et nuit. Et si nous oublions ce principe, ce sont nos ennemis qui viennent et nous le rappeller. A cogiter.
Comment avez-vous passé la nuit du Seder?!
Cette semaine comme on est encore humide de la traversée de la mer Rouge on continuera par une très intéressante anecdote qui s’est déroulée dans la ville des vraies lumières… Un Talmid ‘Hakham de Jérusalem – reb Pin’has vit à Méa Chéarim dans les années 80. Cet homme n’avait pas la vie facile, il vivait dans une cave du quartier avec sa petite famille dans des conditions de vie extrêmement précaires. Les choses étaient encore plus compliquées car un de ses enfants avait un esprit tourmenté: il ramassait tout ce qu’il trouvait dans la rue. Donc dans l’appartement il accumulait toutes sortes de vieilleries de la rue, de plus les murs et le reste de la maison étaient dans un état désastreux. Cependant notre Reb Pin’has gardait le sourire malgré tout. Sa personnalité sortait du commun des mortels. C’est ainsi qu’un groupe d’élèves (certainement de la Yechiva de Mir) se rassembla autour de ses enseignements et apprit sa manière toute particulière de surmonter ses problèmes. A l’approche de Pessa’h, le petit groupe décida qu’il fallait remédier à la grande pauvreté qui régnait dans la cave/maison de Reb Pin’has. Le groupe retroussa ses manches et délia la bourse pour mettre à neuf la cave toute désaffectée.
Depuis le début de mois de Nissan le groupe se mit au travail, refit les peintures, acheta un nouveau canapé et une table de salle à manger convenable ainsi que de nouveaux ustensiles de table sans oublier de vider toutes les trouvailles. En un mot un appartement qui a changé d’apparence, et prêt pour les magnifiques fêtes de Pessa’h. Rav Pin’has voyait tous les efforts du groupe d’un bon œil car cela faisait des années qu’il n’avait pas goûté aux joies de vivre dans une demeure décente. Arrive le jour tant attendu de la nuit du Séder, Reb Pin’has se rend à la synagogue après que sa maison soit astiquée pour la sainte nuit. Notre Tsadik fera sa prière avec toute sa ferveur et la joie illumina son visage: dans peu de temps notre homme pourra commencer la Haggada avec sa famille dans un appartement flambant neuf. Ses élèves étaient avides de savoir comment leur rav allait commencer le Séder: ils l’accompagnèrent dans les dédales de Méa Chéarim jusqu’à l’entrée de sa maison. Or lorsque Reb Pin’has ouvrit la porte la mine des élèves changea du tout au tout. La maison qu’ils avaient magnifique il y a encore quelques temps avait complètement changée d’aspect. La table était renversée, les bougeoirs achetés neufs jonchaient le sol, le vin inondait la nappe, les Matsoth cassées et les chaises brisées: un vrai cauchemar. Certainement qu’un des enfants qui souffrait de graves problèmes psychiatrique avait du faire une crise en ne retrouvant pas son univers de vieilleries et de toutes sortes d’antiquités désuètes. Les élèves commencèrent à soulever la table et virent le désastre: le mur, qui était en début de journée était immaculé blanc avait reçu plein d’éclaboussures de vin… Juste avant d’éclater en pleurs, ils tournèrent leur yeux vers Reb Pin’has qui lui-même soutenait leurs regards. Reb Pin’has fit une courte pause et dit : Mes chers frères, chaque Juif veut faire un Séder le plus réussi, et moi aussi. Chacun espère arriver dans une maison qui soit soignée avec des plats de fête et un beau salon prêt pour la nuit avec autour de lui tous ses enfants superbement habillés avec de belles explications de la Haggada pour passer une magnifique nuit de Pessa’h. Tout le monde rêve d’être le roi de cette nuit entouré de sa femme et des enfants. Mais, continua Reb Pin’has, est-ce vraiment cette liberté dont on doit aspirer le jour de Pessa’h ? Est-ce vraiment la liberté que l’on espère ?
Finalement c’est aussi un assujettissement de l’homme mais cette fois à la belle nappe et à son beau salon resplendissant neuf (Ikéa dernier cri)! En fait l’homme reste esclave des données matérielles qui l’entoure: de beaux couverts, un beau Kittel (habit que porte les ashkénazim) resplendissant blanc avec une magnifique table ! Or la vrai liberté d’un homme est lorsqu’il n’est plus dépendant de toutes les données matérielles, lorsque son esprit ne dépend plus des facteurs matériels. La liberté c’est lorsque un homme arrive a attraper son Créateur, à l’embrasser et qu’Il devient son VRAI soutien! Qu’un homme ressent un sentiment d’amour et de confiance vis-à-vis de son Maître et de son Père qui est au ciel… C’est juste, nous devons préparer un beau Séder avec de beaux couverts et tout le reste… Mais nous ne devons pas oublier que même s’il n’a pas les Matsoth entières (biens rondes), ni le vin pour faire son Séder, il lui reste l’amour qu’il porte à Hachem.
C’est la vraie liberté ! Reb Pin’has prit les mains de ses élèves et commença à faire quelques pas de danses avec des chants de louanges à D’. Et il continua : que notre joie n’est pas de posséder un beau salon mais d’être heureux d’être Tes enfants. En disant cela le groupe pleura de chaudes larmes car tous venaient de comprendre ce qu’était la vraie liberté: ne pas être dépendant des données matérielles. Le vrai homme libre est celui qui ne dépend que de son Père qui est aux cieux.
Chabbat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut !
David Gold
00972-55 677 87 47 -email : dbgo36@gmail.com
Une Berakha à Frima Bat Sima dans ce qu’elle entreprend et une bénédiction à Lyora Bat Frima
Une bénédiction à notre lecteur assidu Gérard Cohen et à son épouse dans ce qu’ils entreprennent et une bénédiction de bonne santé pour toute la famille
Une Berakha pour tous les Ba’houré Yechiva qui vont reprendre le chemin de la Yechiva après des vacances de Pessa’h bien méritées.
Une grande bénédiction pour tous les soldats à Tsion depuis le nord jusqu’au sud afin qu’ils soient soient protégés et reviennent en bonne santé dans leurs familles ainsi que tous nos captifs.