Le patronat israélien est « généralement favorable » au retour des travailleurs palestiniens dont les permis de travail ont été annulés après l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre, estime l’un de ses responsables.
Le président des chambres de commerce binationales en Israël plaide pour « un vrai débat » sur cette question qui a des conséquences lourdes pour l’économie israélienne, où des secteurs entiers comme la construction reposaient sur la main-d’œuvre palestinienne.
Quelque 120.000 Palestiniens, en majorité de Cisjordanie, disposaient avant la guerre dans la bande de Gaza de permis pour venir travailler en Israël. Après l’attaque du 7 octobre qui a déclenché cette guerre, le gouvernement a annulé ces permis.
QUESTION: En quoi l’absence de main-d’œuvre palestinienne affecte-t-elle l’économie israélienne?
REPONSE: « Les deux secteurs les plus touchés sont le bâtiment, et dans une moindre mesure l’agriculture, qui employait des saisonniers.
La grande majorité des travailleurs palestiniens — quelque 80.000 sur 120.000 — venant travailler en Israël étaient employés sur des chantiers. Aujourd’hui, on parle d’un ralentissement de quasiment 50% de l’activité dans ce secteur.
Q – Que voulez-vous dire par là?
R – « Le problème est que le gouvernement n’a pas vraiment pris de décision. Combien de temps va durer la suspension des permis pour les travailleurs palestiniens? Est-ce à court terme, à long terme, indéfiniment ? Il n’y a pas de réponse. Quelle est la solution de rechange ? On nous a dit qu’on allait développer la venue de travailleurs étrangers, d’Inde, du Sri Lanka, des Philippines… Et là, la bureaucratie israélienne s’est révélée dans toute sa splendeur. Les processus sont très lents, les questions comme le logement ou les règles d’embauche restent en suspens…
Q – Quel est l’état d’esprit chez les employeurs israéliens?
R – « On ne va pas se voiler la face, il y a une grande crise de confiance entre Israéliens et Palestiniens. Des employeurs israéliens n’ont pas attendu les mesures gouvernementales pour suspendre l’emploi des Palestiniens.
Mais au bout du compte, c’est une question de réalisme. L’économie israélienne voit un avantage dans la main-d’œuvre palestinienne. Pour nous, la meilleure formule n’est pas de faire venir une main-d’œuvre étrangère, ça coûte cher et c’est compliqué.
Q- Qu’est-ce que le 7 octobre a changé pour l’économie?
R- Moi, je fais partie des gens qui pensent que la majorité des Palestiniens veut travailler, envoyer ses gosses à l’école, et ne se lève pas tous les matins avec l’idée de détruire Israël.
Mais la vraie question qui se pose aujourd’hui, après le 7 octobre, c’est: est-ce qu’on peut faire avancer un dialogue, une coexistence par le biais économique ? Ce concept s’est trouvé mis à mal. C’est selon moi la grande discussion qu’on doit avoir aujourd’hui. Comment trouver un moyen de vivre l’un à côté de l’autre et de travailler l’un avec l’autre pour le bénéfice des deux parties. »
L’ORIENT LE JOUR
NDLR : Les rabbanim, tels que le rav Yits’hak Zilberstein, sont contre le fait que l’on donne aux Palestiniens de quoi combattre contre le peuple juif.