Le Hezbollah en difficulté : la nouvelle carte régionale menace sa position au Liban

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Face à la situation complexe sur la scène régionale, le professeur Efraïm Baram, historien spécialisé dans le Moyen-Orient à l’Université de Haïfa, analyse dans une interview au Ma’ariv les changements majeurs dans le nord et les options qui s’offrent à Israël.

Ma’ariv

« La majorité des Libanais, environ 70 %, sont très satisfaits que la Syrie bloque le transfert d’armes depuis l’Iran via l’Irak vers le Liban », déclare Baram. « Ceux qui ne sont pas satisfaits, bien sûr, ce sont le Hezbollah et ses partisans, qui représentent peut-être 20 à 30 % de la population libanaise. »

L’expert décrit un réseau complexe de blocages entravant le transfert d’armes vers le Hezbollah : « L’axe logistique stratégique iranien vers le Liban, qui passe par l’Irak et la Syrie, longe la rive ouest de l’Euphrate. C’est une route de transport très importante. » Il souligne que deux forces majeures empêchent actuellement son utilisation : « Les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie et le nouveau régime à Damas. »

Un signe de faiblesse
Un indicateur significatif de la fragilité croissante du Hezbollah réside dans une déclaration inhabituelle de ses dirigeants. Baram rapporte : « Naïm Qassem (notre photo), le nouveau secrétaire général du Hezbollah, a déclaré qu’ils respectaient la résolution 1701 de l’ONU et qu’ils se retireraient au-delà du Litani. C’est la première fois qu’un dirigeant du Hezbollah annonce un retrait au-delà du Litani et un respect de la résolution 1701. Cela témoigne de leur faiblesse. »

Cette faiblesse se manifeste également sur le plan interne. Baram explique : « La majorité des Libanais souhaitent que le Hezbollah se désarme, qu’il conserve quelques Kalachnikovs – ce qui est moins problématique – mais que les mortiers, les roquettes, les défenses antiaériennes et les armes lourdes soient remis au gouvernement. »

Tensions avec Damas
Concernant les tensions à la frontière, Baram précise : « La tension est entre le Hezbollah et le nouveau régime à Damas. » Quant à la présence israélienne au Liban, il estime : « Israël se retirera comme convenu, sauf en cas de violation claire et significative de l’accord. »

Le Hezbollah en difficulté
Baram conclut : « Le Hezbollah est clairement en difficulté. Leur approvisionnement en armes et en munitions, acheminé principalement via cet axe terrestre depuis l’Iran à travers l’Irak, est actuellement bloqué. Les Iraniens et le Hezbollah veulent rouvrir cet axe, mais peuvent-ils le faire ? Je pense que non. »

La nouvelle configuration place le Hezbollah dans une position particulièrement délicate. « Ils ne peuvent pas, et il leur serait très peu pratique d’entrer en confrontation avec Damas maintenant, » explique-t-il. « Ils doivent maintenir l’accord avec nous. Pour le moment, ils n’ont pas d’autre choix. »

Ainsi, le Hezbollah se trouve à un moment critique, où les changements régionaux et la pression intérieure au Liban remettent en question son influence de manière sans précédent. Sa capacité à naviguer entre ces contraintes déterminera largement son avenir et son rôle dans le paysage régional.

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