Le ministre des Affaires étrangères libanais : « Tant que nous ne limiterons pas les armes du Hezbollah, nous ne recevrons pas d’aide internationale »

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Après qu’un haut responsable du Hezbollah a confirmé que l’organisation était prête à discuter d’un désarmement, le ministre des Affaires étrangères libanais a affirmé qu’il avait été clairement indiqué au Liban qu’il ne recevrait pas d’aide internationale tant que cette question ne serait pas résolue. Le ministre Youssef Raji a appelé à « faire pression sur Israël pour qu’elle se retire », affirmant que « cela annulerait toute justification pour le Hezbollah de conserver ses armes ».

Selon des rapports : l’armée libanaise est entrée dans des bases du Hezbollah situées au nord du fleuve Litani.

Youssef Raji, ministre des Affaires étrangères du Liban, s’est exprimé sur la question du désarmement du Hezbollah, dans le contexte d’une récente déclaration d’un haut responsable de l’organisation terroriste annonçant sa disposition à discuter de ce sujet. Il a confirmé que Beyrouth avait été informée que « le Liban ne recevra pas d’aide internationale tant que les armes dans le pays ne seront pas limitées — aussi bien au nord qu’au sud du fleuve Litani ».

Dans une interview au journal Asharq Al-Awsat, publié à Londres en arabe, Raji a révélé que l’envoyée américaine Morgan Ortagus, adjointe de l’émissaire spécial Steve Witkoff, avait été la dernière à transmettre ce message lors de sa visite récente au Liban. Selon Raji, la communauté internationale souhaite que le Liban étende sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, pas uniquement au sud du Litani.

« Si Israël se retire, le Hezbollah n’aura plus de justification », a déclaré le ministre, soulignant que le Liban souhaite libérer ses terres par la diplomatie, mais qu’Israël refuse jusqu’à présent, invoquant des considérations sécuritaires.

Il a cependant nié l’existence de discussions sur un calendrier pour le désarmement, précisant qu’Ortagus a déclaré que « cela devait se faire rapidement ». Dans l’entretien, Raji a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’elle se retire de cinq points stratégiques dans le sud du Liban. « Nous appelons tous les pays à faire pression sur Israël afin qu’elle se retire des territoires libanais occupés. Cela ferait disparaître toute justification du Hezbollah à posséder des armes, et renforcerait la position du Liban, qui cherche à libérer ses terres par des moyens diplomatiques », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, selon une information de la chaîne libanaise Al-Jadeed, l’armée libanaise poursuit ses efforts de désarmement du Hezbollah et est entrée dans d’autres bases situées au nord du Litani, que l’organisation n’avait pas encore cédées. La chaîne rapporte également que l’armée est proche de finaliser le démantèlement des infrastructures du Hezbollah dans toutes les zones situées au sud du fleuve.

Des sources ont indiqué à Al-Jadeed que les armes seront saisies progressivement, et qu’un accord avec le Hezbollah sur un mécanisme de remise est en cours de préparation. Des sources politiques ont confirmé à la chaîne que les propos du député du Hezbollah Hassan Fadlallah sont en accord avec les efforts du Premier ministre libanais Nawaf Salam, ainsi que ceux du président Joseph Aoun, visant à établir un mécanisme pour parvenir à une « paix civile » au Liban.

Lors de l’interview, le ministre Raji s’est aussi exprimé sur les négociations entre les États-Unis et l’Iran qui doivent s’ouvrir demain à Oman, concernant le programme nucléaire de Téhéran. Concernant l’impact de ces discussions sur le Liban, Raji a déclaré : « Il n’est pas encore clair où mènera ce dialogue. Ce que nous savons, c’est qu’il porte sur le nucléaire, les missiles balistiques et les organisations militaires affiliées à l’Iran, dont le Hezbollah. Si aucun accord n’est trouvé entre les deux parties — toutes les options seront sur la table ».

Raji, qui accompagnera la semaine prochaine le Premier ministre Salam lors d’une visite officielle en Syrie, a par ailleurs affirmé que « le régime actuel à Damas est meilleur que le précédent », et a ajouté : « Nous avons reçu des assurances de hauts responsables syriens qu’ils ne s’ingéreront pas dans nos affaires intérieures ».

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