Patrick Desbois dont le nom est entré dans l’Histoire pour ses enquêtes et recueils de témoignages sur le Shoah par balles, mais aussi aide depuis des années la population yézidie, travaille depuis vingt ans sur les génocides et les crimes. Il est interviewé par une chaîne ukrainienne sur les raisons de sa présence en Ukraine. A l’écran, en arrière-plan, flotte un grand drapeau ukrainien.
Le Père Desbois explique que dans une guerre avec des tirs et des bombardements, lorsqu’enfin vous avez pu identifier la personne responsable qui a donné ces ordres, elle dit « Je ne suis pas coupable, je n’ai fait qu’exécuter les ordres ». Notre travail consiste d’abord à identifier chaque victime, à la localiser, à montrer qu’elle n’avait aucun lien avec ce qui relève du militaire, de l’armée. Bref, montrer qu’ils ont été attaqués pour rien. Puis nous recherchons qui a véritablement pris part à ces actions. C’est le point qui permet de débloquer les choses.
Nous sommes actuellement surtout impliqués ici en Ukraine, mais nous continuons à travailler en Irak parce que les hommes d’ISIS y violent et tuent. Le problème c’est que, pour Babi Yar où des allemands ont tué tant de personnes, seuls cinq coupables ont été jugés. Les criminels devraient être immédiatement punis, mais vous verrez, les Russes trouveront des avocats pour les défendre. Concernant les civils tués à Marioupol ou à Irpin, Bucha ou Borodyanka, lui demande la journaliste, quelles sont les chances que la justice passe, pour ceux qui ont commis des tueries de masse et en dernier ressort, pour ceux qui ont donné les ordres, les dirigeants du pays agresseur, la Russie.
Un procès retentissant pour des criminels durement condamnés a un effet dissuasif