Le Parti travailliste britannique face au spectre du retour de l’antisémitisme

0
36
A handout photograph released by the UK Parliament shows Britain's main opposition Labour Party leader Keir Starmer speaking during the weekly session of Prime Minister's Questions (PMQs) in the House of Commons, in central London on February 7, 2024. (Photo by JESSICA TAYLOR / UK PARLIAMENT / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - NO USE FOR ENTERTAINMENT, SATIRICAL, ADVERTISING PURPOSES - MANDATORY CREDIT " AFP PHOTO / Jessica Taylor /UK Parliament"
Par SudOuest.fr avec AFP

Deux candidats travaillistes à des législatives partielles ont été suspendus après des propos jugés anti-Israël. Une polémique qui fait craindre un retour de l’antisémitisme au Labour

Le Labour britannique dans la tourmente. Des candidats du Parti travailliste aux législatives sont accusés d’avoir tenu des propos jugés anti-Israël, voire antisémites. L’affaire est d’autant plus gênante qu’elle intervient juste avant deux élections partielles jeudi. Un sondage de l’institut Savanta constate un rétrécissement de l’avance des candidats travaillistes sur leurs adversaires conservateurs. Elle s’élève à 12 points, contre une vingtaine de points en moyenne dans l’ensemble des études d’opinion.

Donné grand favori des élections attendues à l’automne prochain, le Labour a suspendu mardi soir l’ancien député et candidat Graham Jones en attendant l’issue d’une enquête pour des propos anti-Israël. Il lui est notamment reproché d’avoir déclaré, lors d’une réunion à l’automne dernier, que les Britanniques qui rejoignent l’armée israélienne devraient être « enfermés ».

Un candidat désinvesti

 

Ce nouvel incident survient alors que le parti a retiré l’investiture au candidat Azhar Ali en vue d’une élection partielle le 29 février dans la circonscription de Rochdale, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Lors de la même réunion, il avait soutenu qu’Israël avait délibérément permis au Hamas de l’attaquer sur son sol le 7 octobre, afin de justifier ensuite une invasion de la bande de Gaza.

Il avait présenté des excuses mais a été désinvesti après l’émergence d’autres propos, où il accusait « les médias et certaines personnes issues des quartiers juifs travaillant dans les médias » d’avoir agi en faveur de la suspension d’Andy McDonald, un ancien député pro palestinien du Labour.

« Le Labour a changé »

Depuis son arrivée à la tête du Parti travailliste en avril 2020, Keir Starmer s’est efforcé de lutter contre l’antisémitisme que son prédécesseur Jeremy Corbyn est accusé d’avoir laissé prospérer au sein du parti. « Quand je dis que le Labour a changé sous ma direction, je suis sérieux », a déclaré le leader de l’opposition mardi. Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak a estimé, lui, que le parti « n’a pas changé, c’est une escroquerie ».

« L’idée selon laquelle nous serions toujours dans les mauvais jours de l’ère Corbyn est vraiment ridicule », a jugé mercredi matin sur la BBC Mike Katz, président du Jewish Labour Movement. C’est « le jour et la nuit », a-t-il estimé, citant notamment la manière dont le mouvement et ses membres sont traités au sein du parti.

Aucun commentaire

Laisser un commentaire