Suivant quelle étrange analyse, les commentateurs traitent-ils de la situation, face à une réalité physique du terrain qui en discordance avec leurs propos. Nous entendons que le Hamas s’est remis au centre du jeu diplomatique, qu’il fait preuve d’une grande capacité à ébranler Israël, etc., etc. Mais qu’en est-il vraiment, en ne prenant que les faits, rien que les faits, et en arrêtant de prendre ses rêves pour des réalités. Nous ne disons pas que la guerre que le Hamas a menée n’a eu aucune incidence, loin de là. Les coups reçus par Israël sont loin d’être négligeables, et les morts sont des pertes considérables, au regard des dommages matériels importants qu’Israël a subi. Mais il y a un adage juif, qui dit qu’à chaque chose malheur est bon. Alors faisons un point général.
Oui, Israël a eu tord de laisser le Hamas développer une telle industrie de roquettes sous son nez et à sa barbe. Cette critique vaut aussi pour le Hezbollah au Nord du pays.
Oui, Israël est apparu faible à cause de ses dissensions politiques, qui n’ont que trop duré, et durant lesquels certains nains politiques ont cru pouvoir devenir califes à la place du calife, sans obtenir par les urnes l’approbation démocratique nécessaire.
Oui, le statu quo en Judée Samarie à terme n’est pas gérable. Il faudra bien trouver une solution, pour ne plus avoir à gérer cette population arabe., et lui donner une espérance. Aucun être humain, aucune nation ne peut vivre sans espérance, et nous en savons quelque chose.
Oui, la gouvernance du Hamas à Gaza a été « positive » pour Israël, car cela a justifié la paralysie des négociations, et permis depuis 2006 une implantation plus forte en Judée Samarie.
Oui, la résultante de cette implantation crée un état de fait accompli, qui réduit considérablement le champ des concessions qu’Israël aurait dû faire, si elle était restée sans rien faire.
Oui, la cause palestinienne a connu de ce fait une forme de coma qui été une entrave aux besoins de développements régionaux que certains pays arabes ont outrepassé en s’accordant de passer des accords bilatéraux avec Israël.
Oui, la cause palestinienne est passée en arrière-plan, à cause de l’Iran qui est un réel danger régional.
Dans ce contexte qu’apporte l’initiative suicidaire du Hamas ?
Alors bravo, le Hamas a tiré 1600 ou 2000 roquettes. Dans ce nombre, il faut prendre en compte entre 200 et 300 roquettes qui sont retombées sur Gaza, 90 % des autres ont été abattus par le dôme de fer, et au total ces roquettes ont fait 7 morts en Israël dont 3 Arabes israéliens. Certes il y a eu des dégâts matériels considérables. Il ne faut pas minimiser l’impact de cette action. La mort du petit Ido crève le cœur, comme pour les autres victimes innocentes, et notre cœur saigne encore et toujours face à la barbarie de ce Hamas-Amalek, qui devrait être éradiqué de la surface de la Terre.
Mais regardons à présent les conséquences de tout cela.
Israël a le dôme de fer, il fonctionne à 90%. Israël fera en sorte qu’il fonctionne à 99.99%. Nous pouvons faire confiance à la capacité technologique d’Israël pour cela.
Le gouvernement de gauche qui était une menace intérieure, a explosé avec les roquettes du Hamas, mais aussi, et surtout parce que les Arabes ont enlevé leur voile. Les « beaux yeux » ont laissé place aux bouches haineuses. Et les rêves des uns (ceux qui pensaient pouvoir faire un gouvernement avec les partis arabes) qui étaient des cauchemars pour les autres, se sont interrompus quand la volonté de pogromes anti-juifs en Israël a pris corps. Il est fort probable qu’un gouvernement de droit verra le jour après une cinquième élection, qui verra la disparition politique de Sa’ar voire de Bennett. Benny Gantz tirera son épingle du jeu pour avoir pris part à l’opération « défense des murailles ».
Quelque part ces évènements remettent le pays sur ses fondements
La haine gratuite, cette maladie grave qui avait infecté le pays, s’était traduite par plusieurs catastrophes. Il en est toujours ainsi, et il ne faut jamais oublier les leçons de l’Histoire.
A l’étranger, les pays arabes restent globalement muets, c’est le service minimum. L’Europe condamne les tirs de roquettes du Hamas et le rendent responsable de la situation. Tant que le Hamas crie victoire, les antisémites se satisfont de la situation. Il faut s’attendre qu’avec le prolongement des opérations, que les cris de victoire s’estompent pour que du coup certains crient « aux crimes contre l’humanité » comme le fait la CPI. Il faut donc s’attendre à des manifestations, et des grands cris d’orfraie de tous les hypocrites de service.
Mais pour les Palestiniens les choses sont très différentes. Le soutien des jeunes de banlieue, des islamo-gauchistes, qui sont déjà dans le collimateur des populations nationales restera contre-productif. Pire encore, il sonnera comme un avertissement contre les émeutes dont ils peuvent être les auteurs en France et ailleurs. La crainte de les voir mordre la main qui les nourrit est grande. Déjà un grand nombre de personnes tirent la sonnette d’alarme à leur encontre (voir les tribunes des militaires en France et aux États-Unis entre autres)
Plus personne n’est dupe du discours propalestinien. La droite a pris fait et cause contre le Hamas, la gauche est silencieuse, quant aux islamo-gauchistes ils restent égaux à eux-mêmes à savoir être au niveau zéro de la pensée humaine.
Mais le plus important de tout cela, est que le Hamas est seul. La population palestinienne de Cisjordanie reste calme. Le Hezbollah indique bien qu’il ne veut pas entrer dans ce conflit. Les trois roquettes tirées du Nord d’Israël l’ont été par des factions palestiniennes que ni les chrétiens libanais, ni les chiites libanais ne soutiennent, car ils sont vus comme une entité étrangère au Liban.
Reste la population de Gaza, qui constate les désastres. Gaza fait un bond en arrière de 7 ans. Tout ce qui a été bâti péniblement s’envole en fumée en quelques heures de combat dont les résultats acquis sont quasi nuls.
L’état-major du Hamas décimé en grande partie. L’infrastructure de production de roquettes, qui a couté des millions de dollars réduite à néant, le fameux métro de Gaza enseveli sous les décombres. La population constate la catastrophe et l’impasse dans laquelle le Hamas, l’a une fois de plus entraînée. En 20 ans de pouvoir à Gaza, le Hamas, n’a eu que des défaites à son actif, et heureusement pour nous.
Première intifada (1987-1993) – perdu
Seconde intifada (2000-2005) – perdu
Opération Arc-en-ciel (2004) – perdu
Opération Jours de pénitence (2004) – perdu
Opération Pluies d’été (2006) – perdu
Blocus de la bande de Gaza (2007-) – perdu
Guerre de Gaza (2008-2009) – perdu
Abordage de la flottille pour Gaza (2010) – perdu
Confrontation israélo-palestinienne (2011) – perdu
Confrontation entre Israël et la bande de Gaza (2012) – perdu
Opération Pilier de défense (2012) – perdu
Guerre de Gaza (2014) Regain de violence (2015-2017) – perdu
Marche du retour (2018-2019) – perdu
Crise israélo-palestinienne (2021) – perdu
Le Hamas a la stratégie du néant, où le peu de choses acquises péniblement durant les périodes d’acalmie s’envolent en fumée, à cause d’une haine viscérale d’Israël, et conduit le Hamas à des conflits sans espoir de réussite. Jusqu’à quand les populations arabes vont-ils s’auto-convaincre de ces victoires à la Pyrrhus ?
Le Hamas a joué un coup de poker, à quitte ou double. C’était suicidaire. Maintenant comment va-t-il s’en sortir. Il est très affaibli militairement. Politiquement il seul. Stratégiquement sa politique apparait comme une forme de nihilisme total. La population de Gaza est dans le désespoir total. Les arabes d’Israël sauf à être masochistes doivent se dire qu’ils vivent dans un paradis, mais cela ils le savent déjà. Sauf qu’un petit nombre d’entre eux a cru un instant qu’ils pourraient faire la loi. Le rêve a été de courte durée.
Mais quand le peuple juif donne des signes de faiblesse, Amalek s’engaillardit. La solution est qu’il faut lever les bras vers Ciel et redescendre sur terre, pour régler les problèmes politiques d’abord, le reste venant après.
M. COHEN