L’organisation terroriste Hezbollah se replie : « La guerre généralisée est suspendue jusqu’à nouvel ordre » Le journal Al-Akhbar, affilié au Hezbollah, écrit que « l’impression dominante dans les cercles diplomatiques occidentaux est qu’il n’y a pas de tendance à la guerre en ce moment, parallèlement à l’intensification de l’activité diplomatique occidentale envers le Liban et Israël », et que le discours de Nasrallah marque ce changement.
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« La guerre généralisée est suspendue jusqu’à nouvel ordre » – c’est le titre publié ce matin (vendredi) dans un article du journal libanais Al-Akhbar, affilié au Hezbollah. S’agit-il du premier signe indiquant que l’organisation terroriste se replie ? Des analystes israéliens pensent que la réponse est positive. Voici la traduction complète de l’article :
Le discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est encore sujet à interprétation quant à son impact sur la situation militaire dans le sud. Les développements en Cisjordanie reflètent une autre atmosphère liée au degré de soutien à une nouvelle vague d’escalade.
Tout comme les compagnies aériennes qui annoncent semaine après semaine le report de leurs vols vers le Liban, signe du niveau de danger régnant dans la région, la situation au Liban a évolué avec la perspective d’une guerre généralisée. Mais cette guerre a-t-elle vraiment été stoppée après la vague d’escalade de la semaine dernière ? Et le discours de Nasrallah a-t-il signalé une pause effective, en attendant un nouvel épisode de la guerre qui approche de sa première année ?
Les parties libanaises ne s’accordent pas sur une réponse uniforme à cette question, ni à celle de savoir pourquoi la menace de cette guerre a cessé, et si la dissuasion mutuelle et les réactions qui ont eu lieu dimanche matin dernier en sont la cause, ou si l’augmentation du niveau de menace était calculée jusqu’à une limite incluant les frontières de la guerre généralisée, en fonction des données externes.
On ne peut sous-estimer la gravité de la dernière détérioration qui a précédé la réaction d’Israël et du Hezbollah, mais à ce moment-là, l’impression dominante dans les cercles diplomatiques occidentaux était qu’il n’y avait pas de tendance à la guerre en ce moment, parallèlement à l’intensification de l’activité diplomatique occidentale envers le Liban et Israël. Il y avait une impression, avant ces deux réactions, que la guerre n’aurait pas lieu, et du point de vue occidental, l’ampleur de l’activité américaine dans la région a certainement eu un impact, de même que l’Iran et le Hezbollah ont compté sur ce qui pouvait être obtenu par la négociation et les contacts. C’est un point sur lequel on peut s’appuyer à l’avenir, et il est encore présent malgré les cycles de violence réciproques, car ce qui peut être obtenu par la négociation pourrait ne pas se concrétiser par des combats militaires.
Ce qui a émergé jusqu’à présent, c’est que la guerre généralisée dépend de points en suspens qui ne se limitent pas seulement aux élections américaines, bien qu’elles soient en tête de ces points. Parmi eux, la gestion par Israël de la question palestinienne dans son ensemble, de Gaza à la Cisjordanie, et non de manière partielle, ainsi que du dossier du Hezbollah au Liban. La couverture globale signifie qu’Israël profite de l’opportunité créée par la guerre de Gaza pour prendre le contrôle du dossier palestinien dans toutes ses dimensions et aspects. Et elle voit dans la guerre de soutien depuis le sud du Liban une opportunité de faire passer la situation dans le sud à un autre stade, au-delà d’une accalmie temporaire qui pourrait résulter de tout accord temporaire.
Ces dernières heures, le Liban a salué la prolongation du mandat des forces internationales. Cependant, cette prolongation n’apporte aucun changement positif dans le déroulement des événements dans le sud sur lequel on pourrait compter à l’avenir. Elle n’a même pas nécessité une lutte autour d’elle, comme cela s’est produit ces dernières années. Cette prolongation ne peut pas arrêter les risques de guerre, ni traduire les mécanismes de la résolution 1701 que les forces internationales sont censées mettre en œuvre.
La réponse à la demande d’augmenter le nombre de soldats dans le sud ne peut pas non plus contribuer à apaiser le front. Et comme cela s’est produit avec la délimitation maritime, la décision politique et le consensus régional-international peuvent transformer le front sud en une situation différente, même par une petite unité de l’armée libanaise plutôt que par la force internationale. Cependant, cette nouveauté fait partie d’un processus de normalisation de la situation entre le Liban et Israël. Mais ce à quoi on peut s’attendre, c’est à l’autre situation qui émergera des négociations sur les arrangements de sécurité dans le sud lorsque le moment de l’accord viendra. Cela devrait aller au-delà de la résolution 1701 avec ses implications sécuritaires et politiques. C’est précisément ce qu’Israël et les États-Unis recherchent, et le Hezbollah ne sera pas loin de dépasser la résolution 1701 avec ses implications politiques et les décisions internationales qu’elle englobe, comme la résolution 1559.
Tout cela ne signifie pas que la guerre généralisée est désormais derrière le Liban et la région, mais la leçon réside toujours dans les moments où la guerre éclate ou est évitée. Jusqu’à présent, l’attention ne se porte plus sur les cycles de négociation pour un cessez-le-feu, les Américains n’ont pas fait pression sur Israël selon les rapports sur le comportement du chef du renseignement américain William Burns, et les pays du Golfe, principalement l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, ne sont pas intervenus avec force car, d’une certaine manière, ils ne veulent pas donner à Qatar un rôle de leader dans la résolution d’une crise complexe. Le rôle de l’Égypte est également instable, car elle compte sur plus d’une sortie pour ses relations futures avec les forces palestiniennes. Et l’élargissement par Israël du cercle de feu à plus d’un front vise à envoyer des messages sur sa capacité militaire à ouvrir plus d’un front et à essayer d’investir jusqu’à la dernière limite dans le transfert du conflit avec tous ses adversaires d’un niveau à un autre, quelle que soit sa forme, tout en soulignant son intention d’unifier toutes les arènes dans un objectif unique. Et si l’événement militaire au Liban reste encore sous contrôle, car le Hezbollah a donné le signal de normalisation de la situation, le problème réside dans ce qu’Israël pourrait faire en violant à nouveau les lignes rouges et en sortant du cadre prévu, rouvrant ainsi la possibilité de tomber dans une guerre généralisée.