Le Monde, Coronavirus : soixante fois plus de morts en Israël qu’en “Palestine”

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Par © Michèle Mazel

Reconnaissons-le : il fallait oser. N’y aurait-il pas de limite au cynisme quand il s’agit d’épingler Israël ?  Voici maintenant que Le Monde du 17 mai prend prétexte du coronavirus pour quelque chose qui ressemble à un effort visant à tourner en dérision une prétendue incapacité de l’Etat hébreu à se confronter à la crise face, au succès de son voisin palestinien.

« La pandémie a révélé certaines faiblesses structurelles d’Israël, où le nombre de morts du coronavirus est soixante fois supérieur à celui des territoires palestiniens. » On ne peut évidemment que se réjouir du succès de Ramallah. Pour le reste, si ce calcul démontre aux dires de Jean-Pierre Filiu qui a publié cet article, « certaines faiblesses structurelles d’Israël », que dire de l’Europe, où le nombre de morts du coronavirus est hélas des dizaines de milliers de fois supérieur à celui des territoires palestiniens ?

S’il reconnait que la France par exemple a un bilan proportionnellement douze fois plus élevé qu’Israël, M. Filiu avance une explication intéressante : «   Israël ne se trouve pas en Europe,  mais au Moyen-Orient, où tous ses voisins arabes ont des bilans humains très sensiblement moins élevés. »

Et Filiu d’enfoncer le clou :  «  La comparaison avec le nombre de morts palestiniens (4 morts en Cisjordanie pour plus de trois millions d’habitants et aucun décès à Gaza pour environ deux millions), malgré la faiblesse du système de santé dans ces territoires, est accablante pour Israël. »  Accablante ? Comment ? Pourquoi ? Israël aurait-il failli ? Manqué à ses devoirs ? Se serait-il montrer incapable de protéger sa population ? Avant de passer jugement, peut-on souligner qu’Israël est beaucoup plus ouvert sur l’étranger que ses voisins et a donc été atteint de plein fouet par un virus venu d’Amérique et d’Europe ? Que la fermeture des frontières a enrayé l’épidémie ? Que le système de santé d’Israël est l’un des meilleurs du monde est que le taux de mortalité par rapport aux personnes atteintes est exceptionnellement bas – 270 décès pour un total de 16 000 personnes infectées ?  A quoi bon.

Ce titre fracassant n’avait pour but que de saluer le rôle des Arabes israéliens très présents dans les secteurs de santé (sans doute épargnés par l’apartheid si souvent évoqué), de fustiger « l’assistance minimale portée à la population palestinienne à Jérusalem-Est  »  et de condamner une nouvelle fois « la répression israélienne qui se poursuit en Cisjordanie. » En conclusion, rappelons le rapport du «Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies – territoires occupés palestiniens – Rapport du 24 mars.

« Depuis le début de la crise actuelle les autorités palestiniennes ont maintenu une coopération étroite et sans précédent sur les efforts visant à contenir l’épidémie. Des représentants des deux ministères de la Santé, ainsi que du Coordonnateur israélien des activités gouvernementales dans les Territoires (COGAT), se sont réunis régulièrement pour s’entendre sur des questions d’intérêt mutuel, telles que les accords concernant les travailleurs palestiniens employés en Israël. Dans le cadre de ces efforts, le COGAT facilite quatre formations pour les équipes médicales palestiniennes, tandis que le ministère israélien de la Santé a fait don de plus de 1.000 kits d’essai et de milliers d’ERPP à la Cisjordanie et à Gaza. »

  © Michèle Mazel

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