Le nouvel an en plein mois de mai (Sivan) ?

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Autour de la table du Chabbath n° 279  Behar Behoukotaï

Que Hachem panse la plaie de toutes les familles endeuillées de la catastrophe de Méron et qu’Il fasse venir le Machia’h au plus vite !

Je tiens à vous faire partager une réflexion d’un grand de la Tora. Il y a près de 60 ans, un Avrekh est venu voir le ‘Hazon Ich à Bené Brak en lui demandant : « Rav, j’ai l’obligation de me rendre en Europe… Mais dernièrement il y a eu plusieurs accidents aériens et des avions de lignes se sont écrasés. Pensez-vous que je dois abandonner mon projet ou non? Le rav répondit : »Lorsqu’un avion de ligne s’écrase, ce n’est pas juste de dire qu’un aéroplane s’est scratché et a entraîné la mort des 60 passagers… Mais ce sont les  60 personnes qui devaient rendre leurs âmes qui ont fait tomber l’avion… »

Le nouvel an en plein mois de mai (Sivan) ?

Notre lecture sera double. La première paracha, Behar, traite des lois de la Chemita. La septième année, la Terre sainte devra chômer. On ne pourra pas labourer les champs, ensemencer ni même récolter (de manière industrielle). Une année entière, la terre sera en jachère, l’année prochaine en Israël ce sera une année de « Chemita ».

La deuxième paracha, c’est « Be’houkotaï », elle commence par : » Si vous allez d’après Mes décrets, et que vous gardez Mes commandements, alors Je ferai tomber la pluie en son temps et la terre donnera de sa récolte. » C’est-à-dire que la communauté juive a l’assurance que si elle pratique les décrets de la Tora, alors la bénédiction résidera en son sein. Cependant par la suite, les versets disent : »Si vous ne m’écoutez pas et que vous ne faites pas les mitsvoth que vous vous abandonniez Mes lois, à ce moment s’abattra des terribles punitions… » La Guemara dans Roch Hachana enseigne que ces malédictions écrites dans Be’houkotaï ainsi que celles écrites dans la paracha de Ki-Tavo, doivent être lues avant le début de la nouvelle année, et explique : afin de finir l’année avec son lots de difficultés, et de tourner la page et de commencer une nouvelle année pleine de réussites et de bénédictions. La Guemara demande : »Par rapport aux malédictions écrites dans la paracha Ki Tavo, c’est compréhensible, car c’est une section qu’on a l’habitude de lire avant Roch Hachana. Mais pourquoi lire les malédictions de Be’houkotaï alors que cette section de la Tora ne précède aucun nouvel an ? La réponse est que la fête de Chavou’oth, qui suit la lecture de Be’houkotaï marque un temps de jugement sur les fruits des arbres. C’est-à-dire que la quantité de la production et la qualité des fruits dépendra du jugement lors de Chavou’oth. Les choses sont intéressantes en soi pour mes lecteurs qui ont foi dans les Sages du Talmud : béni soit D’ !-. Cependant la Tora écrit aussi que l’homme ressemble à l’arbre des champs.

Le Or Guédaliou, rav Sherrer zatsal enseigne qu’il existe une différence de taille entre le produit de la terre et des arbres. Pour jouir d’une récolte de blé il faut tous les ans labourer, ensemencer et récolter. Si, à D’ ne plaise, l’agriculteur manque une saison, la récolte sera défectueuse. Tandis que pour les arbres c’est différent, leurs racines sont solidement ancrées dans le sol, même en hiver le tronc reste vivant, il suffira d’attendre les beaux-jours pour voir de nouveaux fruits poindre. Puisque la Tora dit que l’homme ressemble à l’arbre, il faut donc admettre que l’homme produit des fruits. Son travail sera de les faire sortir au grand jour, car ses fruits sont enfouis dans son potentiel : à l’image de l’arbre. La question que je poserais à mes lecteurs est de savoir : de quels fruits s’agit-il ? Est-ce peut-être la belle maison qui surplombe la mer bleu azur des hauteurs de Cannes ou le cabriolet dernier cri ? La Tora enseigne que les fruits dont on parle en dehors des enfants, sont la Tora qu’il étudie et ses Mitsvoth, les bonnes actions. Ces fruits lui resteront même  après cent-vingt ans. Nécessairement, la fête de Chavou’oth sera le jour du jugement sur  les acquisitions spirituelles de l’homme : de quelle manière il étudiera l’année à venir et aussi la qualité de ses Mitsvoth.

En écrivant ces lignes je me souviens d’une anecdote que mon jeune fils Eliahou (Néro Yaïr) m’a rapportée. Il s’agissait d’un homme riche, habitant la Terre sainte qui avait deux enfants. Notre nanti a la chance que sa progéniture fasse Techouva, peut-être en lisant mon feuillet… qui sait ? Or, le père ne le voyait pas du tout du même œil et, très mécontent, il a déclaré à ses enfants qu’il allait les déshériter le jour de son grand départ. Comme nous le savons, nous ne sommes pas éternels, et en final ce père rendra l’âme à son Créateur. Or il avait laissé un testament explicite auprès de ses avocats indiquant qu’il souhaitait se faire enterrer avec toute sa richesse, et tous ses millions afin de ne rien laisser à ses enfants. Très choqués,ils se rendirent chez un grand rav pour lui demander conseil. Le Rav Eliachiv zatsal leur dit, c’est très simple: Que l’avocat écrive sur un chèque la somme estimée de sa fortune et qu’il le glisse dans le tombeau de notre homme, ainsi s’accomplit la volonté du défunt de partir avec ses millions, et l’argent resté sur terre, et pas en-dessous, et sera partagé équitablement et justement entre les héritiers. Fin de l’anecdote. Pour nous apprendre qu’il existe encore des gens, qui certainement ne lisent pas « Autour de la très belle table du Chabbath » qui considèrent que la villa, la voiture et les bijoux sont les véritables fruits d’un homme, alors pourquoi les partager ? Qu’en pensez-vous mes chers lecteurs ? Fin de la digression.

La paracha nous donne une clef de la bénédiction : »Si vous allez d’après les décrets, alors la pluie tombera en son temps, etc… ». Les Sages de mémoire bénie demandent de quels décrets s’agit-il ? Et de répondre qu’il s’agit de l’effort dans l’étude de la Tora. Le Or Ha’haim enseigne dans une de ses nombreuses explications qu’il s’agit de répéter le passage de la Tora alors qu’on l’a déjà appris. Donc la Tora ne ressemble à aucune autre science, puisqu’il s’agit d’un incessant approfondissement des textes saints. Car comme vous le savez, le chercheur en mathématiques du CNRS ne va pas passer un semestre à réapprendre son manuel de la cinquième année… Car le regard de l’homme moderne c’est d’aller toujours plus loin… Or pour la Tora, le contraire sera vrai ! Puisque notre approche n’est pas d’innover, mais de mieux connaître la volonté de D’ qui S’est exprimée au Mont Sinaï. Donc l’Avrekh qui se penche sur ces textes approfondira l’enseignement du Talmud qu’il a peut-être appris il y a quelques années en arrières… Comme disent les Sages, la Tora ressemble au lait maternel du nourrisson, plus il tétera sa mère plus il découvrira des saveurs nouvelles.

De plus, les versets écrits noir sur blanc enseignent que c’est l’étude de la Tora qui fait descendre la נénédiction sur terre. Donc si cette année il y a de belles productions de fruits made in Israël, c’est qu’il existe des Colellim et Yקchivoth qui étudient avec assiduité les saints textes, matin, après midi et soir. Comme l’étude de la Tora revèle la présence divine sur terre, nécessairement la bénédiction s’épanchera sur terre.

Et l’inverse est aussi vrai. Puisqu’il est marqué : « Et si vous ne n’écoutez pas Mes commandements, et que vous soyez dégoutés de Mes décrets, alors Je ferais tomber de terribles décrets ». Et les Sages enseignent que cette vertigineuse dégringolade provient d’un manque d’effort dans la Tora ! Comme il est dit : « Un manquement dans l’étude amènera une baisse dans la pratique des Mitvsoth, puis on en viendra à freiner le public dans sa pratique », voir les débats houleux qui se déroulent à la Knesset.

Donc si on souhaite que la bénédiction inonde la communauté et nos foyers il faudra bien veiller à aider et soutenir les Collelim, cette population qui met de côté les ambitions de réussite matérielle pour se consacrer à l’étude de la Tora dans sa plus grande pureté…

Prière de ne pas déranger !

Une fois le rav Ya’akov (Yankélé) Galinsky zatsal encore jeune est arrivé dans une ville au fin fond de la Russie soviétique, il y a près de 70 ans… Là-bas, dans une des synagogues de l’endroit il prêta attention à un vieux Juif qui était assis au fond et étudiait une Guemara avec beaucoup d’engouement. Son assiduité était remarquable, les jours passaient et on pouvait le voir toujours assis en train d’approfondir son Talmud avec le même enthousiasme ! Le jeune rav Galinsky prit son courage à deux mains et se dirigea vers cet ancien pour connaître son secret. Yankélé s’adresse alors au vieillard et lui demande comment réussit-il à garder cette si grande assiduité malgré son âge avancé?

Au début le vieillard voulait détourner la conversation mais finalement avec l’insistance du jeune, il accepte de dévoiler son secret : « Il y a bien longtemps, j’étais Ba’hour dans la Yechiva renommée de Volozin. A l’époque, je passais la plupart de mon temps à discuter de choses et d’autres avec mes camarades. La conversation était futile. Au lieu d’être au Beth Hamidrach je me trouvais dehors avec mes amis … le Yétser hara’/mauvais penchant était alors très fort ! Une fois le Roch Yéchiva, le Beth Halévy – rav Yossef Dov Soloviétchik zatsal est venu à ma rencontre. Il s’est approché de moi et au lieu de crier sur moi, m’a pris les mains et a commencé à me parler. Ces yeux étaient étincelants et sa parole était pleine de chaleur ! Il me dit alors dans ces termes : « Les Sages, de mémoire bénie, disent que TOUT élève qui étudie la Tora et la révise, à ce moment Hakadoch Baroukh Hou S’assoit en face de lui et APPREND avec l’élève les paroles de Tora (Yalkout Chim’oni Eicha 1034) ! » A ce moment, le Roch Yechiva éleva la voix et me dit : « Que tu ne veilles pas étudier, soit, c’est ton problème ! Mais vis à vis de Hachem, de quel droit tu te permets de Le déranger dans SON étude de Tora ? » continue le vieillard, « ces paroles sorties droit du cœur du Roch Yechiva sont entrées directement dans mon cœur et elles se sont gravées d’une manière INDELEBILE ! Après cette conversation, j’ai fait un virage à 180°! J’ai mis toutes mes forces dans l’étude de la Guemara et pendant 3 mois (!) je ne suis pas sorti du Beth Hamidrach… J’ai appris la Tora dans des conditions extrêmes, de froid et de faim… J’ai eu des difficultés insurmontables de m’assoir et d’ouvrir ma Guemara, mais, avec l’aide de D’, et au bout de 3 mois j’ai commencé à ressentir une grande DOUCEUR dans mon étude ! Et depuis, cette douceur ne m’a pas quittée tous les jours de ma vie jusqu’à ce jour ! » Fin de l’histoire véridique.

On voit de là, l’expression des Sages qui disent : « Tous les DEBUTS sont difficiles…’ La difficulté est là, mais c’est le début ! Il faut s’efforcer de passer le cap, et avec l’aide du Tout Puissant, on arrivera au grand plaisir que procure l’étude de la page de Gumara ».

 Chabbat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut !

David Gold Sofer écriture ashkénaze et écriture sépharade

Prendre contact au  00 972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com

Nous souhaitons, à Rachel bath Sarah (famille Guez)  Bra’ha, santé et réussite complète dans tout ce qu’elle entreprend.

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