D’après The Daily Telegraph, l’affaire n’avait pas été révélée à l’époque afin de ne pas mettre en péril l’accord sur le nucléaire avec l’Iran, principal soutien du parti chiite, signé quelques mois plus tôt.
Les services secrets britanniques auraient déjoué une action terroriste du Hezbollah en 2015, quelques mois après la signature de l’accord nucléaire avec l’Iran, en mettant la main sur plus de trois tonnes de nitrate d’ammonium – une substance courante dans la préparation de bombes artisanales – dans le nord-ouest de Londres, a rapporté dimanche The Daily Telegraph.
Selon le quotidien, ces explosifs ont été découverts enfouis sous des dizaines de pains de glace dans quatre entrepôts différents situés à la lisière de la capitale britannique. Selon une source citée par le journal, la quantité de nitrate d’ammonium retrouvée était supérieure à celle utilisée lors de l’attentat à la bombe perpétré à Oklahoma City aux Etats-Unis en 1995, au cours duquel 168 personnes avaient été tuées.
Une personne d’une quarantaine d’années avait été arrêtée à l’époque, avant d’être relâchée sans que des charges soient retenues contre elle, ajoute le Telegraph, évoquant une « opération de renseignement secrète » qui ne visait pas à aboutir à des poursuites pénales.
Selon The Daily Telegraph, c’est un « gouvernement étranger » qui a averti la Grande-Bretagne de la présence d’une organisation terroriste. « Le MI5 a agi en étroite collaboration avec ses partenaires internationaux pour mettre fin à la menace de l’Iran et des groupes qui lui sont affiliés en Grande-Bretagne », déclare une source du renseignement britannique, citée par le quotidien britannique.
D’après le journal, ce dossier rappelle une affaire similaire à Chypre. En juin 2015, un Libano-Canadien, Bassam Hussein Abdallah, avait été condamné à six ans de prison à Chypre pour « soutien » au Hezbollah et possession de 8,2 tonnes de nitrate d’ammonium. Selon les autorités judiciaires, Bassam Hussein Abdallah, 26 ans, a des liens avec la branche militaire du Hezbollah qui, selon l’accusation, préparait des attentats contre les intérêts israéliens à Chypre. L’accusé avait plaidé coupable de « participation et de soutien à une organisation terroriste » et de possession illégale et transfert de matériaux explosifs. Les accusations contre lui portaient de 2012 au 27 mai 2015, période durant laquelle le nitrate d’ammonium a été accumulé.
Dans cet article, le Daily Telegraph laisse entendre que l’affaire de Londres n’avait pas été révélée à l’époque afin de ne pas mettre en péril l’accord sur le nucléaire avec l’Iran, principal soutien du Hezbollah, qui venait d’être signé quelques mois plus tôt.
En février dernier, les autorités britanniques avaient placé la totalité du Hezbollah, et non plus uniquement sa branche militaire, sur leur liste des organisations accusées de terrorisme. Cette décision, annoncée le 25 février dernier, avait notamment été saluée par l’Arabie saoudite et Israël et critiquée par le parti chiite qui l’avait qualifiée d’« insulte au peuple libanais », ainsi que par l’Iran.
Le Hezbollah, ou parti de D’, a été créé en 1982 par les Gardiens de la révolution iranienne dans la foulée de l’invasion israélienne du Liban. Financé par Téhéran, il est le seul parti libanais à ne pas avoir déposé les armes après la guerre civile (1975-1990). Il s’est imposé au Liban comme une force politique incontournable, siégeant pour la première fois en 2005 au gouvernement. Il est par ailleurs militairement impliqué, comme Téhéran, aux côtés de Bachar el-Assad dans le conflit en Syrie, pays voisin du Liban.
Source www.lorientlejour.com