Téhéran n’a « aucune volonté » d’augmenter la portée de ses missiles, assure l’amiral Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale.
Un haut responsable iranien cité par l’agence Irna a affirmé mardi que le Hezbollah et le Hamas détenaient des missiles de haute précision prêts à être utilisés contre « la sottise » d’Israël, et implicitement reconnu l’existence de « centaines de kilomètres » de tunnels souterrains.
« Il n’est pas honteux, face à une entité sioniste qui se prétend supérieure au niveau des renseignements et qui transforme ses propres ministres en espions, de creuser des centaines de kilomètres de tunnels sous terre », a déclaré l’amiral Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, lors d’une conférence sur les techniques aérospatiales à Téhéran. « Les missiles de haute précision sont entre les mains des hommes de la résistance à Gaza et au Liban » qui sont prêts à infliger un « déluge de feu » à Israël, a-t-il ajouté.
Lors d’une interview de plus de trois heures diffusée samedi à la chaîne al-Mayadine, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait reconnu la présence de tunnels à la frontière entre le Liban et Israël, refusant toutefois de dire s’ils avaient été creusés par le parti chiite, et ironisant sur le temps qu’a mis l’armée israélienne à découvrir ces coursives souterraines.
Au sujet sujet des missiles balistiques de précision dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait affirmé, en septembre 2018 à l’Assemblée générale de l’ONU, qu’ils étaient produits en plusieurs endroits de la banlieue-sud de Beyrouth, Hassan Nasrallah a affirmé que le parti chiite « possède assez de missiles de précision pour, en cas de guerre, frapper toutes les cibles que nous voulons ». Il a ajouté que « la résistance possède des missiles pouvant atteindre des cibles à 40 kilomètres de profondeur en Israël et pouvant toucher Haïfa ou Tel-Aviv ». Il a également affirmé lors de l’interview, et sous forme de boutade, qu’il était dans l’intérêt des civils israéliens que sa formation dispose de missiles de haute précision, afin que ses frappes ciblent les objectifs militaires sans erreur possible.
Plus tôt cette semaine, lors d’une réunion avec le président français Emmanuel Macron, son homologue israélien Reouven Rivlin avait considéré « les usines de missiles de haute précision du Hezbollah au Liban comme la plus grande menace pour sa sécurité » et affirmé que son pays « agirait pour les anéantir s’il le jugeait approprié ».
Déjà, en septembre 2018, le secrétaire général du Hezbollah avait affirmé que son parti détenait des missiles de précision, en guise d’avertissement à Israël contre qui il a livré une guerre en juillet 2006. « J’ai entendu la bravade du Hezbollah, avait alors réagi le Premier ministre israélien. Ces propos viennent de la même personne qui avait déclaré, après la guerre de 2006, que s’il avait su ce qu’aurait été la réponse d’Israël après le rapt de nos trois soldats, il y aurait réfléchi à deux fois ».
Quelques jours plus tard, le président français Emmanuel Macron avait pointé les risques que représente l’accès du Hezbollah et des rebelles houthis au Yémen, tous deux soutenus par l’Iran, à des missiles, dénonçant « un développement nouveau et préoccupant ». En octobre 2018, le secrétaire général du Hezbollah avait affirmé qu’il ne voulait ni confirmer ni infirmer ces allégations pour ne pas « donner d’informations à l’ennemi ».
Source www.lorientlejour.com