L’explosion qui a secoué la capitale libanaise n’est pas uniquement le fruit du cynisme criminel du Hezbollah qui n’hésite pas à prendre les populations civiles libanaises en otage. Elle montre aussi le laxisme et l’indulgence dont l’Europe s’est montrée coupable durant des années envers l’organisation terroriste chiite et desquels quelques pays commencent très lentement à se réveiller en découvrant les activités terroristes du Hezbollah sur leur propre territoire.
L’avocate Nitzana Darshan-Leitner, qui dirige l’organisation juridique « Shourat HaDin » spécialisée dans le combat judiciaire anti-terroriste, affirme qu’Israël avertit l’Europe depuis des années sur les achats massifs et l’utilisation de nitrate d’ammonium par le Hezbollah pour ses desseins terroristes. De par son action devant les tribunaux internationaux contre les organisations terroristes telles que le Hezbollah mais aussi contre l’Etat-terroriste iranien, « Shourat HaDin » a accès à des documents confidentiels de services de renseignements qui donnent une image précise de l’emprise du Hezbollah sur le Liban et des moyens employés par l’organisation terroriste, y compris dans d’autres endroits de la planète.
La juriste rappelle que certaines parties du port de Beyrouth ont « échappé » à tout contrôle gouvernemental – comme c’est le cas également au sud-Liban – et que malgré les dénégations de Hassan Nasrallah, le Hezbollah a transformé une partie du port de Beyrouth en entrepôts de produits chimiques servant à des buts militaires, en mettant délibérément en danger les populations civiles qui vivent dans les alentours, comme on l’a vu tragiquement il y a quelques jours.
Si la première explosion elle-même n’est pas due à une action délibérée, cette quantité gigantesque de nitrate d’ammonium se trouvait entreposée dans ce hangar depuis des années parce que le Hezbollah, comme à son habitude, a fait taire ceux qui posaient des questions et a bloqué toute tentative éventuelle de vider ce hangar et de déplacer ce produit de haute dangerosité. Si les avertissements arrivés aux oreilles des autorités compétentes – qui sont aujourd’hui vouées aux gémonies par le peuple – n’ont pas été suivis d’effets c’est uniquement parce que le Hezbollah tient les rouages-clé de l’Etat, et bloque tout initiative qui ne servirait pas ses intérêts et ceux de son suzerain iranien.
Nitzana Darshan-Leitner rappelle que l’attentat du 14 février 2005 perpétré par le Hezbollah et qui avait coûté la vie au Premier ministre libanais Rafik Hariri, avait déjà été commis à l’aide d’un explosif fabriqué à base de nitrate d’ammonium.
Concernant le lent réveil de l’Europe, elle rappelle quelque faits qui démontrent de manière magistrale « l’histoire d’amour » entre le Hezbollah et le nitrate d’ammonium depuis 2013 dans plusieurs parties du continent, dans le but de préparer des attentats contre des cibles israéliennes ou juives, à la demande de l’Iran.
- Juin 2015 – port de Larnaca : la police chypriote met la main sur Hussein Bassam Abdallah, libanais membre du Hezbollah et détenteur de la citoyenneté canadienne. La fouille de son domicile permet de découvrir un stock de plus de huit tonnes de nitrate d’ammonium. L’enquête a permis de découvrir qu’il tentait de créer à Chypre un laboratoire pour fabriquer des explosifs destinés à des attentats anti-israéliens ou antijuifs. Un complice, lui aussi libanais mais de citoyenneté chypriote, avait ensuite été arrêté. Il était responsable du transfert du nitrate d’ammonium…depuis le port de Beyrouth jusqu’au port de Larnaca, sous couvert de sachets de glaçons !
- Juin 2015 – Londres : les services secrets britanniques déjouent des attentats en mettant la main sur trois tonnes de nitrate d’ammonium dissimulés sous des pains de glace dans le nord-ouest de la capitale anglaise. Londres en avait été prévenue par un « gouvernement étranger ». L’enquête a rapidement mené sur la piste du Hezbollah et de l’Iran mais Londres a préféré reporter l’annonce de la nouvelle afin de ne pas mettre en péril l’accord nucléaire qui venait d’être signé avec l’Iran. Selon les experts, la quantité de nitrate d’ammonium était supérieure à celle utilisée lors de l’attentat à la bombe perpétré à Oklahoma City aux Etats-Unis en 1995, où 168 personnes avaient été tuées.
- Avril 2020: le Mossad avertit le gouvernement allemand quant à la présence de centaines de kilos de nitrate d’ammonium stockés par le Hezbollah dans le sud de l’Allemagne ainsi que sur un réseau de blanchiment d’argent activé par l’organisation terroristes chiite sur le territoire allemand. C’est la découverte de ces entrepôts qui a été à l’origine de la décision allemande du 30 avril 2020 d’interdire toutes les activités du Hezbollah sur son territoire, une décision qui était demandée et attendue par Israël comme par les Etats-Unis. La décision allemande concerne aussi la « branche politique du Hezbollah », une décision que la France refuse d’ailleurs catégoriquement de prendre.
Les dénégations véhémentes de Hassan Nasrallah sont donc ridicules et pathétiques.
Nitzana Darshsan-Leitner appelle le gouvernement israélien à saisir d’urgence l’Onu, l’Union européenne et la Cour pénale internationale pour obliger le Liban à extirper les stocks de ces produits des zones civiles, car en cas de 3e Guerre du Liban, Israël a prévenu que le pays du Cèdre sera tenu pour responsable des agissements du Hezbollah et que les infrastructures libanaises seront des cibles légitimes.