Un analyste syrien de premier plan révèle que le Hezbollah pourrait concentrer ses efforts dans le sud du Liban et évacuer ses positions en Syrie. « Il est impossible de séparer Damas de l’organisation sans une coordination au plus haut niveau », a-t-il déclaré.
L’attaque à Idlib marque une expansion significative des opérations attribuées à Israël en territoire syrien. Au cours des dernières années, la plupart des frappes attribuées à Israël visaient la région de Damas et le centre de la Syrie, en particulier des cibles liées à la présence iranienne. Jusqu’à présent, Idlib, contrôlée par les forces d’opposition et des groupes djihadistes, était considérée comme une zone de présence iranienne relativement limitée, ce qui rend cette frappe inhabituelle et indique un possible changement dans la carte des menaces régionales.
Dans ce contexte, l’auteur et analyste politique Ghassan Youssef a déclaré, dans une interview à Al-Hadath, que la Syrie se considère en état de guerre avec Israël. Youssef a rappelé que, malgré plusieurs tentatives de paix, dont la dernière en 2008 sous la médiation de la Turquie, la tension demeure. Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, Israël s’est concentré sur des frappes visant des infrastructures militaires et des centres de recherche syriens, sous prétexte d’une présence iranienne. « La Syrie sait que cet argument est ancien, renouvelé, et que c’est un prétexte », a-t-il affirmé.
Selon lui, « il est aujourd’hui impossible de parler d’une séparation totale entre la Syrie, le Hezbollah et l’Iran. » Il a rappelé que « la Syrie était impliquée dans la guerre de 2006 (guerre de juillet) et soutenait le Hezbollah », et que ce soutien à la résistance libanaise remonte à 1990, au début de l’intervention israélienne au Liban. « Je crois qu’actuellement, le Hezbollah concentrera ses efforts pour affronter l’ennemi israélien dans le sud du Liban », a ajouté Youssef, « ce qui pourrait contraindre ses combattants à se déplacer vers le sud, face à l’ennemi israélien, et à quitter leurs positions en Syrie. »
L’alliance stratégique entre la Syrie et le Hezbollah dure depuis plus de trois décennies. Damas a servi de point central pour le transfert d’armes de l’Iran au Hezbollah. Depuis le début de la guerre civile en 2011, l’organisation libanaise est devenue une force majeure dans la défense du régime d’Assad. Des milliers de combattants du Hezbollah ont participé aux combats contre les rebelles en Syrie, acquérant une expérience militaire significative. Cette implication profonde du Hezbollah a créé une nouvelle réalité où l’organisation maintient une présence permanente en territoire syrien, notamment dans les zones proches de la frontière avec le Liban et d’autres zones stratégiques du pays.
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