Le pari risqué d’Erdogan en Syrie : entre soutien aux rebelles et volonté de normalisation
Depuis plusieurs années, la politique de la Turquie en Syrie oscille entre volonté de rapprochement avec le régime de Bashar al-Assad et soutien actif aux groupes rebelles. Ce double jeu du président Recep Tayyip Erdogan pourrait toutefois se retourner contre lui, alors que la situation sur le terrain devient de plus en plus complexe.
Le retrait progressif du Hezbollah de Syrie, en raison de ses engagements au Liban, ainsi que la concentration des forces russes en Ukraine, affaiblissent le soutien traditionnel d’Assad. Dans ce contexte, l’attaque des rebelles a pris de court les observateurs. Un analyste du Centre d’études stratégiques irano-arabes a confié à la chaîne saoudienne Al Hadath que cette offensive pourrait déstabiliser davantage le régime syrien.
Ce dernier a rappelé que la Russie et l’Iran, partenaires-clés d’Assad, maintiennent une coordination étroite en Syrie. Moscou et Téhéran ont conclu des accords pour stabiliser la région, mais l’implication turque complique la donne. « L’Iran n’a jamais été un obstacle au rapprochement entre Ankara et Damas », a déclaré l’expert, rejetant les accusations de certains observateurs.
Malgré les discours sur la normalisation, Bashar al-Assad reste inflexible : toute amélioration des relations avec Ankara est conditionnée au respect des engagements turcs envers les groupes extrémistes. En parallèle, Erdogan doit gérer une opinion publique turque divisée et des pressions internes liées aux enjeux sécuritaires.
Cette situation constitue également un test pour la coopération entre la Turquie, l’Iran et la Russie. Si ces acteurs souhaitent réellement stabiliser la Syrie, ils devront trouver un équilibre entre leurs intérêts divergents.
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