Le noir, noir et l’espoir…

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AUTOUR DE LA TABLE DU CHABBATH, n°289 Dévarim – Ticha Beav

Ces paroles de Tora seront étudiées pour la guérison complète/Refoua cheléma de Haïm Éric Victor Ben Luna parmi tous les malades du Clall Israël

Cette semaine, comme une bonne partie de mes lecteurs est en vacances, et qu’ils ont le temps de réfléchir, je propose une petite réflexion sur le sens des difficultés de la vie, propre à la période de deuil du 9 Av.

Le Michna Beroura (siman 549.1) rapporte cinq événements majeurs qui se sont déroulés le jour du 9 Av. Il s’agit de la faute des explorateurs dans le désert qui a entrainé la mort de toute la génération, la destruction des deux Temples de Jérusalem ainsi que celle de la ville de Bétar, dont toute sa population fut passée par le fil de l’épée et enfin l’empereur Titus qui a labouré la montagne Sainte de Jérusalem.

Ces événements majeurs dans l’histoire juive nous invitent à une réflexion générale. En effet, Hachem est la racine de tout bien sur terre. De plus, les écrits saints enseignent que le bien promulgué par l’homme est à l’image de celui de D’. Donc s’il en est ainsi, pourquoi existe-t-il tant de souffrances dans ce monde, M. le rabbin ? La réponse la plus efficiente est de savoir que c’est l’homme qui est le seul responsable de tout le mal sur terre ! Comme le verset dans les Lamentations l’indique : « De Hachem ne sort pas le mal ». D’ nous donne le meilleur mais c’est l’homme qui met son mauvais grain dans les rouages de la magnifique machine, car l’homme a été créé avec un bon et mauvais penchant. Or, le mauvais penchant l’encourage à penser au mal et de faire toutes sortes de mauvaises actions. Seulement mes lecteurs le savent déjà bien : D’ agit dans l’histoire des hommes et des nations. Donc puisque l’homme est en quelque sorte « conduit/aiguillé » d’en haut, alors pourquoi Hachem laisse le mal se faire ? La réponse est afin de donner du mérite aux justes (qui se gardent de fauter), que les mécréants seront punis sévèrement pour avoir délibérément choisi la voie de la facilité. Comme la Michna dans Pirké Avoth (Maximes des Pères) l’enseigne : « Pourquoi Hachem a créé ce monde avec dix Paroles et pas grâce à une seule ? Afin de donner un grand mérite aux Tsadikim qui font tenir ce monde, très sophistiqué, puisqu’il a été créé avec plusieurs paroles. Tandis que les mécréants qui détruisent ce monde (qui a été créé avec 10 Paroles) sont punis ». Donc le mal, c’est une possibilité qui est donné aux hommes d’agir. Si la personne est Tsadik, droite, elle s’écartera du mal, et par là recevra un grand salaire dans le monde à venir, le paradis, tandis que si c’est le contraire, sa punition l’attendra dans ce monde ci ou/et dans celui à venir (les enfers). Les choses semblent un petit peu rigoureuses pour un esprit ouvert et pour tous ceux qui sont déjà au Paradis sur terre par exemple sur les hauteurs de Nice en cette période estivale, mais c’est une vérité en trompe l’œil…

D’après cette perspective, les destructions des Temples de Jérusalem et l’exil est bien dû aux hommes. Pire encore, puisque le Temple représentait la demeure de D’ sur terre, il n’a été détruit qu’après avoir perdu sa signification. En effet, le saint Zohar enseigne que Titus a broyé le Temple parce que ses pierres avaient été brisées précédemment. C’est du fait des fautes de la génération, la haine gratuite que le Temple avait déjà été détruit (dans le Ciel) et avait perdu sa raison d’être sur terre. Les Sages enseignent que le Sanctuaire d’en bas à son « double » en haut. Donc c’est avec la plus grande des facilités que les mécréants romains ont pu détruire le Temple fait de pierre et de bois. On apprend donc, que les grands malheurs du peuple juif ont des antécédents qui sont du domaine spirituel. Et inversement, lorsque le peuple se comporte avec droiture -vis-à-vis des hommes et du Ciel alors la protection Divine est accordée aux hommes.

Le rav Feldman zatsal rapporte deux Midrachim qui vont dans le même sens (Kohelet 10.14). « Rabbi Aba fils de Cahana dit : « Toujours, un serpent ne mordra que si au préalable on lui a soufflé la chose du Ciel. Le lion déchiquètera sa proie (un homme) que si on l’a éveillé à cela (d’en haut). Et pareillement, il n’existe de guerres entre les nations que si c’est insufflé d’en haut». » De là, on voit que les évènements de ce monde ainsi que nos vies ont un antécédent spirituel. L’homme est libre dans ses choix et les événements de sa vie sont en adéquations avec ses choix.

Une Guemara nous éclaire encore. Une fois rabbi Yehochoua’ ben ‘Hanina s’est rendu à Rome. Là-bas, il a entendu qu’un jeune garçon de la communauté était emprisonné. Il se rendit en face de l’édifice et cria : « Qui est Celui qui a mis en pièce Ya’akov, qui a mis en proie Israël auprès des nations ? » Il entendit un jeune lui répondre de l’une des fenêtres de la prison (la suite du verset) : « C’est D’, du fait que la communauté n’a pas été dans Ses chemins et n’a pas suivi Sa Tora ». Le rav dit : »Je suis certain que ce garçon deviendra un grand d’Israël« . Le rabbi paya une forte rançon pour faire sortir ce jeune et plus tard, deviendra effectivement rabbi Yichmael ben Elicha.

Le rav Feldman demande d’où provenait la certitude de ce maitre, car la réponse du jeune est connue (de faire dépendre sa situation de ses fautes) ; de plus c’est un verset des prophètes et à l’époque, la plupart des gens connaissait les versets de la Tora ! La réponse est que ce jeune savait au jour de son malheur que sa difficulté provenait de D’ et de ses fautes. Au moment où tout est noir, il faut une grande dose de foi pour faire dépendre ses difficultés de son niveau spirituel. Cela me rappelle une anecdote véritable au sujet de l’Admour de Klozenbourg. Lorsqu’il était à Auschwitz, durant la Deuxième Guerre mondiale, les allemands ont obligé un groupe d’esclaves juifs à transporter au pas de course des sacs de ciment de 50 kilos (!) depuis l’usine jusqu’au campement… La tâche était inhumaine pour des gens qui n’avaient rien mangé depuis des mois… Mais dans le groupe il y avait une personne, le rav qui tout le long de ces incessants aller-retours, en courant, disait à haute voix un verset de la Tora (Paracha Ki Tavo) « Parce que Je n’ai pas servi mon D’ avec bon cœur alors que j’avais toutes les possibilités ». Le rav reconnaissait, dans l’enfer d’Auschwitz, que la dureté des traitements étaient dû aux manquements vis-à-vis d’Hachem et de la Tora. Donc si le rav a pu porter 50 kilos au pas de course, alors certainement que chacun d’entre nous, avec ses petites ou grandes difficultés, pourra les surmonter /fin de l’aparté). Donc c’est juste qu’il existe de grandes destructions dans l’histoire et parfois dans la vie, seulement il faut savoir qu’elles ont des antécédents spirituels. C’est déjà en cela une grande consolation. Plus encore, cela nous donne des forces pour surmonter la difficulté et accéder ainsi à notre délivrance.

Le noir, noir et l’espoir…

Cette histoire véridique, je la tire d’un bestseller qui je l’espère sortira en France. Et je tiens à vous la faire partager pour la semaine du 9 Av.

Notre histoire se déroule dans un des camps de concentration qu’a connu l’Europe « soit disant » éclairée… Là-bas, une partie des esclaves juifs devaient travailler d’arrache-pied dans une quelconque usine d’armement de la Wehrmacht. Le travail était harassant, mais il valait mieux cela que de finir en cendre dans les fours crématoires ! Dans un des groupes de travail se trouvait un Juif de belle allure qui était dans un passé récent rav d’une communauté orthodoxe ‘hassidique de Satmar. Or, en dehors de l’extrême cruauté qui régnait dans le camp, les nazis, avaient mis un système de surveillance qui était réalisé pour notre grande honte, par des Juifs : on les appelait les Kapos. C’était dans la plupart des cas des hommes qui avaient complètement renié la Tora et les Mitsvoth avant-guerre ou encore d’anciens malfrats. Or, ils étaient connus pour leur grande cruauté vis-à-vis de leurs frères. Notre sujet n’est pas de juger ces hommes car, comme le disait l’Admour de Tsanz zatsal, celui qui n’a pas vécu dans sa chair ces moments extrêmes de cruauté, n’a AUCUNE possibilité de comprendre comment l’homme fonctionne dans ces moments terrifiants.

En tout cas, notre Juif du baraquement était connu comme ancien rav, et le kapo responsable du groupe prenait un malin plaisir à faire souffrir notre homme à longueur de journée ! Depuis le matin jusqu’à la nuit tombée, le kapo lui donnait des coups, l’insultait et le vilipendait ! Les rescapés le disent : la vie des Juifs tenait d’un miracle permanent. Si des hommes/femmes ont pu tenir des semaines et des mois, et pour certain des années c’est bien la preuve qu’il existait une Providence divine même à Auschwitz. Un jour, après avoir été roué de coup plus que d’habitude, notre pauvre Juif revent exténué sur sa couche dans son baraquement. Dans ce moment de grande détresse, notre homme commença à fredonner les yeux fermés un nigoun/air d’un des chants de l’ancienne époque, pour se donner un peu d’espoir. A cette période il faisait partie des ‘Hassidim qui allaient écouter l’Admour Yoël de Satmar lors des Tish, table du vendredi soir où le rav et ses disciples se réunissent. Donc notre homme fredonnait ces airs qui lui redonnaient un peu de réconfort pour traverser l’enfer ambiant. Et d’un seul coup, il ressent la présence de quelqu’un tout proche de sa couche.

Il ouvre les yeux, et voit le visage de son tortionnaire ! Il eut très peur car il était persuadé de recevoir des coups sur sa couche, il referma les yeux et attendit de recevoir sa raclée. Quelques secondes passent, et toujours pas, il ne reçoit rien ! Il ouvre une nouvelle fois ses yeux, et remarque l’expression du visage de son tortionnaire qui a changé. Il voit dans ses yeux, un soupçon de miséricorde qu’il n’a jamais connu jusqu’à présent. De plus, il s’aperçoit que l’homme tremble de tout son corps. Le kapo lui demanda alors avec beaucoup de douceur d’où il connaissait cet air. Notre ‘Hassid lui répond qu’il l’a entendu de son rav, le rav Yoël de Satmar, qui l’a lui-même entendu de son beau-père. Le kapo explosa en pleurs terribles!! Entre les sanglots, le kapo dit à notre rav que dans sa jeunesse, avant d’avoir tout abandonné, il était un jeune garçon qui venait écouter les chants du Tsadik de Plantach. C’est ce même nigoun (air) qu’il entend aujourd’hui dans ces heures terribles qui font remonter tous ses souvenirs d’enfance d’un seul coup ! Cette époque bénie où il était encore un jeune enfant PUR, auprès de ses parents et du Tsadik. Ce décalage effrayant entre le passé qu’il a vécu et la cruauté infinie dont il fait preuve envers ses frères le fait pleurer amèrement ! Après de longues minutes de sanglots, le kapo finalement quitta le baraquement sans faire aucun mal !

Et depuis ce moment, le kapo changea du tout au TOUT ! Jusqu’alors c’était un monstre de cruauté et à présent il se comporta comme un simple surveillant des travaux! Plus aucune réprimande, insulte, coups, etc… Il arrivait en retard à son travail de surveillance, faisait juste acte de présence. D’autre part, il devint un homme renfermé sur lui-même et aussi silencieux. Tous les prisonniers du camp ne revienait pas du changement incroyable qui s’était opéré dans cet homme ! Ce kapo plein de cruauté avait changé entièrement ! Après quelques semaines, lors d’une journée de travail, ce surveillant tomba à terre certainement avec des pensés de repentir et il mourut ! Fin de cette véritable histoire.

Nous tirons de cette histoire qu’un Juif, même lorsqu’il est tombé le plus bas possible, garde une petite lumière intérieure! Il n’y a pas de désespoir!! EIN YIOUCH BA’OLAM!!

Coin Halakha: Ticha Béav tombe ce dimanche. Donc à partir de la sortie du Shabbat commencera les lois propres à ce jour. On devra faire attention de finir le troisième repas du Shabbat AVANT le coucher du soleil (en Erets vers 19h45). On ne fera pas la Havdala (si ce n’est sur le feu) le samedi soir, uniquement le dimanche soir à la sortie du jeûne (sans la bénédiction sur le feu et des senteurs). La nuit du samedi soir comme durant la journée du dimanche, il sera interdit de manger, boire, se laver (même une partie du corps), l’intimité, l’étude de la Tora, le port de chaussures en cuir et même dire le «Chalom» à son ami. Même les femmes enceintes ou qui allaitent doivent en général jeûner, mais les malades qui sont alités ou auxquels les médecins disent de manger sont dispensés du jeûne. Ticha Béav n’est pas un jour chômé comme le Yom Tov, cependant pour ne pas perdre l’essence de la journée il sera défendu de travailler. Après le milieu de la journée du dimanche on sera plus flexible pour le travail cependant il est écrit qu’il n’y a pas de bénédiction dans le travail fait le 9 Av.

Ce dimanche on n’aura donc pas le droit d’étudier la Tora. On pourra, seulement, apprendre des passages du Talmud et Midrach concernant la destruction du Temple, les Lamentations, Job, Elou Mégalé’him dans Mo’ed Katan. On étudiera ces passages d’une manière superficielle.

On n’a pas le droit de se laver ni à l’eau chaude ni à l’eau froide. Dans le cas où on s’est sali, par exemple avec de la boue, on pourra retirer la saleté avec de l’eau. Au lever du lit, on se rincera les mains, ablutions, qu’au niveau des doigts, et pas la paume de la main.

On n’a pas le droit de porter des chaussures en cuir, même si elles ne sont que recouvertes de cuir. Les autres matières sont permises, plastiques, tissus etc…

On n’adressera pas le Chalom/Bonjour à son ami toute la journée. Dans le cas où on nous adresse, par erreur le Chalom, on pourra répondre d’une manière non-enjouée.

Le 9 Av au matin on se rendra à la synagogue pour dire les Kinoth, lamentations.

Shabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut

David Gold

Soffer écriture ashkenaze -sépharade

Prendre contact au 00 972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com

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