Le Hezbollah n’est pas la plus grande menace pour Israël

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Depuis des mois, les tensions entre Israël et le Hezbollah ont atteint un niveau inquiétant, marquées par des échanges de tirs de roquettes et des menaces d’incursions terrestres. Cette situation pourrait déboucher sur un conflit majeur, le plus sérieux depuis la guerre de 2006. Toutefois, la menace la plus inquiétante pour Israël ne réside pas seulement dans l’arsenal de roquettes du Hezbollah, mais dans la possibilité d’une incursion terrestre similaire à l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas.

La crise actuelle est née après qu’une attaque à la roquette attribuée au Hezbollah ait causé la mort de 12 jeunes druzes. Depuis le 7 octobre, date du massacre perpétré par le Hamas, le Hezbollah a intensifié ses tirs de roquettes vers Israël. Bien que la plupart de ces frappes utilisent des missiles antichars guidés, des armes plus puissantes, fournies par l’Iran, ont également été employées.

Un événement notable s’est produit le 27 juillet, lorsque le Hezbollah a lancé une roquette iranienne Falaq-1 sur les hauteurs du Golan, touchant un terrain de football à Majdal Shams, une communauté druze. Israël a fourni des preuves liant cette attaque au Hezbollah, bien que le groupe ait nié toute implication. En représailles, Israël a mené une frappe aérienne qui a tué le commandant militaire du Hezbollah, Fuad Shukr, à Beyrouth. Par ailleurs, une explosion à Téhéran, attribuée à Israël, a causé la mort d’Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas. Ces actions ont tendu la région, avec l’Iran et le Hezbollah menaçant de représailles.

Malgré cette escalade, certains éléments peuvent encore prévenir un conflit de grande ampleur. Le Liban, en proie à une crise économique et politique sévère, n’est pas disposé à s’engager dans une guerre dévastatrice. De plus, l’Iran, bien qu’il soutienne ses alliés régionaux, hésite à voir un conflit s’étendre à ses frontières. Cependant, ces facteurs de modération ne suffisent pas à apaiser les craintes. Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, a promis de poursuivre les tirs de roquettes tant que le conflit à Gaza perdure.

Les inquiétudes des civils israéliens, en particulier ceux évacués de la frontière nord, sont palpables. Le souvenir du massacre du 7 octobre demeure vivace, et la possibilité d’une attaque surprise du Hezbollah reste une préoccupation majeure. Bien que l’armée israélienne ait renforcé sa présence à la frontière nord avec 40 bataillons, la viabilité à long terme d’un tel déploiement est incertaine.

Face à ces tensions, Israël envisage des solutions diplomatiques et militaires. Des efforts américains visent à établir une zone tampon de 10 kilomètres sans forces du Hezbollah à la frontière, réduisant ainsi le risque d’attaques surprises. Toutefois, des voix au sein des Forces de défense israéliennes appellent à une action immédiate pour neutraliser la menace du Hezbollah, tirant parti de la présence actuelle des troupes et de l’évacuation des civils.

Cependant, la majorité des responsables israéliens reconnaissent qu’une guerre aujourd’hui serait sans précédent et préfèrent laisser le conflit actuel se calmer. Ils souhaitent permettre le retour des réservistes fatigués et des familles déplacées, tout en se préparant à une confrontation future avec le Hezbollah.

La situation reste précaire, et une résolution pacifique est incertaine. Les Israéliens s’accordent sur la nécessité de ne pas vivre sous la menace constante de leurs ennemis. Une intervention contre le Hezbollah et ses forces armées pourrait être inévitable pour assurer la sécurité et la stabilité de la région. Toutefois, un tel conflit serait redouté par la majorité des Israéliens et des Libanais, qui aspirent à la paix plutôt qu’à une nouvelle guerre.

Jforum.fr

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