Le sergent-chef Yaakov Hillel, un combattant de l’unité d’élite de Golani tombé au Liban la veille de Souccoth, a grandi dans une famille orthodoxe à Jérusalem et était le petit-fils d’un rav et kabbaliste renommé. Son père, le rav ‘Haïm Hillel, une personnalité éducative respectée dans la communauté orthodoxe, témoigne : « Il n’a pas grandi avec l’idée de s’engager dans l’armée, mais c’était son choix. C’était un homme de vérité. J’ai dit à ses supérieurs que ce qu’il avait entendu à la maison lui a donné la force de se battre. »
Ynet
Dans le quartier de Pisgat Zeev à Jérusalem, au milieu des panneaux d’affichage contre le recrutement des élèves des Yechivoth, un chapiteau servant également de synagogue accueille les proches de Yaakov Hillel z »l, tombé la veille de Souccoth au Liban. Issu d’une famille orthodoxe, l’assemblée en deuil comprend des élèves de Yechiva et des rabbanim, mais aussi des camarades de l’armée et des officiers.
Le rav ‘Haïm Hillel ne perçoit aucune contradiction entre le parcours de son fils et celui de ses autres enfants : « Ce n’était pas une voie différente, c’était la sienne, » déclare-t-il. Yaakov, troisième de dix frères et sœurs, a fait un choix singulier. « Ses frères sont en Yechiva, mais lui voulait s’engager, » explique son père. « Il n’a pas été élevé dans notre milieu pour cela, mais il a suivi son cœur. Il était honnête, il a tracé son propre chemin sans se soucier de l’opinion des autres. »
Yaakov portait le prénom de son grand-père, le rav Yaakov Hillel, un éminent rav et kabbaliste dans la communauté orthodoxe séfarade. « Yaakov revenait toujours à la maison pour le Chabbath, et c’était un honneur pour nous, » raconte son père avec émotion. « L’une des choses qui nous réconforte aujourd’hui, c’est que nous avons toujours été à ses côtés. Ce chemin, il l’a tracé avec difficulté, mais il le voyait comme une mission. »
Les parents de Yaakov entendent sans cesse des témoignages sur les efforts de leur fils pour préserver ses valeurs religieuses pendant son service, même dans un environnement peu religieux. « J’entends de nombreux témoignages disant qu’il était un soutien spirituel pour d’autres, » souligne son père. « Durant son service, il portait fièrement sa grande kippa et ses tsitsit. Il dirigeait le kiddouch et les prières. Quand il rentrait, il respectait aussi ceux qui n’avaient pas choisi le même chemin que lui. »
Durant la shiva, son père souligne le lien entre le Yaakov qu’ils ont connu à la maison et le combattant décrit par ses camarades de l’armée. « Il était toujours prêt à aider, d’un caractère joyeux et sociable, » confie-t-il. « Bien qu’il porte le poids de l’arme lourde de l’unité, il aidait toujours ses camarades à porter des charges lourdes et les encourageait dans les moments difficiles. »
Yaakov est tombé la veille de Souccoth, et la shiva a été reportée après la fête. « L’annonce est arrivée dans la nuit de la fête, » raconte son père. « Ce qui nous soutient, c’est la foi. Nous croyons que chaque personne a un destin. Nous sommes convaincus qu’il n’aurait rien regretté de son parcours. Pour lui, accomplir sa mission était un honneur. »
Les amis de Yaakov ont pu terminer leur mission au Liban et venir présenter leurs condoléances. « Ils ont hésité à venir, mais l’un de ses supérieurs a dit qu’il était certain que Yaakov leur aurait dit de rester pour finir la mission, » explique le rav Hillel. « Ils sentaient sa présence avec eux, et cela leur a donné la force d’accomplir leur tâche avec dévouement. »
Le père est convaincu que c’est l’éducation religieuse de son fils qui lui a conféré sa détermination : « Je disais à ses commandants que ce qu’il avait appris chez nous lui donnait la force de se battre. Il avait une vision historique, il voyait cela comme sa mission pour Israël, » conclut-il. « Nous avons un peuple extraordinaire, des jeunes prêts à tout pour le peuple d’Israël. »