Brève histoire des Antifas : partie II
- « Sur le long terme, la seule manière de parer à la menace fasciste est de saper les piliers qui sont au fondement de la société, à savoir la suprématie blanche, mais aussi le capacitisme (ableism), l’hétéronormativité, le patriarcat, le nationalisme, la transphobie, l’organisation en classes sociales et bien d’autres piliers encore » – Mark Bray, « Antifa : manuel de l’antifasciste » , 2017.
- « Ils viennent d’autres villes. Ce qui coûte de l’argent. Ils sont défrayés. Quelqu’un paie pour cela… Les Antifas instrumentalisent la communauté noire pour qu’elle devienne leur armée. Ils jouent les instigateurs, ils fomentent des conflits, ils incitent de jeunes hommes et femmes noirs à agir stupidement, puis ils disparaissent au coucher du soleil ». – Bernard Kerik, ancien commissaire du département de police de New York.
- La violence coordonnée soulève des questions sur le financement des Antifas. Selon Influence Watch, une ONG qui collecte des informations sur les organisations de défense, les fondations et les donateurs, The Alliance for Global Justice (AFGJ ; Alliance pour une justice mondiale) est la plateforme organisatrice et le sponsor de nombreuses initiatives radicales de gauche… Les fondations Open Society, Tides, Arca, Surdna, Public Welfare et le Brightwater Fund ont tous contribué à l’AFGJ, indique Influence Watch.
- L’un des groupes financés par l’AFGJ s’appelle Refuse le fascisme … un pseudopode du Parti communiste radical (RCP) … Le principal slogan du groupe est le suivant : « Ce système ne peut pas être réformé, il doit être renversé ! »
Note de l’éditeur : Le texte ci-dessous est la Partie II d’un ensemble sur l’histoire d’un mouvement mondial, les Antifas. La Partie I a décrit les origines idéologiques du mouvement Antifa. La partie II examine l’histoire, la tactique et les objectifs du mouvement aux États-Unis.
Aux États-Unis, les Antifas fonctionnent en réseau, sont très bien financés et leur programme idéologique est sans bavures : user d’une violence extrême pour renverser le système politique américain et instaurer le communisme. Photo : une manifestation d’Antifas le 16 novembre 2019 à New York. (Photo de Stephanie Keith / Getty Images) |
Le président américain Donald Trump a récemment annoncé que le gouvernement américain avait la volonté d’inscrire les Antifas – un mouvement militant « antifasciste » – sur la liste des organisations terroristes en raison de la violence qui a marqué chacune de leurs manifestations de soutien à George Floyd.
Le Code des règlements fédéraux (28 CFR, article 0.85) définit le terrorisme comme « l’usage illégal de la force et de la violence contre des personnes ou des biens pour intimider ou soumettre le gouvernement, la population civile ou tout groupe de population à ses objectifs politiques ou sociaux. »
Les médias américains qui sympathisent avec les Antifas ont immédiatement pris leur défense. Ils ont expliqué qu’inscrire les Antifas sur la liste des organisation terroriste n’avait guère de sens car leurs rassemblements sont composés de protestataires, sans programme précis, ni structure centralisée.
Comme nous allons le démontrer, les Antifas sont très articulés en réseau et leur réseau est très bien financé sur la base d’un programme idéologique clair : user de la plus grande violence pour renverser le système politique américain afin de remplacer le capitalisme par le communisme. Aux États-Unis, l’objectif immédiat des Antifas est de destituer le président Trump.
Le Gatestone Institute a identifié des groupes Antifas dans les 50 États américains, à l’exception peut-être de la Virginie-Occidentale. Certains États, dont la Californie, le Texas et Washington, semblent avoir des dizaines de sous-organisations régionales Antifa.
Il n’est pas simple d’évaluer la taille du mouvement Antifa aux États-Unis. Ceux qui se sont baptisés les « Anti-Fascistes de Reddit », soit la « première communauté antifasciste » sur le réseau social Reddit, comptent environ 60 000 membres. Le plus ancien groupe Antifa d’Amérique, « Rose City Antifa » de Portland (Oregon), compte plus de 30 000 abonnés Twitter et 20 000 abonnés Facebook, qui ne sont pas tous nécessairement des militants. « It’s Going Down » (« Ça tombe »), une plateforme médiatique pour anarchistes, antifascistes et anticapitalistes autonomes, compte 85 000 abonnés Twitter et 30 000 abonnés Facebook.
L’Allemagne dont la population atteint le quart de celle des États-Unis, abrite 33 000 extrémistes de gauche, dont 9 000 seraient extrêmement dangereux, indique le BfV, l’agence de renseignement intérieure allemande (Bundesamt für Verfassungsschutz). Ces violents agitateurs de gauche sont généralement des hommes âgés de 21 à 24 ans ; ils sont généralement au chômage, et, à en croire le BfV, ils vivent à 92% avec leurs parents. Des preuves empiriques suggèrent que les Antifas américains ont un profil socio-économique similaire.
En Amérique, les groupes Antifas comme « Torch Antifa Network », « Refuse Fascism » et « World Can’t Wait » sont financés – souvent généreusement, comme on le montrera plus loin – par des donateurs individuels mais aussi de grandes organisations philanthropiques, dont l’Open Society fondée par George Soros.
Pour communiquer et coordonner leurs actions locales et nationales en dehors de toute surveillance policière, ces groupes Antifas utilisent des réseaux sociaux cryptés comme Signal et Telegram Messenger. Ce n’est pas un hasard si le ministère américain de la Justice enquête actuellement sur des individus connus pour être des Antifas afin de démasquer la structure organisationnelle.
Historique des Antifas américains
L’idéologie, les tactiques et les objectifs des Antifas américains, sont presque entièrement calqués sur l’idéologie, les tactiques et les objectifs des Antifas européens. En Europe, ces groupes dits antifascistes ont été actifs presque sans interruption, sous une forme ou une autre, depuis un siècle.
Comme en Europe, le but et les objectifs des Antifas américains se résument à une guerre idéologique globale et quasi centenaire contre les « idéaux fascistes » du capitalisme et du christianisme qu’il s’agit de remplacer par une « alternative socialiste révolutionnaire ».
Le premier groupe dit antifasciste des États-Unis a été a été créée en 1933 par le Parti communiste américains sous le nom de Ligue américaine contre la guerre et le fascisme. Cette Ligue prétendait s’opposer au fascisme en Europe, mais tous ses efforts visaient à renverser le gouvernement américain.
Témoignant devant le Congrès américain en 1953, le chef du Parti communistes des Etats Unis, Manning Johnson, a révélé que dans les années 1930, lui-même et ses camarades avaient été chargés par l’Internationale communiste de créer la Ligue américaine contre la guerre et le fascisme :
« comme une couverture pour attaquer notre gouvernement, notre système social, nos dirigeants … pour attaquer nos forces de l’ordre et pour susciter une haine de masse contre eux … pour défendre les communistes, les ennemis jurés de notre grand héritage … pour préparer au plan idéologique et au plan organisationnel des millions de personnes au renversement du gouvernement des États-Unis. »
Les Black Panthers, une organisation politique révolutionnaire créée en octobre 1966 par des étudiants marxistes d’Oakland, en Californie, ont été un précurseur des Antifas d’aujourd’hui. Les Black Panthers préconisaient la violence, avaient recours à des tactiques de guérilla et leur but était de renverser le gouvernement américain.
L’historienne Robyn C. Spencer a noté que les dirigeants des Black Panthers ont été profondément influencés par le rapport que Georgi Dimitroff a présenté au septième Congrès mondial de l’Internationale communiste en juillet et août 1935 sur la constitution d’un «Front uni de la classe ouvrière contre le fascisme » :
« En 1969, les Panthers ont élaboré une critique de l’économie politique américaine sur fond de lutte contre le fascisme. Ils ont défini le fascisme comme « le pouvoir du capital financier » qui « se manifeste non seulement sous la forme de banques, de trusts et de monopoles mais aussi sous la forme de propriété humaine du CAPITAL FINANCIER : l’homme d’affaires avide, le politicien démagogue et le flic porc raciste ».
En juillet 1969, les Black Panthers ont organisé une conférence « antifasciste » intitulée « Front uni contre le fascisme ». Pas moins de cinq mille personnes y ont assisté :
« Les Panthers espéraient créer une « force nationale » dotée d’une idéologie révolutionnaire commune et adhérant à un programme politique qui répondrait aux désirs et aux besoins fondamentaux de tous les peuples de l’Amérique fasciste, capitaliste et raciste ».
Le dernier jour de la conférence, les Black Panthers ont détaillé un plan pour décentraliser les forces de police à l’échelle nationale. L’historienne Robyn Spencer a écrit :
« Ils ont proposé de modifier les chartes des villes pour que les services de police soient autonomes et constitués sur une base communautaire dans chaque ville. Ces services de police seraient placés sous le contrôle de conseils de locaux composés de 15 membres élus au sein de la communauté. Ils ont lancé les Comités nationaux de lutte contre le fascisme (NCCF), un réseau national multiracial pour organiser le contrôle communautaire de la police. »
En 1970, des militants Black Panthers ont créé un groupe terroriste appelé Black Liberation Army (Armée de libération noire ; BLA), dont l’objectif déclaré était « d’affaiblir l’État capitaliste ennemi ».
La façon dont Assata Shakur, membre du BLA, a décrit la structure organisationnelle du groupe révèle de profondes similarités avec celle des Antifas aujourd’hui :
« L’Armée de libération noire n’était pas un groupe centralisé et organisé avec une direction et une chaîne unique de commandement. Diverses organisations et collectifs répartis dans des villes différentes, pouvaient agir ensemble. Dans certaines grandes villes, plusieurs groupes différents pouvaient mener des actions autonomes sans concertation avec les autres. »
Parmi les autres ancrages idéologiques du mouvement Antifa aux États-Unis, figure un groupe terroriste de gauche connu sous le nom de Weather Underground Organization, l’équivalent américain de la Fraction armée rouge allemande. Le Weather Underground, responsable de plusieurs attentats à la bombe et de diverses émeutes dans les années 1970, s’était donné pour but « de détruire l’impérialisme américain pour aider à l’avènement d’un monde communiste sans classes. »
Terry Turchie, ancien directeur de la lutte antiterrorisme du FBI, a pointé les similitudes entre Black Lives Matter aujourd’hui et les mouvements Black Panther et Weather Underground des années 1960 et 1970 :
« Le Black Panther Party doit à Huey Newton, l’un de ses fondateurs, d’avoir été une organisation marxiste maoïste léniniste. Newton disait que le BPP n’aspirait à rien moins que la transformation totale du gouvernement américain.
« Il a expliqué ensuite qu’ils devaient prendre le pouls des communautés noires et exacerber les tension chaque fois que cela était possible. Repérer les poudrière et mettre le feu au pays.
« Aujourd’hui, la troisième révolution est en marche et ils pensent qu’ils peuvent y arriver. La seule chose qui a changé, ce sont les noms des groupes. »
Les Antifas américains
Les racines du mouvement Antifa aux États-Unis remontent aux années 1980, avec la création d’Action Anti-Raciste, un réseau d’anarchistes punk rock résolus à rosser les skinheads néo-nazis chaque fois que cela était possible.
Mark Bray, auteur de « The Antifa Handbook » (Le Manuel Antifa), a expliqué :
« Un peu partout, le mouvement antifa nord-américain s’est développé sur la scène punk pour l’épurer des skinheads néonazis. Les fondateurs du premier réseau Action Anti-Raciste en Amérique du Nord ont été des skinheads antiracistes. Dans les années 1980, en Amérique du Nord et certaines parties de l’Europe, la lutte fasciste/antifasciste a été essentiellement une lutte pour le contrôle du mouvement punk.
« La gauche radicale et le mouvement punk se confondent en partie, et le stéréotype qui place dans le même sac de sales anarchistes et les punks est certes un peu simpliste mais néanmoins fondé. »
Action Anti-Raciste s’est inspiré d’Action Anti-Fasciste (AFA), un groupe antifasciste fondé en Grande-Bretagne à la fin des années 1970. Comme son homologue britannique, le groupe américain a pris l’habitude de régler par la violence ses différents politiques. Action Anti Raciste, rebaptisé Torch Network (le réseau de la flamme), regroupe actuellement neuf mouvements Antifas.
En novembre 1999, d’immenses groupes d’anarchistes masqués, précurseurs des Antifas d’aujourd’hui, ont ravagé le centre-ville de Seattle (Etat de Washington), ou avait lieu une conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce. Les manifestations anti-OMC de Seattle ont donné naissance au mouvement anti-mondialisation.
En avril 2001, environ 50 000 manifestants anticapitalistes ont convergé vers le Québec pour s’opposer au troisième Sommet des Amériques, une réunion des dirigeants nord et sud-américains intéressés à la mise en place d’une zone de libre-échange qui engloberait l’hémisphère occidental.
En février 2003, des centaines de milliers de personnes ont manifesté contre la guerre en Irak. Puis, au fur et à mesure de la guerre, une partie du mouvement dit progressiste s’est radicalisée et a donné naissance au mouvement Antifa actuel.
Le Rose City Antifa (RCA), fondé à Portland, Oregon, en 2007, a été le premier groupe américain à porter le nom d’ « Antifa ». Ces Antifas se sont inspirés d’Antifaschistische Aktion, un groupe fondé en mai 1932 par des dirigeants staliniens du Parti communiste d’Allemagne. Même leur logo, le drapeau noir de l’anarchisme mêlé au drapeau rouge du communisme, s’inspirait du logo des Antifas allemands.
Le mouvement Antifa a pris de l’ampleur en 2016, après que Bernie Sanders, sénateur du Vermont et socialiste autoproclamé, ait échoué à obtenir l’investiture pour l’élection présidentielle ; le Parti démocrate lui a en effet préféré Hillary Clinton. Les partisans de Sanders se sont alors juré de continuer sa « révolution politique » pour établir le socialisme en Amérique.
Donald Trump qui faisait campagne sur une réduction des flux migratoires illégaux a placé l’immigration au cœur du débat politique. En juin 2016, à San Jose, en Californie, des manifestants ont violemment agressé les partisans de Donald Trump qui se rendaient à un rassemblement politique. En janvier 2017, des centaines d’émeutiers Antifas ont tenté de perturber la cérémonie d’inauguration du président Trump à Washington, DC.
En février 2017, des Antifas ont repris les tactiques de Blacks Blocks – vêtements noirs, masques ou foulards dissimulant le visage – pour empêcher Milos Yiannopoulos, un activiste d’extrême droite, de prendre la parole à l’Université de Berkeley en Californie, berceau du mouvement en faveur de la liberté d’expression. Les radicaux antifas ont affirmé que Yiannopoulos prévoyait de « chasser » de Berkeley les étudiants sans papiers dans le but de les faire arrêter. Armés de cocktails Molotov, de pavés et d’une foule d’autres armes de fortune, les Antifas ont combattu la police et causé plus de 100 000 dollars (90 000 euros) de dégâts matériels.
En juin 2018, le représentant républicain Dan Donovan de New York a présenté le projet de loi HR 6054 – « Loi de 2018 pour Démasquer les Antifas » – qui instituait des peines allant jusqu’à 15 ans de prison pour quiconque porte un masque ou un déguisement et « blesse, opprime, menace ou intimide » toute personne qui exerce un droit ou privilège garanti par la Constitution américaine. Le projet de loi est aujourd’hui bloqué à la Chambre des Représentants.
En juillet 2019, l’Antifa Willem Van Spronsen a été tué par la police alors qu’il tentait de jeter une bombe incendiaire sur le centre de détention de l’immigration et des douanes à Tacoma, Washington.
Le même mois, les sénateurs Ted Cruz et Bill Cassidy ont présenté une projet de loi pour inscrire le mouvement Antifa sur la liste des « organisations terroristes nationales ». La résolution déclarait :
« Considérant que les Antifas croient que la liberté d’expression équivaut à la violence et se sentent en droit de menacer des idéologies politiques opposées aux leurs dans le but de les faire taire ; considérant que les Antifas incarnent l’opposé des idéaux démocratiques de réunion pacifique et de liberté d’expression pour tous ; considérant que des Antifas ont agressé physiquement des journalistes et d’autres personnes lors de manifestations et d’émeutes à Berkeley, en Californie ;
« Qu’il soit acté, aujourd’hui, que le Sénat … demande à ce que les groupes et organisations qui, à travers le pays, agissent sous la bannière Antifa soient désignés comme organisations terroristes nationales. »
« Les Antifas sont des terroristes, des intimidateurs violents masqués qui combattent le fascisme avec des techniques fascistes, protégés par le privilège libéral », a déclaré Cassidy. « Ces intimidateurs tracent leur chemin jusqu’à ce que quelqu’un dise non. Les élus doivent se dresser, plutôt que se coucher, pour lutter contre le terrorisme. »
Les Antifas exploitent la mort de George Floyd
Les radicaux antifas utilisent l’actualité brulante et montent en épingle des événements comme la mort de George Floyd au Minnesota pour atteindre leurs objectifs, dont l’un est la destitution du président Trump.
Bill Gertz, spécialiste des questions de police et de sécurité au Washington Times, a récemment révélé que les Antifas avaient planifié au niveau national, à partir de novembre 2019, date du début de la campagne électorale présidentielle, une série d’actions de type insurrectionnel. Rich Higgins, ancien membre de la direction du Conseil de sécurité nationale (National Security Council), a déclaré :
« Les actions des Antifas sont en rupture totale avec la longue tradition de débats politiques pacifiques aux États-Unis. Leur idéologie marxiste a non seulement pour but d’infléchir le résultat des élections à court terme mais de détruire les élections comme facteur déterminant de la légitimité politique.
« Les Antifas ont pour objectif la révolution et la guerre civile, objectifs qui ont pour corollaire de faire taire les anticommunistes aux Etats Unis. Traiter les partisans de Trump et les patriotes américains de nazis et de racistes est un comportement classique de ces communistes de gauche.
« Les Antifas fonctionnent comme un quartier général pour des émeutes en série lesquelles prennent pour cibles les magasins – le capitalisme ; les monuments – l’Histoire ; et les églises – D’. »
‘Joe Myers, ancien fonctionnaire de la Defense Intelligence Agency et expert en contre-insurrection, a ajouté :
« L’élection du président Trump et la revitalisation du sentiment national en Amérique représentent une menace pour les objectifs nihilistes des Antifas. En générant le chaos et le désespoir tout au long de la campagne de Trump, ils entendent assurer sa défaite en 2020. La violence organisée est utilisée à des fins politiques : la destruction de l’ordre constitutionnel. »
John Miller, haut responsable du terrorisme de New York et commissaire-adjoint au renseignement et à la lutte contre le terrorisme a expliqué pourquoi les manifestations après la mort de George Floyd à New York étaient devenues si violentes et destructrices :
« Avant le début des manifestations, les organisateurs de certains groupes anarchistes ont commencé à lever des fonds pour financer des libérations sous caution et à nommer des personnes qui seraient responsables de cette collecte de fonds ; les mêmes ont aussi recruté des médecins et des équipes médicales avec les équipements nécessaires en prévision de violentes combats avec la police.
« Ils se sont préparés à commettre des dégâts matériels et ont ordonné aux manifestants d’agir uniquement dans les quartiers riches ou contre les magasins des chaînes haut de gamme. »
« Ils ont également développé un réseau complexe d’éclaireurs à vélo agissant en amont des manifestants pour localiser la police et diriger des groupes de casseurs vers des endroits où ils pourraient vandaliser en toute impunité, incendier des véhicules de police et lancer des cocktails Molotov là où il n’y a pas de policiers.
« Nous pensons qu’un grand nombre de personnes en provenance d’autres Etats, sont venues ici avant la manifestation en vue de la préparer. Ils ont constitué un réseau d’éclaireurs, communiqué à l’aide de messageries cryptées, prévu des itinéraires de réapprovisionnement pour l’essence et les accélérateurs de feu, les pavés et les bouteilles, la levée de la caution, la mobilisation des médecins. Tous ces éléments pris ensemble sont un indicateur fort que les Antifas ont prévu de créer des troubles, causer des dommages matériels, agir avec violence, combattre la police bien en amont de la première manifestation et/ou de la première arrestation. »
Dans une interview accordée à The Epoch Times, Bernard B. Kerik, ancien chef du New York Police Department, a déclaré que les Antifas avaient « exploité à 100% » les protestations liées à la mort de George Floyd :
« [les violences] ont eu lieu dans 40 états différents et 60 villes ; hors les Antifas, il est impossible à quiconque de financer cela. C’est une tentative révolutionnaire radicale, de gauche et socialiste.
« Ils viennent d’autres villes. Cela coûte de l’argent. Ils ne l’ont pas fait sur leurs propres deniers. Quelqu’un paie pour cela.
« Les Antifas instrumentalisent la communauté noire ; ils veulent en faire leur armée. Ils incitent, ils créent des conflits, ils obligent de jeunes hommes et femmes noirs à sortir et à agir stupidement, et au coucher du soleil ils ont disparu. »
A propos des photos qui montraient des manifestants équipés d’outils de transmission et de réception de qualité militaire, Kerik a noté : « Ils doivent parler à un centre de commandement avec un répéteur. A qui s’adressent toutes ces radios ? »
A Bellevue, État de Washington, ou des pillages et des violences ont été commises, le chef de la police Steve Mylett a confirmé que les manifestants étaient organisés, venaient de l’extérieur de la ville et qu’ils étaient payés pour cela :
« Il y a des groupes qui paient ces pillards pour casser et qui se remboursent par le vol. C’est quelque chose de totalement nouveau et professionnel que nous n’avons jamais vu auparavant. Des policiers ont pourchassé ces groupes à différents endroits. Mais à chaque fois, ils ont refusé le contact et se sont dispersés. »
Le financement des Antifas
La violence coordonnée pose la question du financement des Antifas. Selon Influence Watch, une ONG qui recueille des données sur les organisations de défense, les fondations et les sponsors, The Alliance for Global Justice (Alliance pour une justice mondiale, AFGJ) est le parrain fiscal de nombreuses initiatives radicales de gauche.
L’AFGJ se définit comme « anticapitaliste » et opposée aux principes de la démocratie libérale. Cette plateforme est devenue le « mécène fiscal » de nombreux mouvements d’extrême gauche, américains et étrangers, y compris ceux qui se proposent d’éliminer l’État d’Israël.
L’AFGJ est basée à Tucson, en Arizona. Ses animateurs se sont illustrés dans la défense des régimes autoritaires socialistes et communistes, y compris Cuba, le Nicaragua et le Venezuela. Dans les années 2000, l’AFGJ a participé à des manifestations anti-mondialisation. Dans les années 2010, l’AFGJ a été le sponsor financier du mouvement Occupy Wall Street.
L’AFGJ est elle-même financée de manière très substantielle par des organisations qui affirment se situer au centre-gauche. Les fondations Open Society, Tides, Arca, Surdna, Public Welfare, Ben & Jerry et Brightwater Fund ont toutes contribué au financement de l’AFGJ, selon Influence Watch.
L’un des groupes financés par l’AFGJ porte le nom de Refuse Fascism. Cette organisation gauchiste entend agir au plan national pour destituer le président Donald Trump, et tous les responsables de son administration, au motif qu’ils incarnent un « régime fasciste ». Selon Influence Watch, le groupe a participé à de nombreuses manifestations des Antifas. Le groupe est une émanation du Parti communiste radical (RCP).
En juillet 2017, le RCP a affiché sa participation aux violentes émeutes de Hambourg, en Allemagne, contre le sommet du G20. Le RCP affirme que le capitalisme est synonyme de fascisme et que l’élection de Trump à la présidence conduira le gouvernement américain à « matraquer et éliminer des groupes entiers de personnes ».
En juin 2020, Refuse Fascism a profité de la mort de George Floyd pour collecter des fonds et organiser une « tournée de la révolution nationale » dans le but de renverser le gouvernement américain. Le slogan du groupe est clair : « Ce système ne peut pas être réformé, il doit être renversé ! »
L' »Utopie » Antifa
A Seattle, dans l’Etat de Washington, des Antifas radicaux, des militants de Black Lives Matter et des membres du John Brown Gun Club, un mouvement anticapitaliste, ont pris le contrôle du quartier d’East Precinct. Sur six pâtés de maisons, ils ont établi une « zone autonome » appelée Zone autonome de Capitol Hill, (Capitol Hill Autonomous Zone, « CHAZ »), qui a été récemment rebaptisée en « CHOP» (Capitol Hill Organized (or Occupied) Protest, ce qui signifie « la manifestation organisée (ou occupée) de Capitol Hill) ». A l’entrée de la zone, un panneau en carton posé sur une barricade proclame : « Vous quittez maintenant les États-Unis ». Le groupe a rendu public 30 exigences dont « l’abolition » des services de police et du système judiciaire de Seattle.
« Des viols, des vols et toutes sortes de violences ont eu lieu dans cette zone et nous ne sommes pas en mesure d’y avoir accès », a déclaré Carmen Best, chef de la police de Seattle. Plusieurs personnes ont été blessées ou tuées.
Christopher F. Rufo, rédacteur en chef adjoint du City Journal, a observé :
« La zone autonome de Capitol Hill a créé un dangereux précédent : des militants armés de gauche font la police dans les rues et ont établi une autorité politique alternative sur presque tout un quartier. Ils revendiquent et exercent un pouvoir policier sur les milliers d’habitants du quartier et sur des dizaines d’entreprises –en dehors de tout processus démocratique. En quelques jours, les milices paramilitaires des Antifas ont matérialisé une frontière, établi un rudiment de gouvernement fondé sur les principes de la représentation intersectionnelle et ont chassé les médias qui leur étaient hostiles.
« La zone autonome de Capitol Hill est une occupation et une prise d’otages : aucun des résidents du quartier n’a voté pour que les Antifas se conduisent en gouvernement représentatif. Et la classe politique progressiste de Seattle, plutôt que d’appliquer la loi, a capitulé devant la populace et fera probablement des concessions massives au cours des prochains mois. Cela va enhardir la coalition Antifa – et saper davantage l’État de droit dans les villes américaines. »
Les Antifas selon leurs propres mots
A long terme, les objectifs du mouvement Antifa américain sont identiques aux objectifs des mouvements Antifas d’Europe : remplacer le capitalisme par une utopie communiste. Mark Bray, l’un des apologistes les plus virulents d’Antifa aux États-Unis et auteur de « Antifa : The Anti-Fascist Handbook » (« Antifa : manuel de l’antifasciste »), a expliqué :
« Sur le long terme, la seule manière de parer à la menace fasciste est de saper les piliers qui sont au fondement de la société, non seulement la suprématie blanche, mais aussi le capacitisme (ableism), l’hétéronormativité, le patriarcat, le nationalisme, la transphobie, l’organisation en classes sociales et bien d’autres piliers encore. Cet objectif de long terme indique les tensions qui existent dans la définition de l’antifascisme, car à un certain moment, détruire le fascisme, c’est vraiment promouvoir une alternative socialiste révolutionnaire. »
Nikkita Oliver, ancien candidat à la mairie de Seattle, a ajouté :
« Nous devons rejoindre la lutte mondiale contre les États-Unis qui jouent un rôle moteur dans le capitalisme racialisé. Le capitalisme racialisé est construit sur le patriarcat, la suprématie blanche et le classisme. »
Patrisse Cullors, cofondatrice de Black Lives Matter, a confirmé qu’à court terme, l’objectif était de renverser le président Trump :
« Non seulement Trump ne doit plus être au pouvoir en novembre, mais il doit démissionner dès maintenant. Trump doit dégager. Il n’est pas apte à exercer les fonctions qu’il exerce. Par conséquent, nous allons le pousser dehors. Parallèlement, nous allons également continuer à pousser et exercer notre pression sur Joe Biden pour qu’il revoie sa politique de maintien de l’ordre et son rapport à la criminalisation. Cela va être important. Mais notre objectif est de faire sortir Trump. »
Rose City Antifa a tweeté :
« Nous antifascistes, savons que notre lutte n’est pas seulement contre le fascisme organisé, mais aussi contre l’État capitaliste et la police qui le protège. Un autre monde est possible ! »
Les antifascistes de Seattle ont ajouté :
« C’est la révolution, l’époque est à nous et nous ne nous excuserons pas de pratiquer la terreur. »
Un groupe appelé PNW Youth Liberation Front, l’organisation de jeunesse des Antifas, a tweeté :
« La seule façon d’accoucher d’un monde sans police, sans prisons, ni frontières, etc., est de détruire les systèmes oppressifs qui nous emprisonnent. Pour être libres nous devons continuer la lutte contre l’État, l’impérialisme, le capitalisme, la suprématie blanche, le patriarcat, etc.. »
Une brochure distribuée dans la « zone autonome » de Seattle déclarait :
« L’idée que la classe ouvrière peut contrôler sa propre vie, sans Etats, gouvernements ou frontières, porte aussi le nom d’anarchisme. Mais comment passer de l’actuelle société capitaliste à une future société anarchiste-communiste ? … Afin de détruire l’ordre actuel, il faudra une révolution, une période de grands bouleversements. »
Une affiche dans la « zone autonome » de Seattle déclarait :
« Oh, tu croyais que je voulais juste supprimer le budget de la police ? Tout ce système doit disparaître. »
L’un des dirigeants de la « zone autonome » de Seattle a déclaré :
« Je ne consacre pas chaque jour que je passe ici à protester pacifiquement. Je suis là pour créer du désordre jusqu’à ce que mes demandes soient satisfaites. Rien ne pourra être reconstruit tant que tout ne sera pas complètement détruit. Répondez à la demande du peuple ou préparez-vous à devoir faire face à tous les moyens nécessaires. A tous les moyens nécessaires. Ce n’est pas un slogan ni même un avertissement. J’informe juste de ce qui va suivre. »
Un groupe appelé le Mouvement révolutionnaire abolitionniste, qui compte près de 15 000 abonnés sur Twitter, a appelé à une insurrection :
« Salutations révolutionnaires de l’insurrection qui balaye les territoires occupés de ce qui porte le nom d’États-Unis d’Amérique.
« Alors que l’histoire de cette misérable nation se répète une fois de plus, il apparait plus que jamais évident que les Noirs ont été et continueront d’être la seule force révolutionnaire capable de jeter à bas le statu quo oppressif.
« Partout, les porcs [terme péjoratif pour la police] ont perdu leur volonté de se battre. Leurs yeux qui, hier encore, dégoulinaient de haine et de mépris, laissent maintenant percer un doute écrasant et la lâcheté. Pour une fois, leur comportement indique de la faiblesse et chaque pas qu’ils font à reculons est marqué par l’hésitation.
« Ensemble, si nous continuons à pousser, cette terre d’esclavage mobilier, de génocide indigène et d’agression impériale étrangère peut enfin être anéantie afin qu’elle demeure dans les mémoires comme l’un des chapitres les plus laids de l’histoire de l’humanité. »
Un radical Antifa du Maryland a tweeté :
« Ce n’est pas de la contestation. C’est de la rébellion. Quand la rébellion s’organise, cela donne la révolution. Nous en voyons les débuts et c’est glorieux. »
La plate-forme médiatique Antifa « Ça va tomber » a écrit :
« Le pillage est un moyen efficace de redistribution des richesses. »
Un antifa de Caroline du Nord parle de la liberté d’expression :
« L’idée que la liberté d’expression est la chose la plus importante que nous puissions protéger ne peut être défendue que par quelqu’un qui pense que la vie se confond avec une salle de débat. À mon avis, les fascistes « sans plate-forme » violent souvent (sic) leur discours, mais cette infraction est justifiée pour son rôle dans la lutte politique contre le fascisme. »
En réponse aux projets du président Trump d’inscrire le mouvement antifa sur la liste des organisations terroristes, Torch Antifa Network a déclaré :
« Antifa désigne les États-Unis d’Amérique comme organisation terroriste. »
Soeren Kern est Senior Fellow du Gatestone Institute de New York.